La saison des transferts - le « Mercato », pour les initiés - a enfin débuté. Petit hommage à Pape Diouf, le président de l’OM, et à Pierre Frelot, l’homme qui a récupéré son écurie de joueurs.
Au terme d’une haletante 38ème journée, le championnat de France de Ligue 1 s’en est allé. À Lyon, on a savouré avec retenue, un septième titre consécutif. Au PSG où, jusqu’au bout, on a serré les fesses plus forts que les poings, on se réjouit d’avoir échappé de manière quasi miraculeuse, aux affres de la relégation. Bien aidés, il est vrai, par le parcours chaotique des ch’ti gars de Lens, anéantis quelques semaines plus tôt à coup de banderoles ineptes. Bien aidés aussi à Sochaux, l’adversaire ultime qui jouait pourtant sans enjeu et sans pression, par la maladresse hilarante d’un défenseur central aux pieds engourdis et la fébrilité aussi inhabituelle qu’inexplicable d’un Richert dans un très mauvais jour.
Place donc aux transferts de l’intersaison. Le fameux « mercato » et son cortège de transactions baroques et de fausses nouvelles d’arrivée de stars forcément mondiales, histoire d’inciter le gogo d’abonné à renouveler sa cotisation à la palpitante saga produite par les « marchands de sommeil ».
Pour éviter de se faire refiler comme d’hab’ à prix d’or, du second choix importé de contrées lointaines, les recruteurs parisiens seraient bien avisés de demander conseil à un ancien de la maison, à savoir Pierre Frelot. L’ancien directeur général adjoint du PSG est en effet l’un des meilleurs spécialistes mondiaux en transferts ultra profitables.
A commencer par celui de Mondial Promotion, la boite d’agent de joueurs de Pape Diouf que Frelot a transféré à son propre profit en juillet 2004 lorsque le Pape est venu prêter main forte à l’OM avant d’en prendre la présidence.
A l’époque, Mondial Promotion, c’est le plus beau portefeuille français de contrat d’agents de joueurs. Encore qu’un grand nombre des poulains du Pape soient devenus membres de l’écurie sur une simple poignée de main, sans prendre la peine de signer quoi que ce soit. Mais quand même : au cours de son dernier exercice sous la conduite éclairée du Pape, l’affaire pouvait annoncer non sans fierté à fin Mai 2004, un chiffre d’affaires de 3 561 491 Euros de commissions perçues, ayant dégagé un bénéfice net de 465 464 Euros. Respect. Bref, une affaire en or pour le repreneur, pour peu qu’il se montre capable de conserver dans le portefeuille, les joueurs ayant rejoint l’écurie au fil du temps pour les beaux yeux, et la tchatche légendaire du Diouf.
Les grandes histoires d’amour ont toutes leur légende. Celle de l’idylle entre Diouf et Frelot tient à un SMS enflammé (1) –encore un - du parisien au marseillais. Début juillet 2004, les compères décident d’évaluer le prix de Mondial Promotion. Ce sera chose faite le 9 juillet. 2 491 000 Euros aux dires des experts consultés, soit environ 5 ans de profit. Rien à redire. Frelot, qui entre-temps a monté sa propre boite dénommée XL Sport, et Diouf se mettent très vite d’accord sur les conditions de la vente : Diouf apportera à XL Sport, la totalité des actions de Mondial Promotion moyennant 300 000 Euros le jour de la signature, et 2 191 717 Euros dans les 30 jours. À prendre ou à laisser. Laisser c’est d’ailleurs le mot qui convient. Diouf, qui se doute que Frelot va rencontrer quelques difficultés à réunir les fonds nécessaires, laisse en effet dans Mondial Promotion (qu’il s’apprête pourtant à céder), la somme de 2 240 000 euros. Déconcertant. Pierre Frelot doit donc trouver d’urgence, les 300 000 Euros prévus à la signature. Il va fracasser son livret de Caisse d’Epargne et racler les fonds de tiroirs. Le 10 juillet, le capital social de XL Sport est libéré : 20 000 Euros. Entre le 12 et le 15 Juillet, Frelot effectue 6 virements vers le compte bancaire de XL Sport pour un montant total de 283 000 Euros. Ouf, le compte est bon. Le 15, jour de la signature, il remettra comme prévu à un Diouf un brin inquiet, un chèque de banque de 300 000 Euros.
