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Françafrique : la guerre des réseaux

Saga Africa (III) / mercredi 9 juillet 2008 par Xavier Monnier
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Suite de notre saga estivale sur Sarko et la politique africaine. Avec aujourd’hui, un petit résumé de la guerre des réseaux qui s’est joué entre Robert Bourgi, Patrick Balkany et la cellule Afrique. Finalement achevé par une paix armée entre Robert Bourgi, l’héritier des réseaux Foccart et la cellule Afrique.

Papier paru le 29 octobre 2007

C’est la fin d’une époque, celle des rescapés des réseaux Foccart et autres Bourgi. Mais la France n’abandonne pas son pré carré africain et d’autres ont pris le relais. Avec comme toujours avec des proches du chef de l’Etat.

« L’Afrique à la papa c’est fini ». La divine secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme Ramatoulaye Yade l’a dit devant l’assemblée Nationale. Et tout ce que dit Rama, Bakchich y croit. Seul petit souci, les intermédiaires, conseils et autres agents d’influence qui pullulent entre la France et l’Afrique n’ont pas entendu le message. Et entre France officielle, vieux crocodiles et jeunes ambitieux se livrent à une guerre farouche, qui commence à faire des victimes.

Et comme souvent, ce sont les vieux de la vieille qui trinquent en premier. Notamment Maître Robert Bourgi, avocat de profession, cire-pompes de chefs d’Etat africain par passion. Héritier auto-proclamé des réseaux Foccart, l’homme qui, sous De Gaulle créa un système de contrôle du pré-carré africain la Françafrique, Robert a réussi une bascule délicate. Passer du chiraquisme forcené, doublé il va de soi d’un anti-sarkozysme viscéral, à l’adulation de Sarko Ier. Du bel ouvrage, facilité par son verbiage. Bien en cour chez le président gabonais Omar Bongo, Bourgi n’a de cesse d’expliquer que c’est grâce à son intermède que les deux grands hommes se sont rencontrés et ont sympathisé. Prié de le croire sur parole. Mais des signes ne trompent pas. Homme de l’ombre, l’ami Robert est depuis mai dernier entré dans la lumière. Et surtout dans la presse.

Joubert, Bourgi et Balkany discutent - JPG - 30.4 ko
Joubert, Bourgi et Balkany discutent
© G.

Lors de la cérémonie d’investiture de Sarko, sa présence est passée tout sauf inaperçue. Et a plus qu’agacé les services de l’Elysée, qui se sont sentis blousés : « Bourgi leur a fait croire qu’il représentait Bongo », s’amuse un habitué. Pire, l’animal se met en scène. D’abord quand Nicolas Sarkozy lui remet la légion d’honneur et insiste sur sa filiation avec Foccart. Ensuite, très récemment, en se livrant à une interview fleuve sur la chaîne ivoirienne Télé3A. L’avocat franco-libanais s’y présentait comme le grand ordonnateur d’une rencontre entre Laurent Gbagbo et Nicolas Sarkozy… qui s’est en fait limité à une simple poignée de main lors de l’Assemblée générale des Nations-Unies, le 24 septembre dernier à New York. Bref Bourgi s’agite, se multiplie, sort de l’ombre. Et use de manœuvres de moins en moins discrètes pour exister. Autant de signes de gênes, pour ne pas dire d’acculement qui ne sont pas pour déplaire à la cellule Afrique de l’Elysée et à son patron Bruno Joubert.

Ce « pied-nickelé de Joubert »

Un vieux contentieux oppose les deux hommes. Du temps où Joubert officiait à la tête de la direction stratégie de la DGSE (cf. Les aventures de Bourgi à la DGSE in Bakchich n°55) et où, moins malléable que son prédécesseur, il éconduisait tous les messieurs bons offices. Etonnamment, Bourgi depuis, ne manque jamais de dauber sur ce « pied-nickelé de Joubert ». Et s’est installé une froideur réciproque…doublé d’un constat : Bourgi et ses ersatz font partie d’un monde finissant. Et n’ont guère plus d’influence que chez les « vieux chefs d’Etat, rescapés de la période Foccart, les Bongo Sassou ou Obiang », confie une vieille concierge des palais africains. « Leur présence les rassure, mais chez les nouveaux, en Afrique de l’Est, en Angola et même à présent au Sénégal, les choses changent. Pour Bourgi notamment ». Le vieux Robert, au plus mal avec la cellule Afrique, voit même des jeunots lui manger la laine sur le dos. Et s’en méfie. « Je sais très bien que Bourgi et Paul Barril cherche des renseignements sur moi », s’amuse Philippe Solomon. Copain de l’ancien Pédégé d’Elf, Loïk Le Floch-Prigent, de Bernard Tapie ou de Arkadi Gaydamak, le bonhomme a de l’entregent qui voyage sur le continent. Et de belles entrées en Centrafrique, pays charnière, dont il se dit consul honoraire en Israël (voir son portrait en p.16).

