L’énorme escroquerie Khalifa embarasse tout le monde. Entre Paris et Londres, on se demande jusqu’où mènent les ramifications politiques de l’affaire.
La justice française est très embarrassée après les nombreuses auditions d’Amirouchène Khalifa, l’épouse de l’ancien golden boy algérien condamné à la perpétuité dans son pays. Du reste tout le monde est embarrassé : les Britanniques qui traînent à exécuter le mandat d’arrêt européen délivré par un magistrat de Nanterre ; les Français qui craignent les réactions de l’opinion publique si madame Khalifa, toujours détenue en France, est extradée vers l’Algérie où la justice n’est pas un exemple d’indépendance.
Et par dessus tout les Algériens qui ne veulent surtout pas d’un grand déballage public sur les circonstances réelles dans lesquelles cette énorme escroquerie, qui a ruiné des milliers de personnes, sans qu’aucun contrôle ne soit exercé sur les activités de la holding Khalifa. À Londres le juge Anthony Evans du tribunal de Westminster, chargé de faire exécuter le mandat d’arrêt délivré contre Rafik Khalifa, a estimé que la justice française devrait étayer son dossier et fournir les pièces à charge. Les magistrats français enquêtent sur des malversations présumées survenues au sein du groupe Khalifa, « Khalifa rent a car », « Khalifa airways », « Antinéa airlines », toutes enregistrées en France. Le parquet de Nanterre a ouvert une information judiciaire pour « abus de confiance, banqueroute par détournement d’actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée ». L’intérêt est légitime car la liquidation de ces compagnies a provoqué le licenciement de plus de 100 personnes et des dettes de près de 100 millions d’euros.
Ce serait avec les fonds de Khalifa Airways qu’Abdelmoumen Khalifa aurait acquis une villa à Cannes et plusieurs appartements, tous enregistrés au nom de son épouse qui a été mise en examen et incarcérée il y a plusieurs semaines. La justice britannique n’a reçu aucune demande d’extradition de la part de l’Algérie jusqu’à présent. En France on traite ce sujet avec infiniment de précautions car si les ramifications politiques sont évidentes en Algérie, il pourrait en révéler également dans l’hexagone.
Selon des sources proches du dossier, le jeune Khalifa novice en affaires avait un flair plutôt aiguisé et sur les conseils de son entourage avait « arrosé » quelques fonctionnaires français des douanes et de l’aviation civile et contribué au financement de quelques campagnes politiques. On craint à la Chancellerie que si l’on ouvre la boîte de pandore il faille aller jusqu’au bout sans savoir ce que l’on trouvera.
À Alger on a déjà mis en garde l’entourage de Nicolas Sarkozy sur les tensions que ne manqueraient de provoquer les remous autour de cette enquête. À la fin du mois de mai, l’un des pontes des services algériens Smaïn Lamari a rencontré le directeur de la DST pour le convaincre de l’intérêt des deux pays à faire traîner l’instruction pour ne pas compliquer la redéfinition des relations entre les deux pays, voulue par Nicolas Sarkozy. Le message semble être bien passé puisque Amirouchène Khalifa devrait être remise en liberté dans les jours qui viennent et placée sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter la France. À Londres Rafik Khalifa est devenu beaucoup plus discret, sur les conseils de ses avocats il tente de négocier avec le régime d’Alger : l’impunité et la sécurité contre son silence. Jusque-là, les deux parties ne sont pas parvenues à un accord car Khalifa, qui a pris goût au luxe, souhaite que son pays lui accorde une sorte de pension pour maintenir son train de vie. Le propre frère du président Bouteflilka dont le nom a été souvent cité dans ce dossier a eu cette savoureuse formule « on n’a jamais vu un coffre fort suivre un corbillard », ce qui laisserait penser que Khalifa n’aurait plus un sou, ni les moyens de payer ses avocats. Manquerait plus que la zakâat, aumône légale, soit reversée à cet indigent de Khalifa.
