Depuis quelques semaines François Bayrou paraît enfin avoir trouvé son créneau : la lutte « contre les puissances de l’argent »
Un zeste de croisade contre TF1 et M6, une pincée de scandale sur le plateau de l’institutrice Claire Chazal, « l’insurgé » du parti démocrate-chrétien fait désormais flèches de tout bois, fustigeant ici « la République des fiches » dans l’affaire des RG, là, un « deux poids deux mesures » pour le scooter du fils Sarko.
À en croire les instituts de sondage, ça marche et ces derniers de hisser le béarnais au rang de « troisième homme » voire de dragon affrontant Sarkozy au deuxième tour, en cas de grosse fatigue de Ségolène. Les mêmes sondeurs avaient donné en 1995 Balladur vainqueur haut la main de la présidentielle avant le premier tour.
À l’époque, ce n’est pas si vieux, Bayrou ne fustigeait ni TF1, ni « le mur de l’argent » mais menait campagne de concert avec le groupe Bouygues en faveur de Ballamou et aussi d’un certain Sarkozy appelé à devenir Premier ministre en cas de victoire.
L’adversaire de l’époque s’appelait Jacques Chirac et son programme contre « la fracture sociale ». Ministre de l’éducation, Bayrou avait tenté de réformer la loi Falloux au profit de l’école privée et défendait le « SMIG jeune ». De quoi mesurer le chemin parcouru par le patron de l’UDF, farouche militant anti-CPE.
Mieux, ce chrétien affirmé, milite désormais pour une « union civile » célébrée « en mairie » (sic) autrement dit pour le mariage gay, comme il est favorable à « l’ouverture de l’adoption aux couples de même sexe » (re-sic).
Encore plus fort, à la mort de Jean-Paul II, tandis qu’à la Havane le leader Maximo décrétait trois jours de deuil national, qu’à Rabat le commandeur des croyants en faisait autant, notre démocrate-chrétien assurait qu’il n’aurait « certainement pas fait mettre les drapeaux en berne ».
Si depuis Henri IV, autre fameux béarnais, on sait comment Paris vaut bien une messe, on peine toutefois à s’y retrouver à l’auberge espagnole du « ni droite ni gauche » de l’ami Bayrou.
Une anecdote pour conclure. Un soir d’hiver, en novembre 2002 à la Cagouille, table réputée du quartier Montparnasse où François Mitterrand avait son rond de serviette, la table « du Président » est précisément occupée par Serge Dassault, Rudy Roussillon son conseiller de presse et deux journalistes du Point. Dans un autre coin du restaurant, François Bayrou, sa fidèle Marielle de Sarnez et une petite troupe de l’UDF se remettent – chaudement – des émotions de la journée. Ni bonjour, ni rien, voilà notre Bayrou qui subitement déboule, s’assoit d’autorité à la table de l’avionneur, commande une bouteille, tout en saisissant le bras de Serge Dassault.
« Ah Monsieur Dassault, comme je suis content de vous voir ! Mais pourquoi parlez-vous jamais de moi dans vos journaux ! ? Vous savez, je connaissais très bien votre père…. Et puis j’adorais visiter vos usines ah oui vraiment … Et puis dites- moi, savez-vous que j’élève des chevaux ? Quand est-ce que vous allez m’acheter des chevaux, hein Monsieur Dassault ? »
Silence de plomb autour table . Côté journalistes où l’on a négocié ce rendez-vous de longue date une même pensée fuse « Merde ! Ce con-là va nous casser le coup ! »
Du côté de l’industrie, durant tout le numéro de Bayrou, Serge Dassault n’a pas levé la tête de son assiette.
Le silence revenu, sans un regard pour le patron de l’UDF il s’adresse alors à Roussillon :
« Ben pour la visite de l’usine, ça ne devrait pas être trop difficile. Pour les chevaux, on doit me confondre avec Lagardère. »
Fin de l’entretien.
Quelques jours plus tard c’est un Bayrou furibard qui appelle le Point « On ne m’a jamais fait ça ! » éructe t-il au téléphone après que quelques lignes, pourtant bien policées aient fait allusion aux manières cavalières du maquignon.
Le positionnement de Bayrou est simple il est l’anti these de sarkozy : l’homme avec le bon sens paysan qd l’autre represente la ville /Paris/neuilly qui repond de haut un peu tt le monde
le calme voyez ses mains, posées simplement inspirant serenité et sagesse avec un debit tres aéré qd l’autre est plein de tics, parle avec un ton saccadé et bouge sans arret.
Enfin bref tt ceci n’est que de l’image
Ecouter ce que dit Bayrou est plus intelligent qu’écouter ce qu’on dit de Bayrou.
Les médias, le PS et l’UMP ont le même intérêt : se partager le pouvoir. Ils veulent conserver le pouvoir alors que Bayrou ne se pose pas de questions et fonce car il n’a rien à perdre. Il veut mettre en place un nouvel espoir envers une classe politique soucieuse du bien-être des français et non soumise aux diktats des puissants
"on peine toutefois à s’y retrouver à l’auberge espagnole du « ni droite ni gauche » de l’ami Bayrou."
C’est tout de même incroyable que dans ce pays ou l’on passe le plus clair de son temps à critiquer la gauche et la droite ont ne puissent imager une troisième vois on l’on puisse à la fois favoriser l’esprit d’entreprendre et protéger les plus faibles, accompagner la mondialisation (qui est inéluctable) et garder nos valeurs, défendre notre culture tous en acceptant celle des autres… C’est être vraiment étroit d’esprit que de penser qu’il n’y a que deux alternatives possibles. Entre le libéralisme et le socialisme il doit bien rester une voie de libre : le bon sens !