Début juillet 2008, la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris condamnait monsieur Casanova et le directeur de publication de « Balkans Info », monsieur Louis Delmas, pour diffamation à mon égard. Ces derniers n’ayant pas fait appel, leur condamnation est définitive, c’est l’épilogue d’une bien étrange affaire.
Fin 2005, un responsable du CRIF me prévient qu’il pense qu’une étrange affaire se prépare contre moi. Il a été informé que le mensuel « Balkans Info », avait publié un article selon lequel j’aurais tenu de graves propos antisémites.
Il me précise qu’il est loin de partager toutes mes opinions sur le Proche-Orient ou sur les questions internationales, mais que ces divergences relèvent du débat d’idées et qu’il est révulsé par les méthodes employées contre moi. La publication Balkans info, comme son nom l’indique, n’est pas consacrée normalement aux questions proche-orientales. A ma grande surprise, après m’être procuré l’exemplaire de décembre 2005, je lis en effet dans ce mensuel, que j’aurais tenu des propos violemment antisémites lors du dîner de gala ayant lieu au Rendez-vous de l’histoire de Blois, d’octobre 2005. Un court article, signé par Jean-Christophe Casanova, que je ne connaissais pas, affirme : « Mais le plus surprenant a été que l’un des convives, un plumitif gauchiste altermondialiste, a tenu des propos antisémites qui, s’ils avaient été proférés par Golnish ou Le Pen, auraient provoqué colère et indignation. Qu’on en juge : "Y’en a que pour les juifs : même ici, à ce salon, la moitié des auteurs sont juifs, la plupart des conférenciers le sont : y’en a marre des juifs, ça fait soixante ans qu’ils nous emm…avec la Shoah ! Ils tiennent tous les leviers de commandes, ce sont eux qui ont organisé la guerre d’Irak en 2003, afin d’instaurer le grand Israël". L’auditoire a été abasourdi et scandalisé. L’individu s’est identifié : il s’agit de Pascal BONIFACE, auteur du livre intitulé « Est-il permis de critiquer Israël ? ». Il a été pris à partie par l’une des hôtesses, a semblé se calmer puis a récidivé : "C’est un scandale, on ne peut plus dire un mot contre les juifs ! Ces gens-là instrumentalisent l’histoire de leur persécution pour justifier le grand Israël et nous interdire de critiquer ce pays !" ».
Autant dire que si cet article contenait une once de vérité, au vu de la sensibilité de la presse sur les questions d’antisémitisme, et du nombre de personnalités assistant au dîner de gala des Rendez-vous de l’histoire de Blois, l’affaire aurait eu un traitement médiatique qui dépasse largement les seules colonnes de Balkans info.
J’ai donc décidé de déposer une plainte. Quelle ne fut notre surprise avec mon avocat, maître Jean-Yves Halimi, le jour du procès, de voir arriver l’auteur de l’article incriminé, Monsieur Jean-Christophe Casanova, pour le moins agité. Son accoutrement pouvait surprendre, et en tous les cas laissait à penser qu’il n’aurait pas pu être invité au dîner annuel. Le directeur de la publication de Balkans info affirmait que Monsieur Casanova était un contributeur régulier de sa revue, qu’il avait généralement des articles bien documentés et que c’est pour cela qu’il avait publié celui-ci sans au préalable me contacter pour avoir confirmation ou infirmation du fait que j’aurai tenu de tels propos. En fait, monsieur Casanova avait rédigé déjà trois autres articles pour Balkans info, dont deux concernaient des salons du Livre organisés par le B’nai B’rith.
Le comportement de Monsieur Casanova était tel que le Procureur général demanda, avant que le tribunal ne puisse statuer, que soit réalisé une expertise psychiatrique de ce dernier. Le tribunal accéda à sa demande dans un jugement du 12 octobre 2007, demandant à un expert de déterminer si « l’examen du sujet relève, chez lui, des anomalies mentales psychiques ». Toute personne qui a vu Monsieur Casanova aura compris que s’il avait été invité au dîner, il ne serait pas passé inaperçu au vu de son comportement. Et que manifestement, il a été « instrumentalisé » pour écrire l’article en question. On peut penser que la manœuvre consiste à diffuser cette diffamation dans une lettre spécialisée et peu distribuée (sauf sur abonnement, à 700 exemplaires). Passé le délai de trois mois au cours duquel on peut saisir la justice pour procédure en diffamation, la nouvelle aurait pu être diffusée et reprise sans risque judiciaire. Il aurait été intéressant de savoir quel est l’inspirateur de Monsieur Casanova dans cette affaire. Je remercie en tous les cas le responsable du CRIF, qui a empêché cette petite machination.
