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Federer : le baiser du revers

A la volée / dimanche 8 février 2009 par Dr Jean-Pierre de Mondenard
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Relégué au rang de n°2 du tennis mondial, le joueur suisse Roger Federer n’a sûrement pas dit son dernier mot. Physiologiquement parlant…

Roger Federer victime de Nadal ou plutôt d’une mononucluéose infectieuse, cette affection que l’on attrape de plus souvent en pratiquant le « french kiss »… Donc, si Roger n’est plus numéro 1 et perd ses tournois, c’est probablement en raison d’échanges salivaires avec sa fiancée. Et ça dure…

Flash back sur l’Open d’Australie de l’année dernière, il y a donc un an. Le Suisse, alors n°1 mondial, se fait sortir en demi-finale par le Serbe Novak Djokovic. Pour justifier cette contre performance, son entourage invoque un virus à l’estomac avec fièvre, diarrhée et perte de 3 kilos…. Début mars, dans une interview parue dans le New York Times, Federer explique qu’il souffre d’une mononucléose infectieuse (MNI) depuis Noël mais que l’affection n’a été diagnostiquée qu’en février.

Devant un état de fatigue persistant, il avait alors passé différents tests sanguins en Suisse et à Dubaï. Ces derniers avaient révélé qu’il souffrait bien d’une maladie virale, la MNI. Affection due au virus d’Epstein-Barr, le bien nommé, puisqu’il procure un coup de barre. Une fatigue très intense qui peut durer et «  mettre à plat » plusieurs semaines, voire beaucoup plus longtemps jusqu’à un ou deux ans. La MNI dite maladie des amoureux car transmise lors des baisers, est exceptionnelle après l’âge de 35 ans, touche surtout les jeunes entre 15 et 25 ans, se caractérise donc par un affaiblissement de l’organisme et de ses défenses immunitaires, ainsi que par une grande variabilité de son niveau de gravité. La faute du champion helvétique (en dehors de trop embrasser) – par ignorance de la nature précise de son mal – est d’avoir disputé l’Open d’Australie 2008 alors qu’il était dans la phase active de la maladie. Classiquement, durant cette période, la faculté déconseille toute pratique sportive de compétition sous peine d’aggraver les symptômes et de prolonger la durée de l’asthénie. Dans le quotidien L’Équipe, Federer s’était déclaré soulagé d’apprendre qu’il avait été en état d’infériorité lors du premier rendez-vous du Grand chelem de la saison, mais s’était défendu d’avoir joué volontairement au tennis avec le feu : « Quand on m’a dit que j’avais eu une mononucléose, j’ai encore été plus heureux d’avoir pu atteindre les demi-finales à Melbourne. Si les médecins l’avaient repérée avant, ils m’auraient interdit de jouer là-bas. »

Henri Leconte a eu la même

Le champion suisse aurait pu mieux gérer cette affection, aussi sournoise qu’un investissement chez Madoff, en s’appuyant sur des précédents connus. Ainsi « Riton », Henri Leconte, victime d’une MNI au début de l’année 1986, et malgré de bons résultats à Roland-Garros et à Wimbledon, où il atteindra à chaque fois les demi-finales, passera son temps à observer des pauses de récupération jusqu’au terme de la saison 1987. Tenant compte de cette caractéristique de la MNI, exposant à des hauts et des bas sur une très longue période, Federer, avant de retrouver son potentiel physique maximal, indispensable pour lutter contre Rafael Nadal, doit être encore patient. Compte tenu de sa récente finale à Melbourne, où il a fait jeu égal au nombre de points marqués avec son «  meilleur ennemi », il nous paraît juste de penser qu’il peut retrouver sa place de n° 1. A l’attention de tous les sportifs touchés par la MNI, afin qu’ils ne restent pas hors service trop longtemps, nous proposons de mieux faire connaissance avec la maladie d’Epstein-Barr dont le diagnostic est souvent fait plusieurs mois après les premiers symptômes. Pour rester dans le monde du tennis, l’observation précise de l’évolution des résultats de Leconte, Justine Hénin, Mario Antic qui s’ajoute à un Federer en dents de scie, permet d’établir une constante : se débarrasser des effets pervers d’une mononucléose est un travail de patience, mais le champion peut parfaitement retrouver son meilleur niveau.

Relativement fréquente, assez rarement diagnostiquée, la mononucléose fut reconnue comme maladie en 1899 et on lui donna le nom de « fièvre ganglionnaire ». En effet, le signe dominant est un gonflement plus ou moins généralisé des ganglions lymphatiques. Si elle porte aujourd’hui le nom de mononucléose infectieuse c’est qu’elle se caractérise par l’augmentation dans le sang du nombre des « cellules à noyau unique ». L’affection débute principalement par une angine et un déséquilibre sanguin (augmentation de certains globules blancs) associé à des marqueurs sérologiques spécifiques. La durée de la maladie varie de quelques jours à quelques semaines, voire plusieurs mois et les rechutes sont assez rares. Cependant, répétons-le, pendant plusieurs mois le malade ressent une lassitude profonde accompagnée d’hypotension (tension trop basse) ; ces séquelles disparaissent avec le temps. La contagion s’effectue probablement par l’intermédiaire de la salive, soit par contact direct, ce qui lui a valu le nom de «  maladie du baiser » ou «  des amoureux », soit par l’usage de verres ou de couverts mal lavés. Il n’existe pas de traitement spécifique.

