Le préfet du Cher et Brice Hortefeux ont attaqué de concert une publication satirique. Le Berry Ripoublicain avait détourné l’affiche du film la Rafle pour dénoncer la brutale expulsion d’une famille d’origine russe.
Peut-on, dans une caricature, comparer les expulsions d’enfants sans-papiers aux rafles de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ?
Pour avoir détourné l’affiche du film la Rafle, le fondateur du journal satirique le Berry ripoublicain comparaissait vendredi 17 septembre. Montré sous les traits d’un gendarme vichyste tirant par la main des enfants russes, le secrétaire général de la préfecture du Cher, Matthieu Bourrette, a porté plainte pour « injures ». Également au rang des plaignants, son ministre de tutelle, Brice Hortefeux. Excusez du peu.
L’affiche détournée avait été publiée sur le site Internet du Berry après la vive émotion suscitée par l’arrestation brutale de Nadia, une collégienne russe de 14 ans interpellée à l’aube avec ses parents dans le foyer où la famille résidait. En relaxant pour « mauvaise qualification dans la citation » le Berry ripou, le tribunal de grande instance de Bourges a dû se sentir bien soulagé de ne pas avoir à entrer dans le fond d’un débat qui, vu le climat actuel autour des Roms, risquait de donner à sa décision une portée politique un brin encombrante. C’est donc après cinq minutes d’audience que Jean-Michel Pinon, fondateur du Berry, a été relaxé pour un vulgaire vice de forme. Yann Galut, l’avocat de la publication, également vice-président du conseil général du Cher, s’avoue frustré même s’il reconnaît « une vraie victoire ».
Privé de tribune, les défenseurs du journal satirique engageront donc le débat sur la liberté d’expression et les comparaisons historiques sur les marches du tribunal, où un rassemblement de soutien avait été organisé. Pour honorer le plaignant Matthieu Bourrette, qui s’était offusqué que des collégiens scolarisés avec la jeune Russe lui envoient quotidiennement des lettres de supplique à l’attention de « Monsieur Brouette », les plus joyeux s’étaient collé un logo figurant ladite brouette. « Depuis l’expulsion de Nadia, des faits se sont produits par rapport aux Roms et aux gens du voyage, des comparaisons beaucoup plus fortes ont été faites. Je suis très fier que le journal ait porté ce discours dès le mois de mars », a affirmé le directeur de la publication, Laurent Quillerié.
« Évidemment que renvoyer des enfants dans leur pays d’origine n’est pas les envoyer dans les camps de la mort, prévient l ’anthropologue Emmanuel Terray, venu soutenir le journal. Ce que l’on compare, c’est le rôle de l’administration française entre les deux époques. Piège, arrestation au petit matin, enfants placés en centre de rétention… Face à cela, les réponses sont les mêmes : “Nous ne faisons qu’appliquer les ordres.” »
Jean-Luc Julien, du comité de vigilance de Bourges, souligne que les procès intentés par l’État sont très ciblés : « des particuliers ou une petite publication mais pas les élus qui ont été nombreux à faire ce parallèle avec les années noires ».
Ainsi, dans les Pyrénées- Atlantiques, en août dernier, cinq internautes ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Pau à 1 000 euros d’amende avec sursis pour outrage envers le préfet après avoir comparé sa politique d’expulsion à celle du régime de Vichy.
Brice Hortefeux reprendra-t-il sa plainte en la requalifiant ? Ce serait le signe que le ministre, déjà condamné pour injure raciste, a toujours confiance en la justice de son pays.
Oui à la satire et à la liberté d’expression.
Mais par pitié merci de ne pas tout ramener au régime nazi. Sarko, Hortefeux, Besson et toute la clique portent dans leur idéologie, leur réthorique et leurs actes des tas de motifs d’indignation et de juste colère.
Mais ils ne sont ni Pinochet, ni Franco ni Pétain, rien que les ordinaires faux-nez de la classe dominante. Prenons-les pour ceux qu’ils sont, c’est déjà bien assez, pas besoin de verser dans la surenchère grotesque des métaphores douteuses.
En utilisant abusivement des références au fascisme et au régime de Vichy, on fini par donner les bâtons pour se faire rompre et perdre toute crédibilité.
On se souviendra qu’à l’occasion des récentes "portes ouvertes" des administrations et batiments publics, plusieurs médias d’Etat ont proposé comme exemple de batiment accessible une maison où… Jean Moulin était passé. Ou avait vécu, je ne sais plus.
Quelle surprise.
Alors ???? Qui va encore oser dire ce qu’il pense et se prendre une taule par les tribunaux expéditifs d’Hortefouille au moindre mot de travers ?
Allez, je me dévoue : ce mec a une tête d’africaner, vous ne trouvez pas ?
Alors pour en être sur, on va lui mesurer le pif, la hauteur du menton, la largeur entre les yeux, la couleur de ses poils de c… et on va comparer sa nouvelle identité morphologique avec ceux qui se revendiquent de cette race là-bas. Spa une bonne idée ?