Des éditions qui bouffent bien

Les cuisines et salles de restos, ce n’est plus Epicure et Luculus, c’est la Légion et l’Afghanistan ! La guerre, les embuscades, il y en a tous les jours. Ca tombe bien puisque, comme les généraux chez les bidasses, les chefs de cuisine sont aussi décorés d’étoiles. Ce chaos se propage dans le paysage, déjà très encombré, de la presse spécialisée, pliée sous la lourde charge d’informer les professionnels des métiers de bouche, pas les dentistes mais les gens de la « bouffe ». On se bat pour diffuser du papier imprimé et obtenir de la pub, avec parfois de petits subterfuges. C’est le cas de la dire, c’est de bonne guerre. Donc, en ces temps difficiles qui voient la fermeture quotidienne de restaurants qui prennent en premier le choc en retour de la crise, le nombre de couverts servis est branché sur le CAC 40. Dans certains établissements un peu chic, on ne dépose plus des roses aux pieds des dames, mais des bilans au greffe du tribunal.

Tant pis ! « Vive la crise » comme l’écrivait si bien le regretté Serge July. Philippe Paulic, directeur des publications et Bertrand Tarisien le directeur des éditions du groupe « Pros », déjà heureux propriétaires de 2 mensuels gratuits, avec un tirage annoncé de 93 600 exemplaires pour «  Autos Pros », dont les 56 pages, riches de publicité professionnelle, sont entièrement consacrées aux pièces détachées et aux infos de l’industrie automobile, et aussi les 150 000 exemplaires de « Bati Pros » ont décidé de lancer un «  Restos Pros » tiré à 85 000 exemplaires.

L’auto est en faillite, le bâtiment s’écroule, mais le groupe des « Pros », lui, croit en un avenir qui va durer longtemps. Sur les 870 000 salariés qui, en France, travaillent dans la bouffe, les éditeurs espèrent chopper un travailleur sur dix comme lecteur.

Patricia ne Kaas plus

Je vais vous parler de quelqu’un que vous détestez peut-être mais qui, pour autant ne chante pas comme une casserole : Patricia Kaas. En effet, comme sa copine jadis née à Domrémy, la courageuse Lorraine donne de la voix.

A force de se reposer dans ce merveilleux palace qu’est l’hôtel Meurice (un palace qui a eu la chance d’échapper au relookage de Sonia Rykiel), des mi-temps entre ses 170 concerts vagabonds donnés dans toute la France, Patricia a fini par devenir assez familière pour aller cherche un sandwich en cuisine.

Là, derrière son piano, elle a découvert le jeune chef breton, triplement étoilé, Yannick Alléno. Coup de chance, ce galonné qui règne sur les deux restos de l’hôtel venait d’être élu « chef le plus sexy de l’année ». La recette était là, piano, sexy ; et Patricia était cuite. Elle ne casse plus le cristal de sa voix de tonnerre, mais susurre à l’oreille de son beau Yannick triple stars. Dit en langue Kaasienne ça donne « Mon mec à moi, c’est Alléno… ».