La crise du BPT

Charitable envers les confrères, Bakchich s’est donc décidé à faire un peu la promotion du journal de Blaise Pascal Talla (BPT). Et là pas de chance, introuvable ! Depuis des mois, le glorieux bimensuel et ses exquis reportages à la gloire des pouvoirs camerounais, gabonais ou ivoiriens ne paraissent plus. Pas plus que sa cadette people Divas. Pire, les salariés du groupe éditeur Gideppe ne perçoivent plus leurs salaires depuis sept mois, et inondent les rédactions de mails affolés. « Le matériel informatique a été saisi par des huissiers, le téléphone est coupé, les fournisseurs ne sont pas payés tout comme les organismes sociaux ». Et le siège du groupe, au 58 boulevard de Lisbonne, dans le coquet 8e arrondissement parisien a été mis aux enchères par la chambre du tribunal de commerce de Paris. Pour les intéressés, c’est un petit appartement de dix pièce et 300 ^m environ. Le groupe croule sous, au bas mot, 3 millions d’euros de dettes.

À croire que les petites missives qu’a envoyé le patron aux différents organismes (voir ci-contre) n’ont pas convaincu. Car l’année dernière, BPT a pris ses plus belles plumes pour rassurer tout le monde. Fort de ses entrées passées chez Paul Biya, le président camerounais, Talla avait le plaisir d’informer ses créanciers : « les choses étant rentrées dans l’ordre, l’Assemblée nationale du Cameroun a mis en place une ligne de crédit budgétaire pour nous permettre de régulariser la situation de la société Gideppe ». Et l’homme de presse de promettre au Garp, par exemple, près de 100 000 euros tombés du ciel.

Pas sûr que Paul Biya ait apprécié. Déjà passablement agacé par la passade conspirationno-amoureuse de Talla avec l’ex Mme Déby (cf. Bakchich # 3, T’as la Wasina qui complote), Popaul se serait fâché tout rouge en apprenant qu’il servait encore de caution. Le renouvellement du passeport diplomatique camerounais de BPT, valable jusqu’à la fin de l’année, ne serait pas en bonne voie aux dernières nouvelles.

Encore faudrait-il que le directeur de Jeune Afrique Economie en fasse la demande, et réapparaisse. Le bon Blaise a disparu des radars, « aucun de ses trois téléphones ne répond plus », s’affolent ses salariés. Certains le croient en Asie, d’autres dans un pays ami en Afrique centrale.

Une officine privée a même été chargée de le repérer. Très demandé, le bon Blaise semble peu pressé de revenir en France. Sans doute la peur de décevoir les attentes…