Généreux, l’auguste président du Sénat partage sa sagesse sur l’Europe
Sémillant président du Sénat et officiellement deuxième personnage de l’État, Christian Poncelet a toujours bon pied bon oeil du haut de ses 79 ans. Et ses petites lubbies, notamment la divulgation de bons et amicaux conseils. Même à des presque inconnus. Ainsi, comme l’a révélé le Canard enchaîné début juin, le sénateur UMP a-t-il mis le pied à l’étrier d’un intermédiaire en BTP, Jean-Pierre Bertoldi sur certains marchés publics dans les Hauts-de-Seine. Des écoutes ont même été réalisées par la flicaille. « Sur vos affaires, motus, hein ! Sinon, c’est la rupture totale. », a prévenu Poncelet. Las, ces simples petits conseils valent à l’élu d’être visé par une enquête préliminaire du parquet de Paris pour trafic d’influence. Un bien vilain mot, du à des juges tâtillons, mais qui n’empêche pas le bon Christian de continuer ses bonnes oeuvres. À présent dans le domaine politique.
À l’occasion d’un débat préalable au conseil européen des 21-22 juin dernier, dans l’enceinte du sénat, Poncelet s’est permis de faire partager sa grande sagesse au représentant du gouvernement présent : le secrétaire d’État aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet. Un bel effort tant Poncelet n’a jamais été connu pour son europhilie. Et de prévenir l’assistance quant aux « difficultés posées par le traité simplifié ». Car ledit traité devra être ratifié par la parlement où « comme l’a relevé M. Mélenchon, nous n’avons pas la certitude de disposer de la majorité des trois cinquièmes requise pour un ratification par le parlement en Congrès ». Le deuxième tour des législatives étant passé par là, l’UMP n’a effectivement pas assez de troupes à l’Assemblée et au Sénat pour atteindre le fatidique quota nécessaire à toute réforme consititutionnelle.
Et le sage des Vosges de renchérir. « Nous nous compterons le moment venu, mais gouverner c’est prévoir ». Message transmis au Président et autres pontes de l’UMP. Au cas où l’idée saugrenue de remplacer un président de Sénat visé par une enquête judiciaire leur viendrait, quand toutes les voix comptent pour « sauver l’Europe ».