Quai d’Orsay : la valse des ambassadeurs

Déjà en février dernier, l’ambassadeur de France en Tunisie, Serge Degallaix, et son épouse, la belle Faty, s’étaient fait quelques frayeurs. Alors en période de pré-licenciement de son poste de porte-voix de Nicolas Sarkozy, David Martinon s’était rendu au pays du jasmin (Lire ou relire dans Bakchich : L’ambassadeur en Tunisie se méfie de Martinon) pour s’y reposer quelques jours. Depuis, Martinon a été muté à Los Angeles comme consul général de France mais, à l’époque, les Degallaix avaient pensé qu’il lorgnait leur ambassade de Tunis. Leur répit aura été de courte durée. Voilà maintenant que la communauté française installée en Tunisie bruisse de la même rumeur : Serge Degallaix devrait quitter son poste d’ambassadeur de France à Tunis à la rentrée.

Ambassadeur à plat ventre

Il faut dire que ce partisan acharné du « benalisme » (du nom du président tunisien Ben Ali) et du slogan « plutôt Ben Ali que Ben Laden » est sur la sellette depuis quelques temps déjà. Il y a d’abord son épouse Faty qui courtise éperdument Leila, la vénéneuse femme du président Ben Ali, ou joue encore les marraines de l’institut Vatel, une école hôtelière possédant une antenne à Tunis et où il faut débourser 4 100 euros de frais de scolarité par an (Lire ou relire dans Bakchich : Promotion pour l’ambassadeur de Tunis). Et puis il y a aussi eu l’épisode du fiston Degallaix qui a eu le bon goût d’organiser une soirée privée et payante à la résidence de France, La Marsa. Diable ! Une soirée payante dans un établissement étatique, voilà qui avait fait jaser au Quai d’Orsay ! Outre le fait que l’ami Degallaix soit un ambassadeur à plat ventre devant le régime autoritaire de Ben Ali (une tradition française que Nicolas Sarkozy s’est empressé de perpétuer), on lui reproche aussi de ne pas avoir défendu avec assez d’acharnement les idées du même Sarkozy lors des dernières présidentielles et municipales. «  A chaque fois, la gauche l’a emporté dans la communauté française de Tunisie ! » en tient-on pour preuve à Paris.

Sommet de l’Union pour la Méditerranée : Kadhafi fait défection

Si la nouvelle affectation de Serge Degallaix n’est pas connue à ce jour, le nom de son remplaçant à Tunis tourne déjà : Alain Leroy, ambassadeur chargé du projet pour l’Union pour la Méditerranée. L’homme organise notamment le grand sommet des chefs d’Etats des 13 et 14 juillet prochains, à Paris, au cours duquel cette usine à gaz sera officiellement lancée. Et, en attendant de se la couler plus douce en Tunisie, Leroy ne chôme pas. Il rentre en effet de Damas où il a tenté de convaincre les Syriens que le président Bachar El Assad devait participer au grand raoût du 13 juillet. Pendant ce temps, le chef de l’Etat libyen, le colonel Kadhafi, en a profité pour signifier qu’il ne fera pas le voyage de Paris mais sera représenté par son Premier ministre et son ministre des Affaires étrangères. Le colonel ne veut en effet pas entendre parler de la présence de l’Etat d’Israël dans l’Union pour la Méditerranée mais, surtout, refuse son principe du “27+12” ( à savoir les 27 Etats membres de l’Union Européenne + les 12 Etats du sud et de l’est de la Méditerranée), préférant un dialogue restreint avec l’Union Européenne. Jeu de chaises musicales oblige, le nom de Serge Telle, actuel ambassadeur de l’Euromed (dit aussi processus de Barcelone), circule enfin pour succéder à Alain Leroy.