L’officier qui formait les soldats helvètes en poste à l’étranger est un mythomane poseur de bombe… Cela n’a guère entravé sa carrière : il a été promu colonel.
Au moment où la Suisse est empêtrée dans un nouveau scandale des fiches, attestant que plus de la moitié des personnes jugées dangereuses par les services secrets sont, en fait, totalement innocentes, « Blick », le principal quotidien de Zurich, révèle que le colonel Jürg S. 55 ans, l’un des principaux patrons de l’armée à croix blanche est atteint de « graves troubles mentaux ».
L’armée est une institution dans la Confédération. Chaque Helvète garde précieusement dans son chalet un fusil militaire, et chaque année, il va crapahuter 3 semaines en uniforme, avec ses petits camarades, dans les Alpes vaudoises ou bernoises.
En effet, le pays des banques et de la neutralité possède une armée de milice. À sa tête, le Département fédéral de la Défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), un ministère revenant habituellement à l’extrême droite. En temps de paix, il n’y a pas de généraux, seulement des colonels. Jürg S., 55 ans, ingénieur et spécialiste des explosifs, a été promu en avril dernier colonel.
Le journal « Blick » a découvert que cet officier professionnel, chargé de la formation des soldats suisses qui servent à l’étranger (il s’agit de missions de maintien de la paix), était un personnage assez peu recommandable. En 1987, ne supportant pas d’avoir été largué par sa petite amie, Jürg dépose une bombe artisanale dans le hall d’entrée de son immeuble ! Heureusement, il n’y a pas eu de victime. L’attentat est revendiqué par un pseudo groupe terroriste.
En 1991, une expertise psychiatrique conclut à son irresponsabilité pénale pour graves troubles mentaux. En 1994, Jürg est tout de même condamné à 10 mois d’emprisonnement avec sursis. Son passe-temps favori consiste à inventer des agressions contre lui-même. Mythomane, notre officier est allé jusqu’à se tirer dans l’épaule et dans la main.
Malgré cela, Jürg, licencié de l’armée en 1994, est réintégré en 2002 pour former les soldats de Swisscoy (le service à l’étranger) qui partent au Kosovo. Depuis, il a régulièrement grimpé les échelons, jusqu’à devenir colonel. Curieusement, le Département fédéral de la Défense, qui dirige les services secrets, n’a pas envisagé de ficher Jürg. Alors que les militants qui manifestent contre le Forum de Davos, eux, ont droit à toute la méfiance des autorités militaires…
La presse suisse rappelle que les militaires, qui épousaient des femmes des pays de l’Est, étaient systématiquement espionnés. Ils voyaient leurs carrières militaires entravées. En revanche, des troubles de type paranoïde ne vous empêchent pas d’atteindre les sommets du ministère de la Défense…
Lire ou relire sur Bakchich :
Pour être suisse et avoir fait de l’armée, je veux bien imaginer qu’il y aie un ou deux malade dans l’encadrement. C’est d’ailleurs certainement vrai pour toute les armées du monde quand on voit les atrocités qu’elle commettent sur les scènes de guerre.
Ce qui est par contre dommage dans cet article, c’est que la méconnaissance du système militaire suisse, grossièrement affichée, décrédibilise totalement cet article. Le plus haut grade en Suisse n’est pas "Colonel" mais Commandant de Corps, et qu’entre ce dernier et colonel, il y a plusieurs niveaux. D’ailleurs on a même un Général, mais il est en Corée celui là…
Mais bon c’est un mal bien français de faire des caricatures à gros traits de ses voisins…
Pour être suisse et avoir fait de l’armée, je veux bien imaginer qu’il y aie un ou deux malade dans l’encadrement.
Ma crainte est plutôt que ce nombre augmente PENDANT la carrière des militaires, en particulier lorsqu’ils doivent aller au front pour assister au spectacle.
Mais bon, il paraît qu’un mec a dit il y a qqs siècles qu’il fallait préparer la guerre pour avoir la paix. Un de ces génies de la communication qui vous fait passer des vessies pour des lanternes.