Accablé par la Chambre régionale des comptes, le maire d’Asnières sur Seine sera-t-il encore fréquentable par son ami Sarko ? Manuel Aeschlimann traîne de drôles de casseroles qui risquent de faire du bruit à l’Elysée.
Jeudi 13 décembre, il risque d’y avoir une ambiance du tonnerre au conseil municipal d’Asnières, dans les Hauts-de-Seine. Le maire UMP, Manuel Aeschlimann a beau en convoquer le moins possible, celui-ci tombe mal. Il intervient juste après la divulgation dans la presse de bribes de l’accablant rapport final de la Chambre régionale des comptes consacré à la gestion de la municipalité. Un vrai florilège que Bakchich s’est procuré.
On imagine que beaucoup d’élus vont demander des comptes à ce copain de Sarko, ex-chef des Hauts-de-Seine, qui n’a pas voulu faire de commentaire jusqu’alors et que Bakchich n’a pas, malgré moult assauts, réussi à joindre. Cela aiderait pourtant à résoudre ces énigmes impénétrables soulevées par le rapport.
Combien de tours d’Asnières la 607 de fonction de Monsieur le maire ainsi que la Citroën C5 utilisée par son adjointe - qui ne serait autre que Madame - ont-elles effectués pour consommer respectivement 2600 et 1600 litres de carburant en un an ? Une quantité qui « semble excéder les besoins de […] mandat d’élu », note pudiquement la Chambre. Certes, ce n’est rien par rapport au record absolu établi en 2005 par l’ex-dir cab, Francis Pourbagher. Avec sa C5 de fonction, cet hyper actif résident asniérois a brûlé 3266 litres ! Si l’on compte une consommation de 10 litres aux cent, cela fait plus de 32000 kilomètres par an. La mairie elle-même avoue être incapable de percer ce mystère de celui qui entre temps a pris ses cliques et ses claques.
Pour sûr, il s’en passe de belles à Asnières, organisatrice dans le temps d’un festival de Folkore !
Au delà de cette mise en bouche amusante, il y a plus grave pour la commune. En six ans, la dette a explosé, « de près de 8 % » par an s’alarme le rapport. « 105 millions d’euros en 2000, 167 millions en 2006 ». Résultat un endettement sur 20 ans quand le seuil d’alerte est fixé à 15 ans.
S’il fait de moins en moins bon être contribuable à Asnières, en revanche travailler pour la commune constitue plutôt une bonne planque. Pas très sarkoziste, la municipalité est une de celles qui font le moins travailler ses fonctionnaires en appliquant les 35 heures de la façon la plus favorable. Manuel Aeschlimann est bon prince. Aux jours de RTT acquis depuis 2002, s’ajoute toujours « le système antérieur de vacances excédant déjà les jours de congés légaux ( 38 au lieu de 25 ) », note la Cour. A l’inverse, d’autres ne rechignent pas à la tâche. Comme l’actuel directeur de cabinet. De façon totalement irrégulière jusqu’en juillet 2007, il a joué à la fois le dir’cab et dir’com. Aujourd’hui encore, quand on appelle le service communication le standard bascule le quémandeur immédiatement vers le secrétariat du directeur de cabinet.
Il n’est pas mauvais non plus d’être l’avocat d’Asnières. Car entre 2000 et 2006, Manuel Aeschlimann a multiplié les contentieux – comme celui déjà raconté par Bakchich – et fait exploser les dépenses d’avocats sans encadrer les marchés avant 2006. « Elles sont passées de 250 000 à 529 000 euros », note le rapport. Par rapport à des communes comparables des Hauts de Seine, c’est celle dont les frais ont le plus flambé par habitant. Au grand bonheur du cabinet Me Tubiana.
En 2001, en l’espace de six mois, le cabinet de ce ténor a, en effet, adressé deux fois sa facture à la mairie qui l’a réglée sans sourciller. Chacune portait sur la même affaire. La première, normalement détaillée, s’établissait à 86 000 euros hors taxe, la seconde à 160 000 euros hors taxe, mais « sans aucun détail d’horaires ou de réunion » s’étonnent les auteurs du rapport. Explication fournie par la mairie et son avocat : c’est qu’entre temps, l’affaire traitée a bien tourné. Donc, cela méritait une petite prime au mérite…
Les rapporteurs se sont aussi intéressés aux affaires souterraines de la mairie. Comme ce projet de parking public de 320 places. L’affaire a commencé en 2001. Pas le moindre parking construit depuis mais déjà une facture de 684 000 euros pour le contribuable, qui devrait atteindre 850 000 euros. Passant outre les jugement de justice confirmés en 2006, le maire s’est entêté à lancer ce marché illégal. Résultat, il a lui a fallu indemniser le délégataire, Omniparc, une société créée en 1998 et liée au groupe Eiffage.
