Et si notre prochain président était Ch’ti ? Plutôt que d’aller courir au Cap Nègre l’été, on verrait notre bon(ne) président(e) faire du vélo à Berck (c’est un exemple).
Les observateurs politiques se souviennent encore de ses larmes en 2002. A Loos, Martine Aubry vient de se faire ravir la circonscription aux mains des socialistes depuis des décennies, par Sébastien Huygue. Camouflet suprême pour Titine de fer qui se retranche derrière les murs de l’hôtel de ville lillois et disparaît de la scène nationale. A Lille, elle tente de se dépêtrer du problème du stade, conduit d’une main de fer Lille 2004, puis est réélue haut la main avant de succéder à Mauroy à la Communauté urbaine. Rien de présidentiable pour le moment… Sauf quand le PS va changer de tête. Et après l’imbroglio électoral de fin 2008, Martine Aubry prendre sa tête en devenant première secrétaire du PS. Pour conduire la gauche à la « victoire » des régionales après la débâcle des Européennes. Du coup, forcément, notre Titine redevient fortement crédible pour 2012… Et même que les sondages la donne désormais gagnante au second tour.
Où ça peut bloquer : les régionales l’ont confortée après des européennes qui l’avaient un peu bousculée. Mais au PS comme ailleurs, les nombreux candidats à la candidature guettent le faux pas. A commencer par l’amie Ségolène. Sans oublier la bande des quadras (Manuel Valls par exemple) où les éléphants (Dominique Strauss Khan). Liste loin d’être exhaustive. Moralité, le chemin promet d’être semé d’embûches jusque 2012.
Le succès des dernières régionales paraît conforter la benjamine du clan Le Pen. Dans la liste, c’est sans doute celle dont la candidature en 2012 paraît la plus acquise. Mais ne brûlons pas les étapes : il faudra d’abord succéder à Jean-Marie Le Pen à la tête du Front national. Car c’est bien le président du FN qui se présentera en 2012 et personne d’autre. « Je crois que celui qui sera président du Front national sera également candidat à la présidentielle » (Le Figaro du 2 novembre 2009). Candidate à la succession de papa, elle l’est déjà. L’intronisation est attendue pour l’automne 2010, lors du prochain congrès du FN (qui a lieu tous les trois ans). Et comme cette succession a été préparée de longue date, comme les opposants à cette transmission filiale ont souvent claqué la porte, on ne voit pas ce qui pourrait venir contrarier l’accession de Marine Le Pen. Elle bénéficie de la notoriété de son nom et s’est aussi faite un prénom à la faveur des derniers scrutins. Elle paraît aujourd’hui en meilleurs posture que Bruno Gollnisch, son principal rival.
Où ça peut bloquer : D’abord, il lui faudra décrocher les 500 signatures d’élus pour valider sa candidature : or on sait combien le FN éprouve parfois des difficultés à ce petit jeu là. Mais le plus gros danger pourrait bien venir de papa : et si Jean-Marie Le Pen requinqué par son bon score en région Paca, du haut de ses 83 ans, décidait de se livrer à un énième baroud d’honneur ? La septième fois (il a connu toutes les élections depuis 1974, à l’exception de 1981) qu’il se présenterait.
Le seul vrai Ch’ti de cette liste. Bah oui, tous les autres ont été parachutés dans la région voilà plus ou moins longtemps. Ses ambitions ne datent pas d’hier. Déjà en 1994, il avait été pressenti pour succéder à Georges Marchais à la tête du parti. Loupé. Doublé par Robert Hue. Rebelote à l’approche de 2007 : certains voyaient bien le député-maire de Saint-Amand-les-Eaux en candidat du PCF. Re-loupé, doublé cette fois par Marie-George Buffet. Mais avec le maigre score de Marie-George Buffet (3%) en 2007, notre Alain Bocquet a peut-être ses chances cette fois. D’ailleurs, l’intéressé ne fait guère mystère de ses ambitions pour 2012. Je cite : « Si on me fait confiance et qu’on estime que mon expérience peut apporter au combat commun, je suis prêt. » (L’Humanité du 10 septembre 2009). Son expérience justement : notre homme nous a gratifié d’un pavé de 500 pages à l’automne dernier (Un Marx et ça repart), sa vie, son oeuvre, ses espoirs, ses 45 ans de militantisme. Une façon aussi de se forger une stature de présidentiable.
Où ça peut bloquer : Alain Bocquet demeure un homme de terrain. Un baron local dont la notoriété au niveau national risque de faire défaut, bien qu’il ait été président du groupe communiste à l’Assemblée nationale de 1993 à 2007. Ce défaut de notoriété transparaît d’ailleurs à travers les projections pour 2012 qui lui préfèrent Jean-Luc Mélenchon, ex ministre et fondateur du Parti de gauche. Naturellement, à la différence des régionales ou des européennes, le PCF pourrait décider de faire cavalier seul.
Il est sans nul doute, le moins crédible des quatre à ce jour. Mais puisque les candidatures semblent désormais ouvertes à droite, puisqu’il n’est pas dit que le candidat Sarkozy briguera un second mandat, on se dit qu’il a sa place parmi les présidentiables. D’autant que son nom circule tout de même dans les bruits de couloirs. Faut dire que Borloo, c’est de succès en succès. On aime ou on n’aime pas, mais le bonhomme a redoré le blason de Valenciennes avant d’aller se frotter aux ministères parisiens depuis maintenant huit ans sans interruption (ça sent bientôt le record) : ministre délégué à la ville, ministre de l’Emploi, ministre de l’Economie avec son fameux titre de Ministre d’Etat avec l’Ecologie. Un maroquin plutôt pratique : l’écologie n’a jamais fait descendre des millions de Français dans la rue, du coup, le capital sympathie ne risque pas d’être entamé. Centriste, Borloo aurait donc peut-être un petit mouchoir de poche pour les Présidentielles entre les Bayrou, Villepin et le représentant du PS… Donc, suffirait de le pousser un peu… Pour une candidature écolo de centre droit par exemple.
Où ça peut bloquer : Il ne dirige pas de parti d’importance : qui connaît le Parti radical, désormais fondu dans l’UMP ? Et surtout, il demeure un membre du gouvernement. Moralité, difficile pour le moment de nourrir des ambitions : ce serait vu comme un crime de lèse majesté, d’autant plus si Nicolas Sarkozy conserve des ambitions pour 2012.
C’est pas possible d’en prendre un peu de chacun d’entre eux ?
Car a y regarder de plus prêt …pas tout à fait quand même …de ce qui m’étonne le plus, c’est de cette envie, qui leur est commune, de vouloir ainsi diriger un pays débordant de plus de 65 000 000 de Gaulois !
Des masos ! Omégas égos quoi !
"à la différence des régionales ou des européennes, le PCF pourrait décider de faire cavalier seul"
Pourquoi toujours le même pessimisme quant à l’unité de l’autre gauche ? La plupart des militants PCF sont convaincus de l’utilité de l’unité, même si leur appareil fait… ce qu’il veut !
Qui ? On s’en fout un peu. Quoi ? Ca, c’est plus intéressant.
Ch’ti de naissance comme mes parents et grands-parents, je trouve très regrettable de faire de "Chti" une mauvaise sorte de synonyme de "petit"
Ça ne nous fait pas honneur
Qui est Ch’ti et fir ed l’ête ne fait pas cela.