Pays méconnu, l’Angola semble vouloir retenir les rares visiteurs qui s’y rendent. Par tous les moyens. Militant de l’ONG Global Witness, qui veille à la transparence dans la gestion des matières premières en Afrique, a eu tout loisir de découvrir l’hospitalité des autorités locales.
Détenue trois jours durant dans les geôles de Cabinda, au doucereux prétexte « d’atteinte à la sûreté de l’État », Wykes est depuis interdite de sortie du territoire angolais. Elle a tout juste pu rallier Luanda, le 1er mars mais doit pointer tous les deux jours chez les flics du coin. Les nouvelles arrivent au compte-goutte, la militante ne parvenant à joindre ses proches que par l’intermède de son avocat…
Si les autorités angolaises voulaient attirer l’attention sur leur pays, c’est tout de même raté. Les médias internationaux, français en particulier, lui ont bien accordé quelques brèves relatives à cette affaire mais rien de bien fouillé. Les chancelleries, occidentales ou pas, font aussi montre d’une étonnante discrétion. Riche en pétrole et en diamants, le pays du président Dos Santos a des arguments diplomatiques de poids. D’autant qu’en 25 ans de guerre civile (1978-2002), l’armée a eu le temps de s’organiser et de gonfler ses rangs… Voire d’exporter son savoir-faire, notamment en Côte d’Ivoire.
Bref, trop de qualités apparemment pour être asticoté sur une simple question de droits de l’homme.