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Une démocratie islamiste dans l’Océan Indien ?

Comores / mercredi 24 mai 2006 par Babacar Wouetu
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Depuis le dimanche du 14 mai, la transition démocratique comorienne est une « success story », une de celles dont le continent africain a besoin après les résultats mitigés du Liberia et du Sierra Leone.

Secoué par des coups d’Etat folkloriques, dirigé par un militaire (le colonel Assoumani Azali), les Comores ont failli cesser d’exister dans leurs limites territoriales post-coloniales lorsque la seconde île de l’archipel, Anjouan, a flirté avec le séparatisme ! L’éclatement de ce pays-archipel a été évité grâce à l’intervention d’une force multinationale africaine sous commandement sud-africain mais avec un mandat de l’Union Africaine.

Avant le Soudan, les Comores ont été le premier site de déploiement d’une force de maintien de la paix de l’Union Africaine et ont donc été un test pour la politique « d’africanisation de la gestion des crises africaines », en d’autres termes la capacité à s’en sortir tout seul ! Et finalement, l’Union Africaine - en vérité les Sud-Africains - s’en est plutôt bien sortie.

Un scrutin national libre, transparent et régulier

Au terme d’une transition politique sans violence, le régime militaire du colonel Assoumani Azali cède la place après un scrutin national libre, transparent et régulier, cautionné par rien moins que la Ligue des Etats arabes, la Commission de l’Océan Indien, l’Union Africaine et l’Organisation internationale de la Francophonie. Cette transition démocratique serait donc une vraie bonne nouvelle pour les Comores, l’Union Africaine et la démocratie si le vainqueur, Abdallah Mohamed Sambi, ne se faisait pas appeler en public « l’Ayatollah ».

Après des études religieuses en Iran, Abdallah Mohamed Sambi, qui a aussi beaucoup voyagé entre l’Arabie Saoudite, les Emirats et le Soudan, a remporté le scrutin avec 58% des voix, loin devant son principal rival (28%). Habillé en mollah, proche de Téhéran bien que sunnite, il a promis la fin de la corruption, la justice sociale et le développement aux Comoriens pour remporter ce scrutin. Les Comores sortent donc d’un régime militaire par l’Islam, un Islam que Français et Américains espèrent modéré, ouvert et plus inspiré par les traditions locales que par des influences étrangères.


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