Le feuilleton Khalifa se poursuit à Paris où les enquêteurs ont bien du mal à obtenir les informations qu’ils demandent à leurs homologues algériens. Et le magistrat chargé d’instruire le volet français du dossier n’aurait pas réuni assez d’éléments pour retenir l’épouse de Khalifa arrêtée à Paris, quand le tycoon algérien est lui-même réfugié à Londres. Les acquisitions des deux appartements de Cannes et de Menton se seraient déroulées tout à fait légalement. Reste la demande d’extradition de Rafik Khalifa émise par l’Algérie. Compte tenu de la manière dont elle a été rédigée les juristes estiment qu’il y a peu de chance pour que la France y donne suite. Et comme de leur côté, les Algériens ne se montrent pas très coopératifs, il n’y a aucune raison pour cette demande soit exécutée.
Enfin la DST, qui entretient d’excellentes relations avec les services algériens, ne cache plus aujourd’hui que c’est elle qui a reçu l’information selon laquelle Amirouchène Khalifa venait à Paris. Ce qui confirme le fait qu’elle est tombée dans un piège destiné à forcer son époux à sortir de son exil londonien pour le cueillir à son tour. Cette affaire pourrait révéler d’autres aspects restés pour le moment dans l’ombre, et dont ni la France ni l’Algérie ne souhaitent qu’ils apparaissent au grand jour. À suivre donc…
Paris a de tout temps couvert et couvre encore Alger, et cela en contrepartie des privilèges au niveau du commerce extérieur, qui chiffrent en milliards d’euros (importations diverses, hydrocarbures…etc.),
Alger est devenue la proie des "ricains" et d’autres puissances qui se géo-positionnent (Le Kremlin est déterminé et Pékin est plus affamé que jamais…),
Alger, n’étant pas très bien conseillée (l’expertise faisant place nette à la corruption et à "oui sidi"), tente de jouer la carte du chantage ("Jvais aller voir ailleurs…") avec Paris,
Paris ne détient pas que les cartes des zones minées en Algérie, elle détient BIEN PLUS que ces plans, …. les "dossiers" les plus documentés sur les détenteurs du pouvoir réel d’Alger (tout a été ficelé dès l’ère Chadli),
Pour sa "propre" survie coûte que coûte, Alger peut à tout moment glisser dans l’aventure géo-stratégique, négligeant même le b-a-ba en la matière,
Paris sachant tout cela, ne va pas visiter Alger en juillet pour le simple plaisir,
Paris a appris que les relations avec Alger ne seraient jamais sincères ni amicales, et que la suspicion est de rigueur, mais ne dit on pas que les relations entre Etats ne sont qu’intérêts ?!…
Paris est le plus "proche" des prédateurs d’Alger et puis il connait bien ses formes à cette fille à la dot à faire baver tous les prétendants,
Enfin, le monde commence à voir que les décisions ne sont plus la propriété des Etats et surtout pas les plus faibles d’entre eux (Alger étant une jeune fille très frêle, sur cette échelle),
La dimension internationale du terrorisme islamiste vient non pas brouiller les cartes, comme le croit la majorité des observateurs, mais arrodir les angles du problème "Paris-Alger"…
C’est de toute cette complexité qu’est née la "raison d’Etat" … mais ne soyons pas dupes, derrière cet écran (l’Etat), il y a des hommes et c’est là que les intérêts sont….palpables.