L’avocat de Balkans info est maître Gilles-William Goldnadel qui, dans ses conclusions, a développé, au cours du procès, une argumentation que l’on peut qualifier d’intéressante, eu égard au débat sur l’antisémitisme en France qu’il alimente par d’incessantes procédures judiciaires systématiquement vouées à l’échec. Bien-sûr Monsieur Casanova n’a pas pu produire une seule attestation confirmant ses accusations. J’ai, pour ma part, fourni deux attestations de personnes qui étaient à ma table lors du dîner et qui, bien sûr, niaient avoir entendu de moi-même ou d’un autre tout propos de ce type. Maître Gilles-William Goldnadel estime que, cela ne prouve rien, du fait de l’importance du nombre des convives présents. Cela montre que, pour Monsieur Goldnadel, en matière d’antisémitisme, il n’y a pas une présomption d’innocence, mais une présomption de culpabilité.
Par ailleurs, selon lui : « Pour apprécier la véracité et l’objectivité des allégations incriminées, il convient de préciser que Monsieur Boniface est l’auteur d’un livre intitulé Est-il permis de critiquer Israël ? »
Mais plus grave encore, il semble que, pour maître Goldnadel, l’antisémitisme ne soit pas un délit mais une opinion. En effet, il écrit dans ses conclusions qu’ « il n’est pas inutile de préciser que l’article incriminé fait en réalité état d’un débat d’idées et d’opinions politiques constituant des polémiques qui, au sens de la jurisprudence constante lorsque elle porte sur une doctrine d’un parti politique, ne sont pas constitutives de diffamation. Aussi, le fait de rapporter qu’une personne a tenu de tels propos ne peut constituer une diffamation ».
Raisonnement sidérant ! Si les mots ont un sens, cela veut dire, pour Maïtre Goldnadel, que l’antisémitisme n’est pas un délit, mais une opinion, puisque l’accusation d’antisémitisme ressort, selon lui, du débat d’idées et d’opinions, et non de la diffamation.
Lire aussi sur Bakchich.info :
G.W. Goldnadel menace de nouveau ses détracteurs
http://www.upjf.org/actualitees-upjf/article-14768-145-7-condition-sine-qua-gw-goldnadel.html
Ras le bol …. de l’usage à tort et à travers du mot antisémitisme. Ne serait-ce que parce que les Arabes sont des Sémites
Parlons donc logiquement et didactiquement d’ anti-juivisme pour des gens qui n’aiment pas les Juifs (avec une majuscule, donc l’ethnie des Juifs ou se croyant tels sans pouvoir le prouver) et d’ anti-judaïsme pour des gens qui n’aiment pas les juifs (avec une minuscule, donc les plus ou moins pratiquants d’un des nombreux judaïsmes).
Ras le bol aussi de la synonymisation facile et courante par de nombreux sionistes des termes « anti-sionisme » qui est presque une vertu d’intérêt mondial et « anti-sémitisme » qui nomme mal une mentalité totalement inadmissible et totalement condamnable et à combattre pacifiquement sans violence.
Mais certains analystes israéliens juifs « pur sucre » ne disent-ils pas que les sionistes, et les ultra-sionistes en particulier, sur toute la planète, sont les « humains » les plus « antisémites » qui soient ? Parce ce qu’ils font plus de tort que tout autre à l’image des Juifs respectables et humains, d’une part, et/ou, d’autre part, à l’image des juifs respectables et humains, et ce, aux dépens de la Paix au moins dans le monde musulman ?
NB. En bon respect de l’orthographe conventionnelle française (souvent maltraitée par les utilisateurs de ce mot), un Juif non juif , c’est une personne se revendiquant de l’ethnie juive, mais qui ne pratique pas un des judaïsmes ; alors qu’un juif qui ne serait pas un Juif serait, par exemple, un Arabe qui se serait converti à un des judaïsmes. Alors que Mgr Lustiger était devenu, lui, un Juif catholique