Le patron de la banque centrale européenne est-il vendable à l’étranger ?
Une des fonctions de la BCE est de lutter contre l’inflation, or la hausse des prix touche à la fois l’Europe et la Chine. En Europe, l’inflation très limitée n’a que des origines externes, les hausses du prix du pétrole et de matières premières sont répercutées sur les prix, mais les salaires augmentent peu ; le chômage est là pour les contraindre. L’armée de réserve dont parlait Marx est prête à remplacer les grévistes soucieux d’une hausse de salaire. Nous n’avons donc pas besoin de la BCE pour limiter l’inflation.
En Chine, il y a des tensions importantes sur le marché du personnel qualifié. La croissance économique exponentielle a créé de tels besoins que ce personnel manque. Ces ingénieurs, agents de maîtrise, cadres sont suffisamment rares pour imposer leurs salaires, ils exigent et obtiennent au moins l’intégration des hausses des biens de consommation dans leurs rémunérations. Les hausses de salaires peuvent être supérieures à dix pour cent par an. À ce phénomène vient s’ajouter un excès de liquidités dues aux excédents commerciaux, placées dans l’immobilier voire dans l’industrie, qui nourrissent l’inflation. Il est nécessaire à la fois de freiner la croissance pour limiter le pouvoir de ces salariés et de limiter la croissance monétaire. Une hausse des taux d’intérêt pourrait être efficace. Mais les Chinois n’ont pas attendu Trichet, ils les ont augmenté déjà plusieurs fois ainsi que leurs réserves obligatoires. Ils ont besoin de Trichet. Nous avons besoins de jouets pour Noël. Exportons Trichet et joyeux Noël à tous !