Le président de la République reproche, entre autres, à Patrick Devedjian, secrétaire général de l’UMP, de n’avoir pas mobilisé ses troupes dans la campagne en cours. Des noms circulent déjà pour le remplacer à l’UMP, et surtout à la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine. Parmi eux, Isabelle Balkany et Alain-Bernard Boulanger, le maire de Villeneuve-la-Garenne
Nicolas Sarkozy n’est pas content, mais alors pas content du tout contre Patrick Devedjian. Aux yeux du président de la République, qui oublie facilement ses propres responsabilités quand les choses vont mal, le secrétaire général de l’UMP a accumulé les bourdes dans cette campagne municipale qui s’achève.
« Décidément ce garçon n’a aucun sens politique », a t-il lâché récemment devant quelques proches. A l’Elysée, sans que le sort de Devdejian soit encore définitiviement scellé, des noms circulent déjà pour remplacer le patron du parti majoritaire, même si celui-ci assure qu’il n’a pas l’intention de jouer les boucs émissaires et qu’il se cramponnera à son fauteuil. Et l’affaire n’est pas simple, puisque les procédures internes de l’UMP obligent les instances du parti à se réunir et s’accorder pour changer le patron. Jugé plus diplomate et plus fin par Sarko, Roger Karoutchi se verrait bien prendre la place, tout comme Brice Hortefeux, Jean-Pierre Raffarin, Yves Jego ou même Dominique Paillé, conseiller à l’Elysée et secrétaire général adjoint de l’UMP.
Que reproche Sarkozy a Devedjian, pourtant fidèle des fidèles ? Tout ou presque. D’abord, ne pas avoir su mobiliser le parti pour la campagne des municipales et d’avoir laissé les militants sans consignes. Puis la gestion, catastrophique en terme d’image, du cas de Neuilly-sur-Seine, son ancien fief, qui a selon lui « plombé » le début de campagne : Devedjian avait choisi Fromantin contre l’avis de nombreux élus des Hauts-de-Seine. Cela dit, l’avenir devrait lui donner raison.
Dernier motif de courroux, la main tendue par Patrick Devedjian au Modem entre les deux tours qui a, selon Sarko, donné une trop grande visibilité à Bayrou. Et ça, ça passe mal, à entendre les confidences du chef de l’Etat. « Une vraie connerie, soupire le président en privé. Tout le monde verra dimanche soir que le MoDem est laminé ».
Bref, à partir de lundi 17, l’ami Devedjian à du souci à se faire. Y compris dans les Hauts-de-Seine ou les époux Balkany, qui ne peuvent pas le sentir, envisagent de présenter un candidat contre lui à la présidence du Conseil général. Isabelle Balkany, candidate à ce beau fauteuil autrefois occupé par son mentor Charles Pasqua, et qui a sèchement perdu lors du dernier vote, songe à se représenter, sans l’avouer encore publiquement. Mais d’autres élus pourraient pousser un homme moins connu, Alain-Bernard Boulanger, le maire de Villeneuve-la-Garenne, jugé plus consensuel. La réunion du groupe UMP qui aura lieu mardi s’annonce folklorique ; le vote est, lui, prévu jeudi. Un nouveau vaudevilles dans le 9-2 ?
Un peu isolé en ce moment, Devedjian, qui ne veut pas se laisser décapiter, a recours aux bonnes vieilles ficelles : il s’est rapproché du fiston, Jean Sarkozy, élu conseiller général dans le canton de Neuilly-Sud dimanche dernier. Mais celui-ci, prudent, refuse de se laisser instrumentaliser. Celui-là connaît déjà trop les manoeuvres politiciennes…
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