Ne reste plus à Pierre Frelot qu’à trouver les 2 191 717 Euros prévus pour le mois suivant. Où ça ? Fastoche : devenue actionnaire de Mondial Promotion le 15 juillet 2004, XL Sport présidée par Frelot, décide de s’attribuer un dividende de 2 229 000 Euros et déleste donc séance tenante Mondial Promotion de la somme correspondante, généreusement laissée dans le coffre par son partenaire marseillais. Le 16 Aout, un premier virement du compte d’XL Sport vers celui de Diouf est effectué pour 1 700 000 Euros, suivi d’un second, le 25 du même mois pour 428 500 Euros, soit un total de 2 128 500 Euros. Le compte n’y est pas tout à fait.
Bon prince, c’est le cas de le dire, Diouf patientera jusqu’au 8 Décembre pour recevoir un ultime virement de 57 000 Euros débité au compte de XL Sport. De son côté, Frelot qui prend très rapidement les bonnes habitudes, décide de récupérer au plus vite, son avance du 15 juillet de 300 000 Euros. Dès le 20 aout, il prélève 286 000 Euros sur le compte de XL Sport alimenté par les premières rentrées, qui reprennent aussi sec la direction de son compte personnel. Le solde suivra sans tarder. Chapeau l’artiste ! Mettre la main gratuitement sur la « cash machine » de Pape Diouf, fallait le faire, à moins que….
Interrogé sur ce point le 11/10/2006 par le magistrat instructeur en charge du dossier PSG, l’ami Frelot répondra la gorge un peu nouée à la question à 2 500 000 Euros :
« Combien avez-vous déboursé personnellement ? »
« J’ai avancé 300 000 Euros sur mes deniers personnels en apport en compte courant. Les 2 191 000 Euros ont été payés par XL Sport à Pape Diouf grâce pour l’essentiel aux dividendes qu’elle a perçus en tant qu’actionnaire unique de Mondial Promotion ».
Pour être complet, il aurait pu ajouter qu’il les récupérait un mois plus tard, n’ayant donc personnellement pas déboursé un rond. C’est quand qu’il prend la présidence du PSG ? Il est, de toute évidence, le seul capable de nous ramener à Paris les top-joueurs mondiaux pour des queues de cerises.
Pour voir la matérialisation de tous les efforts du Président de l’OM, lire :
(1) La face cachée du Foot Business – Flammarion. Page 291
Celle-ci n’est pas mal non plus :
"Bien aidés, il est vrai, par le parcours chaotique des ch’ti gars de Lens, anéantis quelques semaines plus tôt à coup de banderoles ineptes."
Si une banderole est responsable de mauvais résultats répétés sur la pelouse, et ce pendant plusieurs semaines, il serait sans doute urgent d’ouvrir une cellule d’assistance psychologique… pour les joueurs comme pour les journalistes.
Mais enfin il faudrait être un peu cohérent sur Diouf. Vous ne pouvez pas expliquer à la fois que grâce sa "jolie plus value" sur la vente de sa société d’agents de joueurs, il a pu s’offrir une villa de rêve et maintenant nous dire qu’en fait il a vendu cette société pour rien à Frelot. Ce que vous sous-entendez est transparent : Diouf aurait "donné" sa société à Frelot contre la promesse de futures rétro-commissions discrètes sur les transferts de Frelot. C’est peut-être vrai, mais il en faut simplement la preuve. Et ce n’est pas le faux grossier (reconnu tel par la justice) que vous avez publié récemment qui étaye cette hypothèse.
Finissez l’enquête avant de publier, merci.
Décidément c’est une habitude ici quand on évoque le football.
Le propos de l’article est à priori intéressant puisque que ce sont des thèmes que la presse sportive traditionnelle se garde bien d’évoquer.
Mais alors pourquoi ???
Pourquoi enlever tout crédit à cet article avec un premier paragraphe digne des meilleurs discussions de comptoir ??? exemple : "par la maladresse hilarante d’un défenseur central aux pieds engourdis et la fébrilité aussi inhabituelle qu’inexplicable d’un Richert dans un très mauvais jour."
Pourquoi tout gacher en empruntant un chemin qui mène facilement à l’accusation gratuite…et à la diffamation.
Vraiment j’ai du mal à comprendre.