Ce mardi 2 décembre, la cour d’appel de Paris a décidé de relâcher trois membres du « gang » soupçonné d’avoir commis des dégradations sur les lignes TGV. « Bakchich » revient sur ce dossier.
« Ce sont des ados attardés qui ont de mauvaises lectures ». Ainsi un commissaire de l’anti terrorisme définit-il les cinq jeunes soupçonnés d’avoir commis des dégradations sur des lignes ferroviaires « dans une perspective d’action terroriste ». Et le même d’ajouter : « Nous nous trouvons, avec ces militants de l’ultra gauche, dans l’anti chambre du terrorisme ». Voici l’épicerie de Tarnac en Corrèze que ces jeunes avaient créé dans une campagne reculée érigée en bastion de la criminalité terroriste !
L’éventuelle culpabilité de ces cinq jeunes dans le sabotage de caténaires de TGV, qui, au pire, aurait eu pour résultat d’arrêter les trains, justifie-t-elle le recours aux services habituellement chargés du terrorisme ? Ne prend-on pas, dans cette affaire, un gourdin pour assommer une mouche ? Autant d’interrogations que notre interlocuteur policier écarte d’emblée : « Face à cette mouvance, il était important de donner un coup de semonce pour éviter toute dérive plus grave ».
Il reste que le dossier judiciaire paraît assez solide, contrairement à l’impression que nous avions eu dans un premier temps en lisant, dans le Monde notamment, le récit du parquet sur les conditions de l’interpellation des cinq jeunes. D’après les informations que nous possédons aujourd’hui à Bakchich, il semble que les enquêteurs ont des charges précises dans leur besace.
La veille de leur interpellation, deux des cinq jeunes étaient suivis par la police quand ils quittent la Corrèze pour se rendre dans la région parisienne. Ils dinent, ce soir là, dans une pizzeria en Seine et Marne. Quand ils en sortent, ils jettent dans une poubelle un horaire de trains et le papier d’emballage d’une lampe frontale dont il a déjà question dans la presse. Puis ils font mine de s’éloigner, pour revenir sur les lieux une heure plus tard vérifier que l’horaire et le papier d’emballage se trouvent toujours dans la poubelle. Histoire de s’assurer qu’ils ne sont pas suivis.
Dans un deuxième temps, les deux jeunes se rendent sur une voie ferrée, sous un pont et s’y attardent une vingtaine de minutes. Lorsqu’ils quittent les lieux, l’équipe de flics les suit et demande des renforts pour examiner l’état de la voie. Seul souci, ces fins limiers sont persuadés qu’une bombe a peut-être été déposée, mais jamais ils n’imaginent que les caténaires ont pu être sabotés à partir du pont.
Comme les flics ne trouvent rien sur la voie ferrée, et pour cause, ils n’interpellent pas immédiatement les deux jeunes. Ce n’est que le lendemain matin, lorsque la SNCF évoque un problème de caténaires, qu’ils comprennent le film.
Cette même nuit, les gendarmes, prévenus par leurs collègues, interpellent dans l’est de la France un deuxième groupe de jeunes. Suit un petit bras de fer entre les services de police et ceux de la gendarmerie pour se saisir du dossier.
Les présomptions sont fortes que le groupe ait voulu arrêter les TGV à quelques centaines de kilomètres de leur domicile habituel. Il existe évidemment des distractions plus normales pour des jeunes qui rêvent à un monde meilleur. Mais les services anti-terroristes pourraient également se consacrer à des tâches plus sérieuses que de poursuivre, avec les moyens qui sont les leurs, quelques gamins allumés !
Lire ou relire dans Bakchich :
Mine de rien, on nous confit dans les idées état-uniennes de "guerre préventive" : n’ayant rigoureusement aucune preuve de la culpabilité de cette ultra-gauche plûtot baba-cool, on nous vend à grand coups de reportages-intox la ficelle un peu grosse de la guerre préventive.
Pour reprendre un thème de campagne, non être de droite n’est pas un gros mot, c’est tout simplement affligeant !
Un enfant bâillait comme un pou tout en gardant sont troupeau. Il décide de s’amuser.
"Au loup ! hurle-t-il. Au loup ! Vos troupeaux sont en grand danger ! "
Et il crie si fort qu’il s’enroue. Pour chasser l’animal maudit, les villageois courent, ventre à terre, trouvent les moutons bien en vie, le loup, ma foi, imaginaire…
Le lendemain, même refrain.
Les villageois y croient encore.
Troisième jour, un vrai loup vint et c’était un fin carnivore. "Au loup ! cria l’enfant. Un loup attaque vos troupeaux ! " "Ah ! Le petit impertinent ! Mais il nous prend pour des nigauds ! " s’écrièrent les villageois. Le loup fit un festin de roi.
A trop crier au loup, on en voit le museau….
Fables d’Esope