Antoine Zacharias, ancien patron du groupe de BTP Vinci, s’explique devant la justice sur ses rémunérations et le pactole encaissé lors de son départ.
L’ancien PDG de Vinci Antoine Zacharias comparaît les 25 et 26 mars devant la 15e chambre du tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre pour "abus de biens sociaux". En cause, les conditions opaques de sa rémunération record lors de son départ du groupe en juin 2006.
Le rapport de synthèse de la brigade financière, que s’est procuré Bakchich, n’y va pas de main-morte et rappelle que le brave homme s’est allègrement servi.
Pour se goinfrer, Zacharias a d’abord évincé « les membres du comité des rémunérations ayant refusé le déplafonnement de sa rémunération. » Traduction : le boss de Vinci a éjecté les opposants qui refusaient que le cupide patron touche « au titre de l’année 2004, 3 307 837 euros et au cours de l’année 2005 , 4 290 265 euros ». En les remplaçant, comme le stipule le rapport, par des bonshommes moins regardants, pour palper le séduisant butin.
Zacharias a également veillé à ce que ses conditions de départ soient confortables, toujours « grâce à la variabilité et au déplafonnement de sa rémunération annuelle ». En prenant pour base de calcul le salaire perçu en 2005, « son indemnité de départ perçue en 2006 » a atteint « la somme de 12 870 795 euros ».
D’autant qu’à ces jolies sommes s’ajoute l’attribution d’un paquet de stock-options : « 290 000 au titre de l’exercice 2004, 894 000 au titre de 2005 et, au titre de l’exercice 2006, 700 000 stock-options ». Et le rapport policier de préciser que la part de Zacharias dans le plan annuel de stock-options de Vinci est allée croissante sur ces trois années, de 18,28% à 53,25%.
Au total, Zacharias s’est fait attribuer l’équivalent, au 1er juin 2006, de 92,4 millions d’euros par un comité de rémunération où il ne comptait que des amis, dont son conseiller en stratégie, l’inénarrable Alain Minc.
Il n’y a pas que les oies que l’on gave…
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