Embouchant les mêmes trompettes consensuelles marchandes, les critiques littéraires de France se contrefichent nouillement des cravachantes parutions anarcho-rebelles. Pas nous, ventre de bœuf !
Max Stirner de Victor Roudine, Daniel Guérin, Rudy Rocher (Les Editions libertaires, 35 allée de l’Angle, Chaucre, F-17190 St Georges d’Oléron) : Démontre avec mordant que le chantre de l’anarchisme individualiste n’est pas près d’être récupéré par les hédonistes néo-libéraux puisque son « unique » délivré de toute entrave, il ne l’envisageait que « dans l’aventure collective d’une libre association d’égaux différents » guerroyant pour abolir l’Etat et le capitalisme. A compléter par la lecture du subtil Stirner et Nietzsche (Stalker, 6 place du président Mithouard, F-75007 Paris), une confrontation de choc entre les deux philosophes allemands factieux qu’Albert Lévy bichonna en 1890 et qui n’a rien perdu de sa force de frappe.
Écrits choisis d’Errico Malatesta (Editions du Monde libertaire, 145 rue Amelot, F-75011 Paris) : Les axes-clé de la pensée séditieuse du chantre , cette fois, de l’anarchisme social sont eux aussi chouettissimement bien mis en lumière dans ce recueil. « Est anarchiste par définition celui qui ne veut être ni opprimé ni oppresseur, celui qui veut le maximum de bien-être, le maximum de liberté, le plus grand développement possible pour tous les êtres humains. »
1906 Le Congrès syndicaliste d’Amiens d’Emile Pouget (CNT RP, 33 rue des Vignoles, F-75020 Paris) : Le cocasse animateur du brûlot « Le Père Peinard », à la Belle Epoque, fut aussi un des pionniers du syndicalisme révolutionnaire (beh oui, ça a existé !) dont il décrit ici par le menu un des congrès historique et ce n’est pas rasoir pour un sou plat.
Petit Supplément aux Œuvres plus-que-complètes de Félix Fénéon (Du Lérot, F-16140 Tusson) : Deux florilèges régalants de courts textes assassins du plus oscarwildien des pamphlétaires anars français fin de siècle. « Astreindre quelqu’un aux travaux forcés à perpétuité s’appelle “gracier” dans le baragouin officiel de la racaille bourgeoise ».
L’Évolution, la révolution et l’idéal anarchique d’Elisée Reclus (Labor) : L’heureuse réédition du libelle culte (paru en 1906) du craquant géographe communard Reclus. « Quiconque réclame l’exercice d’un droit reconnaît par là qu’il y a des choses, des actes auxquels il n’a pas droit ».
Zo d’Axa l’Endehors orchestré par Jan dau Melhau (Plein Chant n°81-82, Bassac, F-16120 Châteauneuf-sur-Charente) : Doté d’une iconographie bandatoire, un surenflammant dossier sur un génial agitateur « artistocrate » anar des années 1900 proposant de « cueillir la joie tout de suite » en « détruisant passionnément » le vieux monde autoritaire-marchand. À commencer par son système électoral. « L’électeur n’est qu’un candidat raté (…) Votez, électeurs, votez. Le chien retourne à son vomissement, retournez à vos députés ».
Fraternité à perpète de Jean-Marc Rouillan, Cyril Khider et Cie (L’Insomniaque, 43 rue de Stalingrad, F-93100 Montreuil) : Un retour secouant, constellé de révélations et d’appels poivrés à la mutinerie, sur la tentative d’évasion en hélico de la prison de Fresnes du 27 mai 2001. Ecoutons Catherine Charles, la mère des détenus Cyril et Christophe Khider ayant opté pour la cavale : « Ma fille, mes petites-filles, mes belles-filles et moi, ainsi que beaucoup d’autres familles, refusons catégoriquement d’être les dommages collatéraux non-consentants du terrorisme sécuritaire ».
L’Étendard déployé des vrais niveleurs de Gerrard Winstanley (Allia) : Frigoussé en 1649, le magnifique manifeste des « diggers » anglais qui, aspirant à l’abolition complète de la propriété privée, amorçèrent l’offensive en occupant et en cultivant les terres laissées à l’abandon de la colline St George avant que des milices patronales ne viennent ratiboiser l’utopie.
L’Anarchisme en personne de Laurent Patry et Mimmo Pucciarelli (Atelier de création libertaire, BP 1186, F- 69202 Lyon cedex 01) : Un précieux ensemble d’entretiens poussés avec des adeptes flamboyants du drapeau noir d’Argentine, d’Italie, du Portugal, de Suisse et des pays anglo-saxons qui racontent leur vie d’insurgé et font le point toutes voiles dehors sur la situation de l’anarchisme aujourd’hui.
L’Insurrection qui vient par le Comité invisible (La Fabrique, 64 rue Rébeval, F-75019 Paris) : Une des meilleures incitations à l’émeute anti-autoritaire de la décennie. « L’important n’est pas tant d’être le mieux armé que d’avoir l’initiative ». « Harceler la police, c’est faire qu’étant partout, elle ne soit nulle part efficace ».
Souvenirs d’un révolté de Romain Louvel (www.herel.free.fr) : Un comic trip jouissif taillant un costard au plus épastrouillant des hors-la-loi, Marius Jacob (1879-1959) qui servit de modèle à Maurice Leblanc pour son Arsène Lupin. Un Maurice Leblanc dont les éditions des Falaises ont la bonne idée de publier quelques inédits de premier intérêt sous le titre Un gentleman et autres nouvelles.
Bonjour,
En tapant dans le moteur de recherche "fraternité à perpète" je suis tombé sur le lien de Bakchisch et cet article en particulier, qui présente le livre du même nom (fraternité à perpète) comme un livre de Jean Marc Rouillan alors qu’il n’en est rien. Pas plus que d’incitation à l’émeute C’est un livre écrit à plusieurs, notamment et en majeure partie par mes deux fils et moi même que vous présentez sous l’intitulé : "Cyril Khider et Cie" et qui se finit par une nouvelle de Hafed Benotman écrivain édité chez Rivage… Je ne suis absolument pas d’accord avec cette présentation du livre. C’est moi qui ai invité Jean Marc à écrire trois ou quatre pages dans ce bouquin, ce qu’il a fait très volontiers (quatre pages). Voilà, je vous demande de présenter ce livre en des termes qui correspondent à la réalité de son contenu ou de l’enlever de votre rubrique, si toutefois, vous jugez ma demande mal venue. Mais peut être tout ceci procède d’une stratégie quelconque et dans ce cas, je vous engage volontiers à me l’expliquer. Maman de Cyril Khider et Christophe Khider, fidèle lectrice de Bakchisch. Catherine
http://cyrilkhider.blogs.nouvelobs.com/ http://profile.myspace.com/index.cfm ?fuseaction=user.viewprofile&friendid=226467666
Trop cool Noel Gaudin le troubadour d’un autre temps.
je me souviens qu’à ses débuts, en France on a voulu le faire passer pour fou.
Il doit être triste de la situation actuelle de la Belgique, aux prises à de bien tristes positions nationalistes, il devrait aller raffraichir la cervelle des fachos belges, à coups de bonnes tartes crémeuses dans la tronche.