"Et par dessus tout les Algériens qui ne veulent surtout pas d’un grand déballage public "
Auriez-vous l’amabilité de préciser qui sont ces Algériens qui ne souhaitent pas connaître la vérité, est-ce le peuple ou les responsables de cette gabgie ? A moins que le peuple Algérien en soit responsable, ce que j’en doute fortement.
Juste deux précisions que l’auteur de l’article, qui semble pourtant si bien informé, ignore apparement :
1- Moumen Khalifa est toujours détenu à Londres, au moins jusqu’au 2 août prochain date de sa nouvelle comparution devant les juges britanniques.
2- Son ex épouse, Nadia Amirouchène a été libéré après 24 heures de garde à vue. Deux informations pourtant plus faciles à vérifier que les scoop à la James Bond.
Noyer le poisson pour faire passer une boulette est une technique bien connue des amateurs d’information approximative. Je finirais par boycotter votre site, pourtant si sympathique.
Nadia Amirouchène a été placée en garde à vue (et non sous mandat de dépôt) pendant 24 heures, avant d’être remise en liberté. Quant à Moumen Khalifa, les juges britanniques ont statué, le 29 mai dernier, sur sa demande de mise en liberté sous caution. Ils ont décidé de le maintenir en détention jusqu’à la prochaine comparution, prévue le 02 août prochain. Ce sont là des informations du domaine public qui ne nécessitent ni confidences des magitrats british, ni celles d’agents de la DST.
Alors, arrêtez de nous la jouer journaliste d’investigation quand on ignore des informations à la portée du premier quidam.
MMh, je me délecte de ce double discours qu’est le tien. J’adore tes feintes, tes dribles pour éviter le fond du sujet.
Le numéro 10, c’est l’inconnu. Sincèrement, il est très fort.
"JSK a remporté sa Nième coupe d’Afrique : Pouvoir 0 JSK 1
Il a neigé à Tam : Pouvoir 0 les touaregs 1". (commentaire sorti de l’article sur le match de foot, là)
Attention !!! comme il a cassé son royaume à lui (enfin, je ne vous le fait pas dire, mais c’est vraiment soft, un rhou algérien lui aurait collé un surnom "pro-makhzen" à vie) !!!
Je rappelle qu’il a osé dire que l’ALgérie est un pays normal avec des institutions normales. Sur ma vie, je souhaite que ce soit le cas tout comme je le souhaite à tous les pays arabes, mais siouplé, il y a des gens qui sont morts à cause de ces "dirigeants". On ne se moque pas des victimes de ce système comme ça.
J’aurai bien aimé lire des commentaires logiques du genre : le pantin boutef et les généraux qui pillent le pays. Tu vois ce que je veux dire… Des grosses vérités quoi ! Tout ce que je vois (à part des intervenants passagers vite fait) c’est des gens qui s’expriment les méninges pour protéger ce système encore plus pourri que le marocain.
Bref, je reviens à mes moutons. J’apprécie l’esquive. Tu es un citoyen du monde. Bien, je retiens et je le met bien dans ma tête ! Mais rend moi pas fou stp. Si dans deux jours tu me sors que t’adore l’Algérie et que le Maroque est un pays de merde, je ne vais plus rien comprendre. Tu serai alors un citoyen du monde qui adore l’Algérie et qui déteste le territoire qui est placé à l’ouest Trop simpliste peut-être. Mais un argumentaire se doit être respectable. On ne prétend pas être citoyen libre de ses opinions quand on ressort les mêmes débilités que le journal d’un pays en particulier. On ne peut pas prétendre être un citoyen suisse (je sais, tu ne l’a pas dit, mais presque) et ne pas être neutre. Encore faut-il que les suisses soient neutres, officiellement ils le sont.
Bon j’arrête de t’embrouiller. C’est vendredi. J’ai apprécié cette semaine, elle a été moins passionnée que la précédente, c’est dommage qu’on finisse sur un charabia.
On se quitte tranquillement, on se fait des bisoux quand même (ou une poignée chaleureuse pour ceux qui ne veulent pas passer pour des tafioles). A lundi.