Parmi les clans qui s’affrontent autour de Sarkozy, les libéraux devraient reprendre la main après les élections de mars 2008. Oubliées les belles promesses dépensières…
La prestation de Nicolas Sarkozy sur le pouvoir d’achat n’a guère convaincu les milieux économiques et financiers. Déjà, au sein de la cour – tellement élargie qu’on y trouvait même Hugues Gall, l’ancien directeur de l’Opéra de Paris, un proche – qui l’accompagnait à Pékin, des remarques ont commencé à se faire entendre sur le caractère à la fois hâtif et brutal de ses décisions. Tout est dans la communication, bien sûr, mais le résultat concret se fait attendre. La croissance de cette année sera probablement de 1 point en dessous de celle de l’Allemagne et, à part le Portugal, aucun pays de la zone euro ne fera pire que la France. Et les décisions annoncées sur le pouvoir d’achat ont confirmé une certaine incohérence dans la façon de mener la politique économique.
Déjà, dans l’entourage de Sarkozy, deux clans s’affrontent. Les libéraux traditionnels, conduits par la jeune Emmanuelle Mignon, la directrice de cabinet de l’Elysée, qui ont eu peu d’impact encore sur la politique suivie. Malgré un renfort inattendu de Jacques Attali, ils ont du mal à se faire entendre. L’hostilité que Claude Guéant manifeste à l’égard d’Emmanuelle Mignon avait en fin d’été poussé celle-ci à laisser filtrer le bruit de sa démission. Guéant était plus proche du camp adverse qui s’incarne en Henri Guaino et Raymond Soubie. Ces derniers développent une vision économique faite de négociations marathon avec les syndicats, notamment ceux de la fonction publique, de déficit budgétaire et de politique industrielle industrialisante comme au bon vieux temps des années Pompidou. Depuis novembre, l’influent secrétaire général de l’Elysée est moins net dans ses opinions et le balancier paraît sur le point de partir dans l’autre sens. Dans l’affaire du pouvoir d’achat, Henri Guaino avait trouvé la solution miracle : baisser la TVA de façon à faire baisser les prix. Il proposait de revenir au taux d’avant les hausses Juppé de 1995, retour symbolique à la période d’avant la rigueur nécessaire au passage à la monnaie unique. Or Guaino n’a pas eu gain de cause et les alertes de Bercy sur le creusement du déficit budgétaire ont fini par faire reculer Sarkozy. Cet échec relatif de Guaino s’est doublé de l’annonce de la mort de l’Agence pour l’Innovation Industrielle, pur produit du « patriotisme économique » villepinesque qui fleurait bon l’économie mixte et les grands projets publics.
Les libéraux ont repris espoir et sentent que la politique d’austérité qu’ils préconisent pourra se mettre en place juste après les municipales. Il s’agira alors clairement, à la veille de la présidence française de l’Union européenne, de donner des gages à des partenaires de plus en plus agacés par la dérive des comptes publics français. Au passage, de plus en plus de voix dans la majorité s’élèvent pour réclamer un peu plus de courage politique, et que l’on cesse de monter des usines à gaz pour se défaire des 35 heures et de l’ISF. Quant au pouvoir d’achat, il sera emporté dans la rigueur post-municipale, comme la relance de 1981 le fut dans celle de 1983 ou comme la fracture sociale de 1995 s’est éteinte dans le discours de Chirac du 26 octobre de la même année. La seule question qui se pose est de savoir qui mènera cette rigueur à Bercy. Lagarde s’y voit mais il y a tellement de gens qui sont persuadés qu’ils feraient mieux. Quant à Sarkozy, il pense que ce n’est pas un vrai défi de faire mieux qu’elle…
