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CULTURE / CHRONIQUE CINÉMA

Démineurs : C’est d’la bombe, bébé !

ciné / mercredi 23 septembre 2009 par Marc Godin
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En Irak, un soldat américain s’éclate en désamorçant des bombes. Portrait d’un junkie de la guerre par la réalisatrice de Point Break.


- Merde, Patrick Swayze est mort.
- En même temps, ce n’est pas vraiment une surprise, il était en sursis depuis janvier 2008…
- J’aimais bien cet acteur.
- Dirty Dancing, Road House, Ghost, L’Aube rouge, Youngblood… Que des chefs-d’œuvre où « l’homme le plus sexy du monde » exhibait ses biceps, son jeu de jambes ou son génie de la poterie.
- Quand même, il a tourné dans Outsiders de Francis Coppola, Donnie Darko et dans Point Break.
- Ah Bodhi, gourou du surf et king de la coolitude. Avec ses cheveux longs délavés par le soleil, la réalisatrice Kathryn Bigelow a fait de lui une icône, l’incarnation même de la liberté.
- A propos, t’as vu le nouveau film de Kathryn Bigelow, Démineurs ?

- Une sacrée gonzesse, notre Kathryn. Avant de devenir réalisatrice, elle débute comme peintre et suit des cours au San Francisco Art Institute. Plus fort, elle est restée mariée deux ans à un maboul total, James Cameron. Ses films, des polars, films de guerre, d’horreur, d’action, sont inégaux, mais il y a indubitablement une griffe Bigelow, un style à la fois violent et sexy, reconnaissable entre tous. Aux frontières de l’aube, Blue Steel, Point Break, Strange Days, Le Poids de l’eau : Bigelow sait érotiser les acteurs et les calibres, faire vibrer les corps et éjaculer les armes. Comme son ex, elle pratique un cinéma couillu, martial et excitant.

De l’action, de l’action et encore de l’action

- Et Démineurs ?
- Ne jouis pas tout de suite, c’est juste les préliminaires… Le héros de Démineurs, Will James, est accro à la guerre, un junkie de l’adrénaline. Sa came ? Les bombes. Les petites, les grosses, les méchantes. Si l’Irak est un enfer, il va y découvrir son paradis, harnaché dans sa combinaison de protection, coupant les fils – rouges ou bleus -, fouillant dans le ventre d’un cadavre piégé ou s’escrimant sur un martyr-kamikaze bardé d’explosifs. Ses équipiers ne pensent qu’à rentrer en un seul morceau au pays, mais la bombe humaine, qui ne vit maintenant que pour la guerre et qui est fier d’annoncer qu’il a désamorcé 873 bombes, pourrait bien tout faire péter.
- Rien à voir avec les pensums comme Dans la vallée d’Elah ou Grace is gone.
- Non, vraiment. Kathryn Bigelow fait du cinéma. C’est sec comme un film de Walsh ou de Fuller. Pas de jugement moral sur la guerre, pas de blahblah, de l’action, de l’action et encore de l’action. Et la révélation d’un sale petit secret : la guerre fait bander certains hommes. Notre héros reste de marbre devant bobonne car rien ne l’excite comme une voiture piégée…

Style reporter de guerre

- Tu balances Walsh et Fuller, mais jamais ils n’auraient tourné avec une caméra numérique portée par un épileptique. Et c’est parti pour deux heures de mal de mer avec zoom avant/arrière, saut d’images, changements d’axes constants et une belle série de ralentis… On se croirait chez Michael Bay.
- Tu me cherches, toi ! Kathryn Bigelow a bossé avec Barry Ackroyd, le chef-opérateur de Vol 93. Elle adopte le style reportage de guerre pour plonger le spectateur au cœur des événements. Avec ses coups d’accélérateur, ses zooms, ses décadrages, elle tente de nous faire perdre tous nos repères. Pour qu’il ne reste plus qu’à la fin une expérience immersive, quasi-insoutenable et en même temps excitante, qui se rapproche le plus possible de ce qui se passe sur le champ de bataille.
- OK, on serait donc dans la peau du soldat ? Je n’ai vu que des effets tocs, du tape-à-l’œil.
- Si tu acceptes l’artifice, tu pars pour deux heures de roller-coaster en enfer. J’en suis ressorti complètement lessivé. Pour son grand retour après sept années de silence et malgré un budget ridicule, Kathryn Bigelow, bientôt 60 ans, signe son meilleur film, porté par un casting incandescent, avec notamment Guy Pearce, Ralph Fiennes, David Morse dans des rôles secondaires. C’est du cinéma total, de la peinture en mouvement, la quintessence de l’art cinématographique.
- C’est tout ?
- Oui.

Démineurs de Kathryn Bigelow avec Jeremy Renner, Anthony Mackie, Brian Geraghty, Guy Pearce, Ralph Fiennes, David Morse. En salles le 23 septembre

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