Alors que la télévision d’Etat avance le chiffre de 3.969 victimes, la junte militaire au pouvoir en Birmanie déclare aux diplomates étrangers que le cyclone Nargis qui a ravagé le pays ce week-end a fait au moins 12.000 morts.
Le cyclone Nargis a provoqué une catastrophe humanitaire de très grande ampleur en Birmanie. Selon des sources diplomatiques étrangères en poste dans le pays, la junte militaire au pouvoir a fait savoir que plus de 12.000 morts étaient déjà à déplorer. Dans un premier temps, la télévision officielle birmane a pudiquement fait état de 350 morts avant de monter son bilan à 3700 morts lundi soir.
Dans une démarche exceptionnelle, le ministre des affaires étrangères birman, Win Aung, vient de convoquer ce lundi 5 mai les ambassadeurs en poste dans l’ancienne capitale Rangoon, pour solliciter l’aide de la communauté internationale. A noter que lors de la dernière catastrophe naturelle, à savoir le tsunami de décembre 2003, le régime militaire avait nié avoir été touché et avait refusé toute aide extérieure alors que l’on comptait des milliers de victimes sur les zones côtières.
Toutefois les modalités d’acheminement de l’aide étrangères aux victimes du cyclone Nargis restent à déterminer. La junte acceptera-t-elle que les agences onusiennes et les ONG spécialisées se chargent de la distribution auprès de la centaine de milliers (c’est un minimum) de sans-abris qui ont tout perdu ? Un diplomate fin connaisseur de la région souligne que le premier péril pour les survivants sont les épidémies générées par l’impossibilité de trouver de l’eau potable. L’électricité, déjà fort peu disponible en Birmanie en période normale, ne peut même plus être fournie par des groupes électrogènes noyés sous la boue.
En outre, toujours de source diplomatique, il semble que le maintien du référendum constitutionnel prévu pour le 10 mai soit remis en question, alors que le journal officiel New light of Myanmar du lundi 5 mai titrait sur le maintien intangible du référendum « tant attendu par la population »…. Quand on sait qu’en temps normal les infrastructures publiques ne répondent pas aux besoins élémentaires de la population, on peut douter qu’un référendum puisse être organisé dans tout le pays au lendemain ou presque du passage du cyclone Nargis.
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