En cette période de fêtes, tous les coups de rouge sont permis. On croit que le lendemain, une sortie cycliste effacera les brumes alcoolisées. Faux.
C’est indéniable, l’ivrognerie, vieux sport national français est en voie de disparition, sauf chez les jeunes avec leur pratique idiote du « speed drinking », celle de se saouler la gueule selon la règle : « c’est le premier bourré qui gagne ! ». Mais là, en cette période de fêtes, bisou les dégâts, tous les coups (de rouge ou de blanc) sont permis. On croit que le lendemain, une petite sortie cycliste ou un jogging seront efficaces pour faire déménager « le charpentier qui s’est installé dans la tête ». C’est faux, et la seule mesure bénéfique, pour que retomber dans ses « pompes », consiste à prendre, tout simplement, le bon l’air du dehors.
En raison de son statut d’homme réputé sain et de ses muscles entraînés à éliminer les poisons du corps un sujet hyperactif, tel que le sportif de compétition, serait moins exposé que le peloton des sédentaires aux difficultés des lendemains qui déchantent. Ca, c’est la légende, et la pratique de l’exercice physique fait partie des innombrables combines utilisées pour chasser la gueule de bois. Alors qu’au contraire, l’alcool diminue les possibilités d’adaptation de l’organisme à l’effort. En effet, lors d’une activité musculaire intense réalisée à la suite d’une ingestion excessive d’alcool, le rythme cardiaque et la tension artérielle atteignent des niveaux inhabituels et l’irrigation sanguine de la peau se fait au détriment de celle des muscles. Ces derniers, asphyxiés telle la cerise dans l’eau de vie, voient leur force et leur résistance s’altérer rapidement du fait qu’ils manquent de ce sang prioritairement mobilisé pour le refroidissement du derme. De plus, la cure de mouvements que s’impose l’ivrogne repentant provoque des impulsions mécaniques, surtout au niveau de la tête et de l’abdomen, qui n’arrangent pas la situation. Je ne vous dis pas ce que la loi et la morale réprouvent : « continuez donc à boire » mais j’affirme que ce n’est pas le sport qui constitue le remède idéal pour effacer les outrages de soirées trop liquides.
Problème. Où nous allons rencontrer des robinets ouverts ou fermés mais aussi de l’évaporation. Soit un homme pesant 70 kg qui fait la fête en trinquant avec un litre de vin à 12°, il absorbe du même coup 96 g d’alcool (un litre à 12° contient 120 ml d’alcool. La masse volumique étant de 0,8, cela donne : 120 ml x 0,8 g = 96 g). Une faible partie (5 %) est rejetée par la respiration (imaginez un gendarme vous faisant souffler dans un alcootest), les urines et la peau. Même en transpirant abondamment, le sportif, par ces trois voies que je viens de citer, n’éliminera que 4,8 g. Tout le reste, soit 91 g est évacué au rythme lent habituel, à raison de 1 g par heure et par 10 kg de poids (70 kg = 7 g). Donc, malgré une bonne suée, il faut 13 heures pour que l’alcool contenu dans le litre de vin à 12° soit complètement éliminé du corps de ce sujet pris pour exemple (91 g : 7g/h = 13 h). En conséquence, on peut donc affirmer que, contrairement ces discours tenus par des experts plus familiers de la langue que de la gueule de bois, la transpiration n’accélère pas l’élimination de façon significative.
Les douches froides, les bains turcs, les saunas favorisant la fuite de liquides sont également inopérants. Le temps, qui n’a pas raison du flacon, est hélas le seul remède efficace contre l’ivresse.
Contrairement à une idée très répandue dans le milieu sportif, le sauna n’entraîne pas une élimination importante de l’alcool ou même des toxines musculaires telles que l’acide lactique.
Si la sueur de l’exercice physique ou du sauna ne sert pas à favoriser la fuite des toxines et des déchets métaboliques, elle permet plus simplement de lutter contre l’élévation de la température corporelle en s’évaporant. C’est ce que l’on appelle techniquement le mécanisme de thermorégulation. De même, l’acide lactique évacué par la transpiration ne provient pas du métabolisme mais des glandes sudoripares elles-mêmes. Il convient donc d’utiliser le sauna sans excès et en gardant à l’esprit son but : faire transpirer pour éliminer et boire ensuite (de l’eau) pour renouveler. C’est le principe d’un réservoir que l’on vidange.
