La dette, c’est un sujet qui fiche la trouille. Bruno ne comprend pas comment on peut lancer un grand emprunt alors que la France doit déjà 1600 milliards.
« Non mais tu ne trouves pas ça bizarre, me lance Bruno, mon beauf. On est là tranquille à prendre le café, alors que la France est pratiquement en faillite ». La dette de la France - sur laquelle toute la presse s’est penchée ces derniers jours à l’occasion de l’examen du projet de budget 2010– Bruno, ça le rend malade. Lui que son banquier sermonne au moindre découvert ! Alors quand il a vu son président en remettre une louche en annonçant un grand emprunt, il a sombré dans des abîmes de doutes.
C’est sûr, les chiffres filent le tournis. Tu l’as vu, Bruno, la France « doit » donc 1 600 milliards d’euros . A qui ? A des entreprises ou à des particuliers, beaucoup à l’étranger qui trouvent que, somme toute, la France est plutôt un placement sûr. Rien que le remboursement de l’intérêt de cette dette engloutit à lui seul la quasi-totalité des recettes de l’impôt sur le revenu : 55 milliards d’euros. Deux fois les dépenses de l’Etat pour l’emploi et la solidarité. « Il paraît que chaque bébé qui naît aujourd’hui hérite d’une dette de 20 600 euros », m’assure dit Bruno, offusqué.
Certes, l’image est parlante. Et fiche la trouille. Rien de tel pour préparer le terrain à un discours bien rodé : le système français est au bord du précipice, l’époque où chaque génération cotisait pour la précédente est derrière nous. Alors, rassurez-vous en vous assurant auprès d’institutions privées pour financer vos soins, préparer votre retraite … il n’y en aura pas pour tout le monde.
« Réduire le train de vie de l’Etat c’est bien, mais cela ne suffira pas. Il faut aussi se demander s’il est vraiment nécessaire qu’il s’occupe de certains sujets, comme le logement par exemple », suggère ainsi l’économiste Jean-Marc Daniel, spécialiste de la question.
Mais tu vois – même si c’est un peu technique – il faut regarder ça de plus près. Sur une ligne opposée, l’économiste Henri Sterdyniak rappelle que le bébé français qui naît avec cette dette, hérite en même temps, contrairement à son alter ego africain, d’un pays avec des infrastructures modernes, des écoles gratuites…A sa naissance, il possède, virtuellement 29 000 euros d’actifs rien qu’en comptant le patrimoine de l’Etat. Tu vois c’est pas la dèche quand même.
Quant à l’intérêt de la dette, là encore il faut mettre cela en perspective. La France emprunte à des taux faibles (3,5-4%) qui, compte tenu de l’inflation (disons 2% en moyenne mais cela sera bien moins cette année) et aussi de la part d’impôts prélevés sur ces intérêts (environ 30%) sont pratiquement amortis sur dix ans.
« Oui, mais aujourd’hui la dette a atteint quasiment 80% du PIB, c’est quand même pas normal. T’imagine ça dans mon entreprise ? » Ben oui, mais la France c’est pas une entreprise. On en reparlera. Je te le concède, la dette, c’est un sujet en or qui dans un pays prompt s’angoisser. Pas étonnant qu’un candidat comme Bayrou en ait fait son principal thème de campagne en 2007. Visiblement, la recette… de la dette fonctionne toujours.
Vous oubliez aussi Martine Aubry (dite la dame des 35 h) qui a puisé dans les caisses de la sécu pour financer les 35h. Mais bon votre "post" est juste.
On pourrait aussi inverser les termes du débat. Et si la Sécu était en équilibre pendant 3 ans qu’adviendrait-il ? Eh bien le gouvernement tomberait !
Et pourquoi donc ? Eh bien on entendrait "C’est scandaleux la Sécu ne rembourse pas ou peu les lunettes, les prothèses dentaires etc. alors qu’elle pourrait le faire vu qu’elle a peu de déficit et qu’elle pourrait emprunter…"