Dans notre série « Sarkozy et les journalistes », « Bakchich » a retrouvé le témoin d’un célèbre épisode des relations de Sarko avec les médias. Cela se passe le jour où ce dernier, candidat à la présidentielle, menaça de virer la direction d’une chaîne de télévision publique quand il serait au pouvoir…
« On va virer la direction de France 3. Ils ne perdent rien pour attendre ». C’est Nicolas Sarkozy qui parle, juste avant l’élection.
C’était le 18 mars dernier, dans les couloirs de la chaîne publique. Le futur président attend qu’on le maquille avant son passage dans l’émission de Christine Ockrent, France-Europe Express. Nerveux, très nerveux et à juste raison : il poireaute dans un sombre couloir sans que personne ne l’accueille, ni ne s’occupe de lui, comme s’il n’était qu’une vulgaire plante de bureau.
S’ensuit une véritable intrigue de boulevard. Vexé, le roi Sarko part en trombe. Prévenue, la reine Christine lui court aux basques, le récupère de justesse au parking et le ramène aux studios. Cette fois, le patron de France-Télévisions, le chiraquien Patrick de Carolis daigne enfin se présenter pour l’accueillir.
Et là, point d’orgue. Sarko touche Carolis avec le dos de la main, et se lâche. « Il faut virer cette direction de France 3 ! Je ne peux pas le faire maintenant. Mais ils ne perdent rien pour attendre. Ça ne va pas tarder ! ». Une promesse qui ne manquera pas de faire réfléchir les membres du CSA sur leur utilité professionnelle, eux que la loi désigne pour nommer, en toute indépendance, les directeurs de la télévision publique !
Cette scène, Ockrent et Carolis ne l’ont jamais racontée. Heureusement, un journaliste de France-3 en a été témoin. Pour Bakchich, il apporte de nouveaux détails…