Un autre scandale aux détails plus obscurs a suscité la surprise des limiers. C’est cette fleur faite à une filiale de Bouygues, Sodearif relayée par la banque Dexia après la construction de deux écoles réalisées par bail emphytéotique. Le principe est simple : la municipalité loue pendant 25 ans un terrain à un preneur de bail qui construit un équipement public dont la commune devient locataire. Or non seulement, Asnières fait grâce de façon étonnante de l’occupation du terrain avec un loyer symbolique de 1 euro par an pendant 25 ans, alors que les Domaines estimaient le loyer de l’un des terrains à 6000 euros. « Une forme de libéralité non admise dans son principe », condamne le rapport.
Mais en plus, l’utilisation des deux écoles par la mairie représente une bombe à retardement financière, dont « les conditions peu transparentes » n’ont pas été clairement exposées au conseil municipal de mars 2006, juge le rapport. Cachottier, le premier édile a juste oublié de préciser que le montant du loyer versé à Dexia subit chaque année l’indice du coût de construction, qu’il faut également y ajouter un taux d’intérêt, sans compter les frais d’entretien. Illustration, en un an, le loyer trimestriel de l’une des écoles est passé de 76 714 euros hors taxe à 82 512, celui de la seconde de 98 632 à 105 777 euros.
« Le coût pour la commune sera fort élevé » prédit la Chambre régionale des comptes qui calcule que le prix total passera à 18,7 millions au lieu de 11 millions. Oui mais la bonne éducation n’a pas de prix…
Bakchich à Asnières :
- Les mauvaises notes de Nicolas
Je suis soulagée de savoir que mr.Aeschlimann, sa femme et toute son équipe sont partis…l’image du culte de mr.Aeschlimann, les abus pendant son mandat(car cet homme était méprisant en vers les autres), son manque de compétence à gérer une ville, sa conduite assez "sans gêne" sur le budget de notre ville d’asnières,enfin…la liste est longue…nous a porté énormément de préjudice. Aeschlimann et sa bande des 40 xxxxxxx…, nous a bel et bien "limoger" le budget de notre ville. Qui est devenue madame Clerc, du service de logement ??? La collaboratrice de madame Aeschlimann et de son maire de mari. Maintenant, peut-être, on peut espérer une justice. Pour que tout entre en ordre, par rapport au droit au logement, au travail, à la créche, pour tous. Pendant longtemps, mr le maire, Aeschlimann, pour distraire et pour détourner l’attention sur ses agissements (à confirmer par la justice), envoyait des civils, qui étaient à son service, faire les rondes de nuit, pour chasser les délinquants, or qu’il y en avaient pas mal à l’intérieur de la mairie.La police existe bien pour faire ce boulot, donc cela était inutile. La force du zéle de mr le maire, l’a mal service…tout fini par se savoir, tôt ou tard. Allez, mr le maire et compagnie, faîtes tous la "mea culpa", que justice soit rendu aux asnièrois /es, et n’en parlons plus. En avant.
Bonne chance pour le nouveau maire Pietrasanta et toute son équipe.
Cecilia
Bravo, je dirais même BRAVO !
Et merci de continuer à informer les asniérois sur la réalité de la gestion de la ville. Je vous encourage à continuer. Et je vais moi même diffuser l’information au près de mes amis, voisins et famille.
Pour que l’information circule vite surtout au près des jeunes aujourd’hui il y a plein de réseaux… facebook, you tube etc… pour n’en nommer que quelques uns. Pourquoi ne pas créer une animation diapo type powerpoint a poster sur you tube, je serais la première à diffuser partout, même au delà des frontières d’Asnières, au près des jeunes en particulier qui relayerons a leurs parents etc…
Julie, Asniéroise, Etudiante.
Bonjour,
Pour les lecteurs de Bakchich, je rappelle, en totale conformité avec l’article 11 de la Charte Européenne des Droits de l’Homme, que le Rapport intégral de la Chambre Régionale des Comptes, dont l’authenticité n’a pas été niée à ce jour par le maire d’Asnières, est téléchargeable sur un site étranger : http://asnieres.110mb.com/
C’est une excellente manière de compléter cet article, qui, s’il ne parlait pas de l’argent public, donc de l’argent des citoyens, serait plus qu’hilarant. Malheureusement, la vérité est ici accablante pour les responsables de la gestion de la ville.
Merci pour cet article fort instructif en tout cas.
Bien amicalement,
Un blogueur francophone exilé