Amine Benalia-Brouch, l’ex-"petit arabe" moqué par le ministre de l’Intérieur sort un bouquin. Un mois avant l’audience en appel de Brice, condamné pour injure raciale.
« Confession d’un sarkozyste repenti ». C’est le titre choc du livre d’Amine Benalia-Brouch, qui paraîtra en librairie le 25 novembre aux éditions Jean-Claude Gawsewitch.
Amine, c’est ce jeune militant UMP d’origine maghrébine, qui en septembre 2009 lors de l’université d’été des jeunes UMP à Seignosse (Landes), s’est retrouvé malgré lui au cœur d’une polémique politico-médiatique.
Ce jour là, alors qu’Amine demande au ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux de poser avec lui pour une photo, la responsable de l’UMP des Landes qui se trouve à ses côtés lance : « c’est notre petit arabe ». Ce à quoi Brice Hortefeux rétorque : « il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va, c’est quand il en a beaucoup qu’il y a des problèmes ».
Manque de pot pour le ministre, la scène est immortalisée par une caméra de la Chaîne Parlementaire, puis diffusée en boucle quatre jours plus tard sur le site du Monde.
Ce qui vaudra en juin dernier au plus fidèle ami du président Sarkozy - dont la ligne de défense ("je parlais des Auvergnats" a peu convaincu- d’être condamné pour « injure à caractère racial » assorti d’une amende de 750 euros et de 2000 euros de dommages et intérêts. Depuis le ministre a fait appel, une nouvelle audience est prévue au mois de décembre.
Du coup la sortie du livre d’Amine Benalia-Brouch tombe au plus mal pour le ministre. D’autant que le jeune militant, qui a quitté depuis l’UMP pour rallier le mouvement de Dominique de Villepin, n’y va pas par quatre chemins.
Il raconte par le menu comment le staff de l’UMP a fait pression sur lui pour qu’il explique que la petite phrase du ministre avait été sortie de son contexte, et qu’elle désignait non les Arabes mais les Auvergnats. Le jeune militant confie avoir été convoqué à plusieurs reprises place Beauvau par le ministre. Des rencontres pas piquée des vers.
Une fois le feu éteint, Amine, accusé de trahison par une bonne partie de sa communauté, aurait été lâché comme une vieille chaussette par le ministre et ses sbires, qui lui avait pourtant promis boulot et autres compensations. D’où la vengeance du "petit arabe"…