La « gueule de bois » est un état fort désagréable dû, moins à la drogue elle-même, qu’à ses conséquences. En particulier, le mal de tête est provoqué en partie par la fatigue due à la fête (manque de sommeil, décibels, suralimentation), en partie par la modification des fluides cérébraux due aux boissons alcoolisées. Mais l’alcool n’est pas totalement étranger à la nausée qui accompagne souvent ce mal de tête. Là, ce sont les substances chimiques, appelées « congénères », que le généreux fabriquant de boisson incorpore à son divin jus et qui frappent à la porte du cerveau. Les liqueurs riches en « congénères » engendrent une griserie particulièrement mal ressentie le lendemain, alors que le gin et la vodka grisent le congénère sans en contenir, et sont relativement mieux supportés.
Le symptôme le plus caractéristique, celui qui se manifeste après une rude séquence de picolage, est celui de la langue sèche, il va de pair avec une soif dévorante. Non seulement l’’alcool accélère l’élimination de l’eau par la vessie, ce qui entraîne la soif, mais encore transfère aussi cette eau de l’intérieur de l’organisme vers les liquides extra-cellulaires.
Cette déshydratation partielle des cellules se répercute sur certains centres du cerveau, créant une sensation de soif, même bien sûr chez le boit sans soif qui est à l’ordre du jour.
En raison des vertus tous azimuts de l’aspirine, certains s’imaginent qu’elle peut expulser « les charpentiers de chez soi ». Bien au contraire, l’association alcool-aspirine fait monter très rapidement le taux d’alcoolémie. Une étude américaine réalisée par le docteur Risto Roine et son équipe du centre médical des vétérans du Bronx (New York) a mis en évidence que l’aspirine augmente la concentration d’alcool dans le sang quand elle est prise au moment d’un repas.
D’autres travaux précédents n’avaient pas montré de lien, car les expériences s’étaient déroulées avec la collaboration de volontaires à jeun.
En comparant les résultats repas + alcool avec ou sans aspirine, les médecins ont montré que le pic de concentration en alcool était augmenté de 25 % en moyenne en cas de prise d’aspirine. Ce qui est loin d’être négligeable et peut avoir une influence sur le comportement, notamment d’un sportif intempérant au sein d’un peloton. Il faut quand même que le dit sportif associe un repas arrosé et un comprimé d’aspirine.
Je ne veux ni vous faire peur ni me fâcher avec mes frères vignerons, mais l’abus d’alcool provoque un effet d’œdème du cerveau, puisque la masse cérébrale tente de prendre ses aises dans une boîte crânienne inextensible ! Dans cette situation la recommandation est une marche apaisée, au grand air, en attendant que l’alcool se dilapide. Quel dommage. Allez, santé !
S’il vous plait Bakchih….NE vous mettez pas vous non plus a utiliser cet horripilant pléonasme qu’est le "taux d’alcoolémie"…yena marre de l’entendre
Alcoolémie = Taux d’alcool
Taux d’alcoolémie ne veux donc rien dire….au meme titre que "tarif des prix"….a bon entendeur…
Article misérable écrit par un médecin ( ? ou !!!) qui maîtrise décidément bien mal son sujet.
Le top du top : « Soit un homme pesant 70 kg qui fait la fête en trinquant avec un litre de vin à 12°, il absorbe du même coup 96 g d’alcool (120 x 0,8) ». Chacun aura remarqué la pertinence du facteur multiplicatif 0,8 !!! Quant au fait qu’il faille préciser que l’homme pèse 70 kg pour savoir « du même coup » quelle quantité pondérale d’alcool il a absorbé, cela me bouche la jugulaire !
Diagnostic et remède : un avé et deux pater, une retraite paiënne dans une mine désaffectée, et plus sûrement l’abandon de la médecine et de l’écriture…
Pourquoi tant de haine ?
Cher ami Avant de faire la leçon, la pratique normale est d’étudier la question. J’ai du mal à comprendre le levier caché de cette diatribe. Compte tenu de la période de l’année avec ces perturbations multiples des neurotransmetteurs dues aux libations plus ou moins bien supportées, je n’ai pas cru bon m’étendre sur le rapport entre degré et taux alcoolique. Ainsi, pour éclairer votre lanterne d’ayatollah, cher « Omega », on passe du degré alcoolique qui se rapporte aux volumes, au taux alcoolique, qui se rapporte aux masses, en multipliant par la masse volumique 0,8 (en gramme) Ainsi, un vin de 12 degrés alcooliques contient bien, pour un litre, 120 ml d’alcool, c’est-à-dire :120 ml x 0,8 g = 96 grammes d’alcool. Ouf, faire la classe me donne soif ! A la critique vindicative d’Omega, j’aurais préféré un commentaire à la Mark Twain : « Faites attention quand vous lisez des livres sur la santé. Vous pourriez mourir d’une faute d’impression ». Sauf que dans cet article de Bakchich, il n’y en avait pas.
Docteur Jean-Pierre de Mondenard