Grèves, tensions frontalières et problèmes de croissance, l’Afrique est un continent comme les autres.
Les pays d’Afrique anglophone sont dans une phase d’intensification des mouvements sociaux. Après la grève des employés du pétrole dans un delta du Niger en plein ébullition, c’est au Ghana que les revendications se multiplient. Les enseignants ghanéens ont, comme l’écrit l’Accra daily mail « posé les craies ». Ils réclament assez classiquement des augmentations de salaires et une amélioration de leurs conditions de travail. Mais le débat a pris un tour virulent avec les prises de position d’Angelina Amissah, la vice ministre de l’éducation. Celle-ci considère que le syndicat à l’origine de la grève, le National Association of Graduate Teacher (le NAGRAT) n’est pas légal et que de ce fait, la grève n’est pas légale. Elle se félicite de ses bons rapports avec l’autre syndicat d’enseignants, le Ghana National Association of Teachers, dirigé par des gens responsables et ouverts, c’est à dire en pratique des gens qui n’ont pour le moment aucune revendication précise à formuler.
Le leader du NAGRAT déclare au journal sa surprise de n’avoir été convié à aucune réunion et de n’avoir obtenu aucune réponse de la ministre. La ministre ne s’en cache pas, elle n’a pas l’intention de recevoir qui que ce soit représentant le NAGRAT. Elle déclare à l’Accra daily mail que ce ne sont pas les syndicats qui font la loi mais le parlement, que les manifestations ne changeront pas son attitude et que si elle entend les vociférations des grévistes, elle écoute aussi les sages paroles des non-grévistes. Que les leaders syndicaux d’Accra se rassurent. A Paris, nous avons un Premier ministre qui refusait de voir les syndicats sur le CPE et qui était à l’écoute des forces vives non grévistes de la population pour promouvoir ses réformes sur le marché du travail. Tout cela s’est terminé par la déroute du Premier ministre. Mrs Amissah reste néanmoins sûre d’elle…
En marge de la réunion des Nations-Unies à New York, les délégations africaines se sont réunies pour essayer de trouver une porte de sortie à la crise du Darfour. Les dépêches de Brazzaville rendent de compte de la réunion spéciale qui s’est tenue sous la double autorité de Sassou Nguesso, le président congolais et président en exercice de l’Union africaine et de Blaise Campaoré, le président burkinabé. Le journal souligne la volonté d’avancer de tout le monde, le souci du secrétaire général de l’Onu, qui en tant qu’africain, souhaiterait arriver à un résultat tangible avant la fin de son mandat prévue pour décembre prochain. Son de cloche différent à Fraternité Info, le journal de Cotonou. L’éditorialiste écrit que la situation ne cesse de se dégrader et le drame de se consommer. Mais l’Afrique a perdu de son intérêt géopolitique depuis la fin de la Guerre froide et les grandes puissances semblent disposer à laisser des populations entières se faire massacrer sans même faire semblant de s’en indigner. Le droit d’ingérence humanitaire brandi en Europe pour faire exploser la Yougoslavie devrait s’appliquer au Soudan. Mais il n’en est rien. Pour Fraternité Info, le drame de l’Afrique, c’est l’indifférence, cette forme ultime du racisme ambiant vis à vis du monde sub-saharien, qui consiste non pas à l’exploiter, mais à l’ignorer, à faire comme s’il n’existait pas…
Le Soleil de Dakar du 20 septembre rend compte du sommet de l’Union monétaire économique de l’Afrique occidentale. La croissance qui était bien repartie ces dernières années en Afrique marque le pas. Pour la zone Uemoa, on est passé de 4,2% en 2005 à 3,6% prévu cette année. Le prix du pétrole fait son œuvre et les principaux dirigeants économiques et financiers de la zone s’interrogent sur les moyens d’éviter les conséquences négatives de la facture pétrolière. Comme le souligne le Soleil, on en est resté surtout aux généralités, y compris sur le sujet très concret du blanchiment d’argent…Il y aura d’autres sommets pour en parler et manifestement, il n’y a pas urgence….