Aujourd’hui devrait s’éclaircir l’avenir des Echos. Alors rachat par Bernard Arnault, ou pas ?
Le 5 novembre prochain, la rédaction des Echos saura si l’ultime recours déposé contre le rachat du quotidien par Bernard Arnault est recevable. En cas de réponse négative, ce qui est probable, l’industriel disposera d’un peu moins d’un mois pour confirmer son intention de racheter le prestigieux titre de la presse économique. Apparemment, il veut aller vite. Et il accorde deux ans aux journalistes des Echos pour faire valoir un départ avec clause de conscience. « Il fait froid dehors, confie un chef de service des Echos, et malgré leur hostilité, beaucoup vont prendre le temps de réfléchir ».
D’autant plus que la liste de leurs soutiens dans le monde politique ne s’allonge guère. À l’exception de quelques seconds couteaux de l’UMP qui, la grogne contre Sarko aidant, signent la pétition contre la reprise par Arnault. À gauche, Robert Badinter et Hubert Védrine ne se sont toujours pas laissés convaincre d’apporter leurs signatures. Le premier, marié à Élisabeth Badinter, propriétaire de Publicis, ne veut pas aller au clash avec un de ses principaux annonceurs, et le second a quelques relations avec le groupe Arnault. Autre souci pour l’Industriel, il lui faut se débarrasser de la Tribune, l’autre quotidien économique qu’il possède déjà. « Apparemment, confie le conseiller d’un banquier sollicité pour ce rachat, cela ne coûtera pas un centime de reprendre la Tribune, Arnault participe au financement du rachat de son propre titre ». Et certains aux Echos, malgré tant d’abnégation, doutent encore de l’attachement de Citizen Arnaud au pluralisme.