Le traitement en six points

1. Comme pour toute virose, il n’existe pas de traitement spécifique de la mononucléose

2. la MNI guérit spontanément. On ne traite donc que les symptômes et l’on y ajoute impérativement le repos dont l’apport dans le rétablissement est majeur

3. La prescription d’antibiotiques s’avère la plupart du temps, parfaitement inutile et peut même être à l’origine d’éruption cutanée. Ils ne sont uniquement nécessaires qu’en cas de surinfection bactérienne de l’angine

4. Il est prescrit des antipyrétiques à base de paracétamol pour faire baisser la température

5. Dans les formes graves, c’est-à-dire quand il existe une anémie hémolytique (éclatement de globules rouges), une méningite, une fièvre élevée, une thrombopénie (baisse des plaquettes dans le sang), une myocardite (inflammation du cœur), un épanchement pleural, une obstruction des voies aériennes, on peut conseiller la prise de corticoïdes. La convalescence pouvant durer quelques semaines, voire plusieurs mois, il est conseillé d’écouter attentivement son corps lors de la reprise de l’activité sportive et surtout de ne pas y aller à contrecœur si on se sent patraque. Durant l’évolution d’une maladie infectieuse ou virale telle qu’une MNI, peut se développer une inflammation du muscle cardiaque ou myocardite et, dans cet état, même en phase de convalescence, un exercice intense doit être impérativement déconseillé en raison des risques prouvés de mort subite.

6. La fréquence cardiaque est un bon moyen d’appréhender la tolérance de l’effort. Elle est bien sûr variable avec le niveau de chacun. Si, entraînement après entraînement, la fréquence cardiaque reste toujours élevée, il vaut mieux ne pas insister et attendre encore pour reprendre une activité sportive régulière.

Une tactique efficace consiste à faire supporter le moins de charges possibles à l’organisme dans la phase aiguë, et ce naturellement même si les médicaments donnent l’illusion subjective du bien-être ou d’une amélioration des symptômes. Il faut donc être prudent lors des premières reprises d’activités sportives. Une mesure de sagesse consiste à se rendre chez son médecin du sport pour contrôler sa condition physique avant de se dépenser sans retenue. Paradoxalement, cette MNI se rencontre surtout chez les adolescents et les jeunes adultes alors que la résistance à l’infection est pourtant supérieure à celle de leurs aînés (ces dire si l’activité labiale dot être importante à cette époque de la vie !). Mais tout le monde a eu un contact avec ce virus, sans pour autant développer une vraie mononucléose avec fièvre et fatigue. Ainsi, la plupart des touchés par le virus ne s’en rendent pas compte, ce qui ne les empêchent pas de fabriquer des anticorps, autrement dit des défenseurs contre une nouvelle agression. La mononucléose des adolescents et jeunes adultes représente donc le premier contact avec le virus, alors que les papys des aires sportives ont déjà eu pour la plupart, une première touche sans conséquence avec l’agent responsable de la MNI.

Mais, mononucléose ou pas, il faut savoir que ceux qui accumulent les entraînements sans temps mort, autrement dit qui poussent leur corps au-delà du raisonnable, s’exposent plus que quiconque aux maladies infectieuses. Une étude scientifique récente confirme que les cadences infernales à longueur d’année, sans microcycle de repos compensateur, provoquent une dépression des défenses immunitaires. D’où, effectivement, une fréquence augmentée des infections chez ces stakhanovistes de l’effort physique. Infections des voies respiratoires, fièvres et ganglions persistants, susceptibilité à l’hépatite virale, à la grippe et donc à la mononucléose infectieuse, sont le sentier de la gloire de nos boulimiques.

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4 MESSAGES

Forum

  • Federer : le baiser du revers
    le dimanche 15 février 2009 à 18:10

    Les vérités provisoires du sport à la télévision

    Le moyen le plus ordinaire de tuer le temps tout en simulant nos besoins naturels de violence reste le sport. L’idée, en ce jour du seigneur et de psychanalyse du cuir, n’est pas de sustenter les dispensés d’EPS congénitaux, ni les junkies de la Ventoline et certainement pas de les opposer aux groupies de la testostérone en maillot mouillé et aux meurtriers de canapé. Notre terrain de jeu sera votre salon, peut-être votre descendance et une banale histoire de but et de timing. Le ressort économique et animal sont la promotion, la diffusion, l’instrumentalisation du sport dans une logique de contrôle social et d’embrigadement national, enfin comme partout.

    la suite

    http://souklaye.wordpress.com/2009/02/15/les-verites-provisoires-du-sport-a-la-television/

  • Federer : le baiser du revers
    le lundi 9 février 2009 à 10:56, zitoun a dit :
    Article affligeant !!! En voilà encore un qui se donne le droit d’écrire sur un sujet… qu’il ne connaît pas. Quand on veut parler tennis, c’est bien de se renseigner un minimum auparavant.
    • Federer : le baiser du revers
      le lundi 9 février 2009 à 14:18, Nul a dit :
      Qu’est ce que vous dites ?
    • Federer : le baiser du revers
      le jeudi 5 mars 2009 à 17:30
      au cas où vous n’auriez pas remarqué, l’objet de l’article n’est pas la tennis.
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