Bien peu d’effervescence avant le début de la Coupe du Monde. Les foules seraient-elles lasses du Cirque ?
Pour gentiment vider l’esprit des foules accablées (et leur soutirer leurs derniers deniers), la recette inusable semble toussoter. Du pain et des jeux ? Depuis l’empire romain et son cirque, l’idée semblait pourtant fonctionner. Un peu de sang, beaucoup de sueurs et quelques larmes pour oublier ses pleurs.
Le cirque proposé par les marchés financiers, les gouvernements mondialisés ou Sarko Ier semblent avoir un peu effrité la maxime. Le pain vient à manquer, les mitrons à se saigner et les jeux perdent de leurs saveurs.
Trop répétés, trop rapprochés. Coupe du monde de football, Jeux olympiques d’été, d’hiver, Tour de France… Trop cadencée, la litanie des grands événements mondialisés en vient à lasser même le gentil peuple français. La Coupe du monde en Afrique du Sud ? Peu ou pas d’entrain. Le titre de champion de France ? Seule Marseille et les fans de son OM se sont enivrés. Jusqu’à plus soif. Pour au moins dix-sept années. Roland Garros et ses épiques luttes à coups de grandes raquettes ? Idem. Les Français trop tôt battus sur la terre ocre, le roi Federer détrôné, le fantasme d’un nouvel et homérique combat contre son rival Nadal envolé dans le brumeux ciel parisien… À quoi bon ?
Triste début d’été, que l’annonce de l’organisation de l’Euro 2016 en France n’aura pas réussi à ensoleiller. Tout fiérot, le trio Yade-Sarkozy-Bachelot a pourtant tout fait pour parader. Quitte à programmer la sortie de crise pile pour 2016. En vain. À croire que les peuples ne sont plus aussi faciles à mystifier. Heureusement, pour abrutir les masses sevrées de football, demeurent la drogue et l’apéro géant.