Le député socialiste Jean Glavany achève son voyage en Afghanistan et son carnet route publié cette semaine sur « Bakchich ».
Retour à Paris au départ de Islamabad, via Dubaï.
Je reviens de cette mission terriblement enrichi. Je parle humainement et intellectuellement parlant, chacun aura bien compris. Mais en ces temps de crise financière où tout enrichissement est plus suspect que jamais, la précision est -peut-être ?- d’importance.
Enrichi car j’ai découvert, fût-ce partiellement, une partie du monde que je ne connaissais pas : si je connais un peu l’Inde pour y être allé quelques fois – mais c’est un monde dans le monde ! Et il me reste tant à découvrir… -, je n’avais jamais mis les pieds en Afghanistan, ni au Pakistan. Et ces fenêtres rentrouvertes sur ces pays, ces peuples, ces paysages, m’ont beaucoup apporté.
Enrichi parce que ce conflit que nous étudions, dans un environnement régional est d’une complexité ahurissante. Or, je le sais depuis longtemps, ce qui est simple et facile n’a pas grand intérêt. Ce sujet-là, ce dossier-là, ce chantier-là est donc aussi captivant et passionnant qu’il est difficile et complexe. Enrichi humainement aussi, du contact de ceux avec qui j’ai voyagé et de ceux que j’ai rencontrés.
Un mot de mon « compagnon de rapport », Henri Plagnol, député UMP du Val de Marne, énarque et conseiller d’État, de douze ans mon cadet. Nous sommes si différents, que nous nous sommes trouvés complémentaires et nous nous sommes, au final, très bien entendus. Signe d’une démocratie apaisée qui ne se trouve pas à tous les coins de rue ? Peut-être. Signe , en tout cas, que les rapports humains restent déterminants dans l’action politique.
Car la politique c’est aussi ça et, comme dirait Jean-Paul Enthoven dont nous avons partagé la lecture avec Henri Plagnol, « ce qu’elle a de meilleur » : travailler sur des sujets difficiles, s’ouvrir au monde avec d’autres qui ne partagent pas toutes nos convictions mais avec qui nous avons en commun l’essentiel.
Et puis j’ai rencontré à Dehli, Kaboul et Islamabad, des diplomates français de grande, très grande qualité. Différents, mais assumant leur mission avec une grande dignité, un sens de leur mission qui les honore.
Nous avons engrangé beaucoup, beaucoup d’informations, de réflexions, d’analyses. Il va nous falloir digérer tout cela et accoucher d’un rapport constructif dans les mois qui viennent, après sans doute être retourné sur le terrain. Un gros travail qui commence.
Merci à Bakchich de m’avoir accueilli !
À lire ou à relire sur Bakchich
On n’aura pas appris grand chose. Il faut sortir et lire la presse et surtout Internet M. Glavany pour savoir ce qui se passe dans le monde !
Décevant. Enfin, peut-être ferez vous un compte rendu à DSK sur l’action du FMI.
Monsieur Glavani,
Je vous remercie d’avoir partagé votre journal de bord ici-même.
Toutefois je reste sur ma faim. Je trouve votre propos quelque peu "perché", je trouve dommage que vous parliez plus de vous et de votre vie que du pays que vous visitez et du peuple qui vous accueille. Il manque du fond, des faits.
Certes, vous relevez des incohérences (histoire du FMI, aides financières trop ponctionnées pour s’avérer utiles) mais c’est trop peu selon moi.
Je n’ai rien contre les romantiques, mais pour une tâche de cette nature (ne dit-on pas "mission"), je vous trouve bien léger, Monsieur. Je n’ai rien appris de significatif et je place peu d’espoirs dans votre mission.
Cordialement,
Un de vos lecteurs (qui vous aimait plutôt bien à la télé !).
Jean, et cher camarade,
Il est temps de rentrer car, si tu en es rendu à lire Enthoven c’est qu’il y a souffrance. Il ne faut pas rester comme cela sinon tu vas finir par lire BHL, le maître de Jean-Paul ! Je pense qu’une thalasso ou un séjour sur un joli bateau, genre Bolloré, serait le bienvenu. J’ai bien compris qu’il était nécessaire de prendre l’avion pour écouter et entendre nos diplomates au Pakistan. Sais tu qu’il existe le téléphone ? A propos, toujours pas un mot sur les noces bombardées… Les diplomates n’ont rien dit dans leurs "debreafings" sur l’importance des homelettes ? En rentrant, ça va te coûter un ticket de métro (Iéna) deux avec le retour : va voir Jean-François Jarrige, l’ancien président du musée Guimet, sur l’Afghanistan et les "zones tribales", il va t’en dire bien plus et bien mieux que tes petits proconsuls du Quai.