Un dîner épouvant avec le maire du tribunal administratif de Versailles- qui conteste plus d’un centaine de délibérations municipales-, immortalisé par des paparazzis, accable notre vaillant héros, le maire d’Asnières
C’est Aeschlimann, le député maire UMP d’Asnières qui l’affirme « Tout cela devient hallucinant ! ». Ému le « conseiller politique » de Nicolas Sarkozy peine quelque peu à digérer son dernier déjeuner au « Ruban Bleu ».
« Personnel stylé, salons discrets » selon les habitués, le restaurant géré par le Conseil régional des Hauts-de-Seine est une table d’autant plus prisée du personnel politique que, selon la Cour des Comptes, les repas n’y sont facturés qu’à hauteur de 10% à 20% de leur coût réel. La différence étant mise sur la note du contribuable.
Toujours est-il que le 27 novembre dernier le maire d’Asnières, accompagné de quelques poids lourds de son staff, y accueille un hôte de marque Gérard Corouge, président du tribunal administratif de Versailles. La mairie entretient un très lourd contentieux avec ce tribunal où plus d’une centaine de délibérations municipales y sont contestées. D’où la question bébête qui depuis la révélation de ces agapes met en ébullition l’opposition municipale : de quoi diable fut-il question au cours du repas ? Les plus mauvaises langues croyant flairer-là, un dévoiement de la « justice de proximité ».
Soumis à la question par Libération le magistrat nous rassure « Nous ne sommes pas dans une République bananière cela fait partie de mon boulot de relancer nos gros clients ». Aeschlimann - le gros client donc - est moins détendu : « n’ai-je plus le droit de déjeuner avec un magistrat ? » Et d’apporter cette précision « sans aborder les procédures judiciaires en cours » . On l’a bien compris, même à l’heure du déjeuner être maire d’Asnières est un métier difficile…
Mais ce qui a surtout contrarié l’élu UMP, ce sont les circonstances de la révélation de ce déjeuner de travail. Alors que les convives posent leur rond de serviette, un commando de paparazzis déboule au « Ruban bleu » pour immortaliser la scène. Installé dans un canapé, un homme observe (savoure !?) la scène. C’est Francis Pourbaguer l’ex-directeur de cabinet du maire viré comme un malpropre il y deux mois pour « faute grave ». Désormais sans emploi mais pas inactif, Pourbaguer a décidé de se porter candidat aux prochaines législatives contre son ancien patron. Après avoir fait consigner la prise de vue par « une main courante au commissariat », le maire d’Asnières décidait ensuite de démettre de ses fonctions de conseillère municipale Pascale Pourbaguer, l’épouse de son ex-homme de confiance. Quant à sa police municipale, elle ne chôme pas. Elle est déjà passée cinq fois et jusque tard dans la nuit à la permanence de Pourbaguer. Il semble que l’enseigne qui signale la permanence du candidat contrevienne gravement aux « règles de l’urbanisme » asniérois. Diable !