Ce matin à Bercy, s’ouvre la conférence des négociations salariales dans la fonction publique et malgré les manifestations régulières des fonctionnaires des impôts, les déficits abyssaux des comptes publics, etc… Éric Wœrth, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, conserve son affabilité. Et sa foi dans le programme du président Sarkozy.
Contrairement à Lionel Jospin qui s’était défini comme un austère qui se marre, le ministre du Budget se veut aussi convivial que consensuel.
Pas évident quand les déficits explosent et qu’il faut réaliser 30 milliards d’économie ! « Le ministre du budget, c’est un empêcheur de tourner en rond », sourcille Wœrth, également trésorier de l’UMP. Un père fouettard ? Objection de l’intéressé qui nous a reçus à Bercy : « Je ne cherche pas à donner cette image de père fouettard. D’ailleurs, je ne cherche pas à donner d’image du tout ».
En plein préparation du budget 2009, les dépensiers sont prévenus. Les ministres aussi. Comme Brice Hortefeux, qui voulait regrouper les services du ministère de l’Immigration, rue de Grenelle (Paris, VIIème arr.), à 800 euros le m². L’arbitrage a été rendu en faveur d’Éric Wœrth, au grand dam du vieil ami de Sarkozy : « Ce n’est pas une victoire sur Brice Hortefeux. Mais j’ai un objectif qui est l’équilibre des finances publiques à l’horizon 2012, ce qui ne se fait pas en claquant des doigts ».
Après être passé par le privé – les cabinets Péchiney, Brossard Consultants et Arthur Andersen où il s’est spécialisé dans l’audit d’entreprises publiques –, Éric Wœrth a buché auprès d’Alain Juppé – dont il fut le conseiller parlementaire et qu’il continue à voir. Conseiller régional, maire de Chantilly, député de l’Oise, secrétaire de la Réforme, ce quinquagénaire a gravi les échelons un à un. Tout en se construisant, sous la présidence Chirac, un réseau : « la Boussole », un club constitué d’une trentaine de députés issus de toutes les familles de l’UMP (libérale, centriste, gaulliste sociale).
Équilibre des finances publiques, non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, « Il est en parfaite symbiose avec la conception de Nicolas Sarkozy sur la fonction publique », raille Jean-Marc Canon, secrétaire général de la CGT. « Il représente le gouvernement. Il rentre dans ce moule-là », ajoute Gérard Noguès (FO). Wœrth ne s’en cache pas. Et soutient Sarkozy, après avoir été mis de côté par Dominique de Villepin, arrivé à Matignon en 2005. « C’était désagréable. Mais au fond, il m’a rendu service. Ca m’a permis de m’investir à fond dans la campagne de Nicolas Sarkozy. » Lequel était forcément l’homme de la situation.
Désormais, Wœrth fait partie du cercle fermé des 7 ministres préférés du président. Affable, courtois, le ministre la joue pourtant « collectif ». Et un chouia convenu.
« Je n’ai pas de conflit de personne avec les autres ministres. Ce n’est pas mon caractère. Je cherche à arranger les choses, dans les règles du cadre fixé. On participe tous à une politique commune ». En clair, ne pas attendre de lui qu’il balance sur le gouvernement.
Aux autres les petites phrases, à lui les dossiers. Au point de bourlinguer une image d’ « austère ». Une certitude, ce proche de Sarko ratisse large : « Il est peu expansif, ce qui est une qualité dans notre milieu où tout est excessif », résume Georges Tron, député UMP ex villepiniste. Le président socialiste de la commission des finances de l’Assemblée, Didier Migaud, ne tarit pas d’éloges non plus. « Il a le sens de l’écoute et de l’humour ». Même avis, du côté de Patrick Ollier (UMP), président de la commission des affaires économiques, et compagnon de Michèle Alliot-Marie : « Il a toutes les qualités pour être un ministre durable ».
Le Budget peut-il être un tremplin politique ? Le ministre n’esquive pas : « Si je peux accéder à de plus larges responsabilités, j’en serais heureux ». Pas sûr que les syndicats de fonctionnaires aient des échanges aussi ouverts avec son successeur.
Xavier Bertrand a quant à lui transmis aux partenaires sociaux son projet de loi "en faveur des revenus du travail" qui fixe au 1er juillet la date de revalorisation du SMIC à partir de 2010 et encourage l’intéressement des salariés aux bénéfices des entreprises.
http://www.impots-utiles.com/xavier-bertrand-presente-son-projet-de-loi-en-faveur-des-revenus-du-travail.php
Ce ministre pense qu’aucun français ne renonce à des soins pour raison financière.
Cela en dit long sur ceux qui nous gouvernent.
Les médias ont peu repris cette déclaration
http://www.lesechos.fr/info/france/4684779.htm ?xtor=RSS-2055
dixit : "Quel Français peut dire qu’il a dû renoncer à des soins pour des raisons financières ? Cela n’existe guère", affirme le ministre."