« PATRIOTISME ECONOMIQUE »… Patriotisme, voilà bien un mot passé de mode. Tentative de « come back », sortie des cartons, coup de plumeau, et accolé à « économique », coucou, le revoilà… Bof… Pas de quoi se mettre au « garde à vous »… Restons dans un premier temps sur son sens originel : il n’est pas contestable que nous ayons eu à souffrir de diverses visions hégémoniques et de divers impérialismes plus ou moins belliqueux, souvent plus que moins… 1870, 1914, 1939… Bien sur, il ne faut pas oublier… Evidemment, en s’arrachant de la barrière temporelle, avec empathie, pleurons sur le malheur de ces générations… Mais comment sommes-nous sortis de cette haine à répétition ? Comment cette chronique d’une haine séculaire a-t-elle trouvé son épilogue ? Par la construction européenne ! Qui s’en plaindra ? Saluons les femmes et les hommes politiques, de gauche comme de droite, de ce côté du Rhin comme de l’autre qui depuis maintenant 60 ans œuvrent en ce sens. 60 ans de paix à l’intérieur de l’éxagone… Qui s’en plaindra ? Un peu d’histoire : A partir de Vespasien, au premier siècle de N.E., la Gaule, en s’engageant profondément dans le monde romain a connu un siècle de paix. Qui pourrait ne pas souhaiter la même chose aujourd’hui ? Revenons à notre sujet : Si je dis à mes enfants de ne pas fumer tout en ayant une « clope au bec », je ne suis pas crédible… Patriotisme économique : n’est-ce pas quelque part un peu la même chose ? Car en même temps les exportations françaises sont souhaitées et encouragées tout comme le sont les investissements étrangers sur notre territoire. Si l’on souhaite voir se développer ce double mouvement et aussi nos productions achetées à l’extérieur du pays, il est difficile de tenir la position qui consiste à dire à l’étranger « achètes mes produits mais moi, je n’achèterai pas les tiens »… Il risque fort lui aussi de vouloir se replier… Et il n’y aurait au final à ce petit jeu que des perdants… Là aussi, la construction européenne est à envisager ! Un exemple (que j’ai rencontré en tant qu’Administrateur URSSAF) : les entreprises françaises de fonderie ont du il y a 10 / 15 ans abandonner les fours thermiques trop polluants au profit de coûteux fours électriques. Aujourd’hui, elles sont gravement menacées par la concurrence des « Pays de l’est » qui sont héritiers de la culture soviétique : La pollution on s’en fou ! Les fours thermiques y sont toujours en activité… Il s’agit là (aussi…) d’une scandaleuse concurrence déloyale. Mais ce n’est pas avec moins d’Europe qu’elle disparaîtra et que ces fours deviendront propres, c’est au contraire avec plus d’Europe sociale, plus d’Europe syndicale, plus d’Europe environnementale !
Il est légitime d’affectionner le village, la ville où l’on est né. Mais cette tendresse ne se double pas d’un regard négatif envers ceux se trouvent à l’autre extrémité du pays, ni d’une intention de les spolier. Et, fort logiquement, nous ne souhaitons pas non plus être victime de tels agissements. De la même façon il est légitime d’aimer la France et la culture française. Cela n’est pas contradictoire avec le fait d’avoir une conscience européenne car l’Europe n’est pas un reniement de soi-même mais un élargissement, un enrichissement. Sans courir après des fantasmes (pensons au flop de l’Espéranto) il est temps de mettre de côté les discours à sens unique, et le patriotisme économique en relève, pour penser européen ! Pas pour parler de « patriotisme économique européen » car l’Europe n’est pas une patrie. Mais une mosaïque de. Parlons plutôt de protectionnisme élevé au niveau de l’Europe. COLPIN Didier
Puisque notre führer national nous explique qu’il n’y a plus d’argent, essayons de le croire…
Ce qui est étonnant ches nos têtes pensantes, c’est cette obstination à vouloir… tondre un oeuf. Ce n’est pas une crise économique, c’est une mystification. Le führer a quand même trouvé de quoi augmenter ses revenus selon la haute idée qu’il se fait de ses mérites.
Le peuple est généreux, et n’hésite jamais à combler de bienfaits ces nécessiteux de l’esprit, ces besogneux de l’Histoire.
Le patriotisme va reprendre du service… pour la bonne cause ? Puisqu’on nous explique en détail ce qu’il nous faudra sacrifier de nos vies pour perpétuer le système qui nous condamne.
Enfin, malheureusement il y aura des victimes, et c’est moins drôle pour toute la population des gaulois, et bien d’autres braves gens.
Meilleurs voeux à tous pour l’an de grâce 2008.