Manque de chance pour la cellule Afrique, ce petit réseau a trouvé son héros, en la personne de l’ancien « bébé Pasqua » et surtout ami intime du président Sarkozy, Patrick Balkany. Tout nouvel amoureux transi de l’Afrique, le député-maire de Levallois a été charmé par la gouaille de Solomon, lors de son dernier séjour africain (cf. La Balkanysation de l’Afrique). Si bien qu’il l’a ramené de Bangui à Paris dans le jet qui lui avait préféré, pour l’occasion, Georges Forrest, consul honoraire de France à Lumumbashi (République démocratique du Congo). Mieux, Balkany, Solomon et le président centrafricain François Bozizé, en visite à Paris, ont cassé la croûte ensemble lundi 19 novembre. Et de plus en plus de margouillats qui traînent en Afrique cherchent à discuter avec Balkany.

Si flinguer Bourgi ne pose guère d’ennuis, difficile pour les services officiels de dézinguer une équipe dont la tête de pont est si proche du grand patron. Un réseau s’éteint, un autre s’éveille…

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3 MESSAGES

Forum

  • Françafrique : la guerre des réseaux
    le jeudi 7 mai 2009 à 08:29, cassandre a dit :

    Cet article est d’actualité, il pourrait expliquer la procédure actuelle, sur le patrimoine "caché" en France par des chefs africains. l’Afrique à papa c’est fini ?

    Alors pourquoi le Parquet a fait appel contre cette procédure ?

  • Françafrique : la guerre des réseaux
    le mercredi 9 juillet 2008 à 22:35, casssandre a dit :

    Où placez-vous dans cet organigramme Devedjian (Tapie-Boli) ?

    Qui est en train de mettre la main sur "les affaires" du père jumeau de sarkozy ?

  • Françafrique : la guerre des réseaux
    le mercredi 9 juillet 2008 à 22:17, Oskar Matzerath a dit :

    Nouveau rebondissement ou intox dans la guerre des clans en Algérie à la veille du troisième mandat ? Toujours est-il que l’armée algérienne est mise en accusation dans un nouveau témoignage sur la mort des sept moines français, tués en 1996, en Algérie.

    « Les sept moines français séquestrés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, à Tibéhirine, par un groupe islamique infiltré par la sécurité militaire, furent tués depuis un hélicoptère de l’armée algérienne. » Cette révélation, c’est un haut fonctionnaire d’un gouvernement occidental qui vient de la faire au quotidien italien La Stampa, dans son édition de dimanche. Il y a un mois, il avait donné rendez-vous, à Helsinki, à Valerio Pellizzari, plume prestigieuse et réputée du journal italien. Un rendez-vous pour parler de l’affaire de Tibéhirine. Comme pour se soulager d’un secret trop longtemps tenu.

    « Faux enlèvement »

    Point par point, le haut fonctionnaire revient sur les zones d’ombre qui entourèrent l’enlèvement, puis l’exécution, des sept moines français. Le « faux enlèvement », dit-il, aurait été planifié par des cellules parallèles des services de sécurité, afin de montrer le danger que représentait la déferlante islamique. Dans l’opération, les ravisseurs islamistes n’étaient que des hommes de main.

    Plus inédit, le haut fonctionnaire raconte la dynamique de ce qui serait une bavure de l’armée. L’enlèvement aurait dû se terminer par la libération des religieux, mais un soir de mai, un hélicoptère de l’armée repère un campement. Le chef d’escadrille tire sur le bivouac. « Les corps des moines étaient criblés de balles. C’est pour cela qu’au moment des funérailles, il n’y avait que les têtes qui furent déposées dans les cercueils. » Le détail macabre redoubla alors le sentiment d’horreur suscité par les groupes islamistes. Selon cette source, les moines auraient été décapités après leur mort pour camoufler la vérité.

    Ce détail horrifiant ne fut d’ailleurs révélé par les autorités algériennes que sous l’insistance du père Armand Veilleux, procureur des Cisterciens, à son arrivée en Algérie. Le père Veilleux s’en souvient parfaitement. « Je leur ai dit que, si besoin était, j’aurais ouvert moi-même les cercueils avec un tournevis, raconte-t-il à Ouest-France. On nous avait menti », ajoute-t-il. Plus troublant encore, c’est un médecin légiste français qui pratiqua l’autopsie. « C’est un élément nouveau qu’apporte cet article très sérieux », affirme le père Veilleux. « J’espère qu’il va permettre de relancer l’enquête ». Et la mort, deux mois après, de Mgr Claverie, l’évêque d’Oran ? « Un prolongement de l’affaire », affirme le haut fonctionnaire. « Il en savait trop », assène Armand Veilleux, « la plupart des témoins ont été tués ».

    Ce qui expliquerait l’anonymat demandé par le haut fonctionnaire. Quel poids accorder à son témoignage ? « C’est une personne très solide, pas quelqu’un de l’ombre », précise Valerio Pellizzari. Le Vatican, prudent, exprimait dimanche sa « stupeur ». Le cardinal Martino, patron de Justice et Paix, était, hier, moins prudent en affirmant que cette hypothèse « ne saurait être liquidée comme fantaisiste car ce ne serait pas la première fois que, sur le meurtre de religieux, les vérités d’État seraient démenties ».

    Laurent MARCHAND (Ouest-France)

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