Chère Valeria ,
Je vous aime. On ne peut avoir joué dans « Rien à Faire » et être fondamentalement mauvaise. Langoureuse, désespérée à l’âme de silex, inexpugnable sur les principes, vous avez plaidé efficacement la cause de Marina Petrella ; et c’est bien qu’elle ne meure pas. On découvre que les Glucksmann ont raison : c’est à l’Elysée que souffle maintenant l’esprit de Mai. C’est poussé par l’ouragan de cette liberté grande, que je vous adresse une lettre sans facteur, attendu qu’en ce moment le choix de ce dernier peut être une décision idéologique.
Il y aura bientôt 18 mois que William Bourdon mon avocat (par ailleurs acteur comme vous dans un film où l’on voit des noirs en couleurs, « Bamako »), un homme qui ne laisse jamais les bonnes consciences au repos de peur qu’elles ne s’endorment, a écrit à monsieur votre beau-frère. L’objet de ce courrier ? Une balle de M16 que j’ai reçue dans le poumon le 21 octobre 2000 à Ramallah, Palestine. Une munition de 5,56 millimètres fabriquée par IMI, la firme israélienne d’armement. Ayant porté plainte en France, une Commission rogatoire internationale a été adressée par la juge Michèle Ghenassia au gouvernement de l’état d’Israël, lui posant quelques questions sur l’art et la façon de tirer sur un journaliste. Commission rogatoire réexpédiée, deux ans plus tard, sans réponse. Ce qui nie la sincérité des accords de coopération judiciaire signés entre Tel-Aviv et la France. Mais là, je sens que je vous lasse, je vais donc sprinter. En résumé, le seul recours, dans cette affaire de « tentative d’assassinat », reste le président de la République auquel Me William Bourdon a donc fort poliment écrit. Sans avoir reçu de réponse, même de simple courtoisie. Alors que nous connaissons l’implication du président en faveur de tous ceux qui souffrent, des infirmières bulgares à nos banquiers. Si je plaide auprès de vous, ce n’est pas pour ma cause mais pour celle de Me Bourdon, un être extrêmement bien élevé dont je sens qu’il ne comprend pas le sens caché de ce courrier sans retour. Pour faciliter la tache du président, qui n’a pas que cela à faire, je vous suggère un texte tout prêt :
« Cher maître ,
J’ai bien reçu votre lettre. Sachez que, très concerné par la liberté de la presse et la bonne santé des journalistes, c’est avec la plus grande attention que je vais examiner le dossier que vous m’avez soumis. » Pour la formule de politesse, je laisse en blanc, et comme l’Elysée expédie son courrier en franchise postale, la réponse ne coûtera pas un centime au contribuable. Il y a de petits principes dans le fonctionnement de la République, on m’écrit donc je réponds, qui , je le pense, mériteraient d’être respectés. Ne me dites pas que pour être entendu, tel Fernand Reynaud passant par New York pour atteindre Asnières, il me faut faire un détour par le camp des FARC dont je connais trop les hamacs, les « frijoles » et les discours : tuants. Pardon, chère Valeria pour cette espièglerie épistolaire, mais un blessé a parfois des idées noires et trop souvent « Rien à Faire ».
J’ai quelques solutions pour que l’on s’interesse a votre cas :
Siffler la Marseillaise.
Agiter un panneau avec marqué :"casse toi pauvre con"
Devenir un trader et détourner de l’argent.
Etre le Directeur des RG et avoir des carnets.
Etre un journaliste maintenant c’est vivre couché,faire le journal de 20h,astiquer les godasses du gouvernement.
Le public n’est pas dupe de tout ces cornichons de la télévision,radio,journaux:avec leur reportage de complaisance et leur complicité.
Il ya des journalistes qui vivent debout et qui font bien leur métier vous etes de cela. J’espère que vous allez bien et que vous continuez de vous battre.