A Bagdad, une parodie de démocratie achève la farce funèbre de "l’opération Liberté" et les députés s’octroient maints avantages.
Les députés irakiens s’accrochent à leur siège. Chaque mois, ces acteurs de la « démocratie » touchent 25 500 dollars (17 300 euros), plus une prime de 8 500 dollars (5 700 euros) pour leur sécurité et le secrétariat. Ce bel argent tourne peu dans l’économie exsangue du pays puisque la plupart de ces « élus » vivent à l’étranger et ne viennent à Bagdad que si leur carrière en dépend.
Le quorum de 138 députés n’étant jamais atteint, les lois sont votées à la majorité des présents, ou même à main levée, pour empêcher tout décompte nominal et donner la possibilité de passer en force. Comme lors du scrutin sur la loi instaurant le fédéralisme en octobre 2006.
Ces chers députés se sont dispensés, par exemple, de rembourser une avance de 60.000 dollars (40.700 euros), versée pour l’achat de leur voiture blindée. Ils se sont alloués chacun un terrain à bâtir de 600 mètres carrés et ont décidé que les députés sortants percevront 80% de leur salaire actuel pendant dix ans. Chacun d’entre eux, et toute la famille, disposera d’un passeport diplomatique…
Pendant que les députés s’enrichissent et s’octroient des privilèges, 23% des Irakiens vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 2 dollars par jour. L’Irak est devenu l’un des pays les plus corrompus du monde, dont les seules industries sont les enlèvements, la drogue, la prostitution, le trafic d’organes. Et, bien sûr, les pompes funèbres.