A la veille d’une élection cruciale pour les représentants syndicaux de France Télécom, en pleine crise sociale, la bataille judiciaire qui s’annonce autour de la CFE-CGC risque de peser lourd.
Déjà éprouvé par la vague de suicides parmi les salariés, qui a valu au P-DG Didier Lombard d’être plus ou moins placardisé, France Télécom est le théâtre depuis quelques semaines d’une farouche bataille entre membres du syndicat CFE-CGC/UNSA (qui regroupe les cadres). Le tout sur fond d’élections au conseil d’administration prévues jeudi 22 octobre.
Les questions de gros sous ne sont pas loin non plus. Ces syndicalistes en col blanc se déchirent devant les tribunaux et le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire au début de l’été alors que circulent des soupçons d’abus de confiance et de détournement de fonds. Une histoire édifiante.
La CGC de France Télécom est divisée en 2 branches opposées :
1. la branche fonction publique, dont le président était jusqu’au 1er juillet dernier Thierry Blangéro ; 2. la branche salariés de droit privé dont le président est Sébastien Crozier.
Un drôle de loustic ce Crozier. En 1998, il quitte France Télécom pour créer Internet Telecom, une société qui propose de développer des accès internet pour des entreprises comme M6 et la Fnac. En juin 2001, il revend sa boîte à l’ancien monopole pour 50 millions de francs (7,6 millions d’euros). Une bonne affaire pour Crozier, qui détient 30% du capital, et pour Internet Telecom qui était sous le contrôle d’un mandataire nommé par le Tribunal de commerce et qui échappe ainsi à un dépôt de bilan et à un plan social.
Crozier a aussi réussi à obtenir la classification des cadres dirigeants avant la cession, ce qui fait qu’il arrive au plus haut niveau de la hiérarchie chez France Télécom.
Et comme cela ne suffit pas à son bonheur, il est élu peu de temps après au comité d’établissement de la branche entreprise de France Télécom sur la liste CFE-CGC/UNSA et également au Comité Central d’entreprise. Un de ses bras droits chez Internet Telecom, Pierre Morville, devient délégué Syndical Central du même syndicat. C’est une sorte d’OPA.
Voilà les gros sous : comme tout syndicat représentatif, la CGC perçoit de la part de France Télécom une subvention de fonctionnement, versée directement à la confédération qui attribue ensuite la moitié aux deux branches (fonction publique et salariés du privé) de l’opérateur. Or, en 2008, la CGC n’a rien versé aux fonctionnaires, attribuant la moitié des 390.000 reçus de l’entreprise à la seule branche privée…
Des actions en justice sont engagées et le 15 septembre 2009, le tribunal de grande instance de Paris condamne la Confédération à reverser un quart de la subvention 2008 à la branche fonctionnaires. Crozier fait immédiatement appel. L’affaire traîne.
Rebelote attendue, puisque la subvention 2009 a été intégralement versée à la branche salariés de droit privé conformément à une demande écrite de la Confédération "dans la mesure où [le président de la CGC] a tranché en validant un seul syndicat CFE-CGC chez France Télécom".
Le patron des fonctionnaires CGC de France Télécom, Thierry Blangero, a déposé plainte pour abus de confiance. « Je suis totalement serein dans cette affaire. Notre victoire demain sera éclatante. Mais je comprends qu’on essaie de nous déstabiliser à la veille de ce scrutin », a déclaré à Bakchich Sébastien Crozier.
Les autres syndicats regardent évidemment cette affaire avec gourmandise. Pour eux, la stratégie de Crozier, qui déborde même Sud sur sa gauche pour critiquer la direction de l’entreprise, peut leur apporter des voix aux prochaines élections. Il n’y a pas à dire : l’ambiance est sereine chez France Télécom.
Bonsoir,
sur le fond de cet article erroné, voire ordurier, dans tous les cas, manipulateur, paru miraculeusement à la veille d’une élection importante dans une grand groupe en pleine crise sociale, je ne tirerai aucun commentaire. Des procédures judiciaires sont en cours sur cette affaire et sur cette publication particulière. A titre personnel, cité dans un encadré, je ne suis le "bras droit" de personne. Sauf à le vouloir. j’ai été nommé délégué syndical central du groupe France Télécom-Orange pour le notre syndicat unifié CFE-CGC/UNSA, à la fois par le président confédéral Bernard Van Craeynest (pour la CFE-CGC) et par le président confédéral Alain Olive (pour l’UNSA). Mais qui est donc ce mystérieux journaliste, Jacques Roque-Fellet ? Qu’il dévoile la personne cachée sous ce pseudonyme ou qu’il m’appelle.. Pierre Morville 0662227835
Tout va très bien madame la marquise …. !
Elections au CA du syndicat bidonnées, clientèlisme pour obtenir la majorité en offrant des postes de permanents, usurpation d’identité pour "casser" les opposants, menaces de démandatement des "pas d’accord avec Crozier"… elle est belle la CGC à France Telecom-Orange !
Mais à part çà Madame la marquise, tout va très bien, tout va très bien !