Un entraîneur de chevaux de courses réputé, Yann Porzier, subit à la fois une mise en examen pour dopage et l’interdiction de travailler prononcée par France Galop, ce qui le réduit au chômage. Pour la première fois, ses collègues vont se payer des pages de pub dans les quotidiens pour le soutenir.
Les entraîneurs de chevaux se mobilisent pour l’un d’entre eux. Mis en examen pour dopage présumé, interdit de courir et d’entraînement par France Galop, l’autorité des courses de galop, Yann Porzier va bénéficier d’un coup de pouce rare : une page de publicité achetée dans les grands quotidiens nationaux par Robert Collet, l’un des cadors des hippodromes, affichant un beau palmarès avec plus de 20000 partants et 2000 victoires. Entre pontes du gazon, on se soutient. Le Parisien, le Figaro, Le Monde et probablement d’autres devraient – c’est ce qu’affirme Collet à Bakchich – publier un texte de défense de l’entraîneur. Une démarche plutôt rare.
Ancien lad en Grande-Bretagne, Yann Porzier, chouchou des journalistes spécialisés, entraîneur de vedettes du galop, a subi deux chevaux contrôlés positifs en 2003, des résultats qu’il conteste. Adepte de l’homéopathie pour soigner ses bêtes, il constate que les contrôles antidopages inopinés pratiqués dans le milieu des courses ont concerné ses écuries à 19 reprises sur… 24, entre 2003 et 2005. « En 35 ans de carrière, j’ai eu 4 chevaux contrôlés positifs. Certains entraîneurs en ont deux par an et ça se termine par un distancement du cheval et une amende. Je suis un cas d’école », a-t-il répondu au juge qui instruit l’affaire à Alençon le 2 mai 2007. Et d’ajouter : « Tous les chevaux qui ont performé chez moi ont performé ailleurs, ce qui voudrait dire qu’ils continuent à être dopés ailleurs s’ils avaient été dopés chez moi ». Les propriétaires des chevaux interdits de courir ont eux aussi porté plainte.
Une perquisition dans les locaux de Porzier a permis aux gendarmes de saisir 333 médicaments et préparations : 330 homéopathiques et 3 posant problème, tel un onguent pour chevaux fatigués et du poppers (un excitant qui permettrait d’atteindre l’orgasme… humain), trouvé chez un employé. Pour l’entraîneur, la justice, soutenue par France galop, qui s’est constituée partie civile, lui cherche noise à cause de ses succès et de ses apparitions médiatiques. Dans le monde feutré des courses hippiques, ça peut gêner. Jean-Marie Béquin, son avocat, pond mémoire sur mémoire pour réclamer son non-lieu dans cette affaire. L’examen des substances donne lieu à échanges pointus avec les experts et la justice.
Il faut dire quand même que Porzier a le mauvais goût de tomber en même temps que Bernard Sainz, parfois surnommé Docteur Mabuse. Cet « ami de trente ans », dit-il à Bakchich, n’est autre qu’un médecin sportif du cyclisme ; il a soigné des stars, de Raymond Poulidor à Bernard Hinault, en passant par Richard Virenque. Il a déjà subi de beaux désagréments judiciaires avec, à la clé, quelques semaines en prison pour des affaires de dopage. Des hommes avant les équidés.
Mis en examen pour « escroquerie, infraction à la législation sur les substances ou préparations classées comme vénéneuses, importation de médicaments vétérinaires », Yann Porzier est en guerre contre France Galop, l’autorité qui à la fois administre et régit les courses de galop, et les sanctionne le cas échéant. Cette dernière estime que l’image des courses serait entachée par la présence de Porzier et a dégainé une décision prononcée sur la base d’un article du code des courses adopté le 10 juin 2005… soit quatre jours avant l’interpellation de Porzier et des co-inculpés. Ce fameux article 216 lui donne le pouvoir de sanctionner tous les faits ou personnes « susceptibles de nuire à la réputation des courses et aux intérêts des parieurs ».
Réduit au chômage, Porzier a été incarcéré en octobre 2005 pendant trois semaines pour non-paiement de sa caution, avant que le milieu des courses se cotise pour l’en sortir. Aujourd’hui, c’est l’opinion publique qu’il veut prendre à témoin.
Merci pour vos commentaires concernant cette vaste hypocrisie ou PORZIER, qui a toujours clamé son innocence dans cette affaire ou l’instruction pénale, (malgré d’énormes moyens d’investigation, des pressions évidentes) n’a pour l’instant et pour cause … pu prouver les infractions qui lui sont reprochées.
Pour d’obscures raisons, PORZIER se retrouve pris comme Bouc Emmissaire dans cette sombre affaire ou la présomption d’innocence est litteralement et ouvertement bafouée.
Rien dans l’information judiciaire ne vient encore à ce jour mettre en cause la responsabilité pénale de PORZIER et pourtant, celui-ci, du simple fait de sa mise en examen, est suspendu de sa licence d’entraineur de chevaux de courses depuis plus de 3 ans (par FRANCE GALOP (Juge et partie) et NON PAR LA JUSTICE PENALE et ne peux plus travailler de ce simple fait au mépris le plus élémentaire de l’art. 6.1 de la CEDH (convention européenne des droits de l’homme) visant la présomption d’innocence … !!!
Déjà trois années de suspension d’activité pour avoir été mis en examen (motif retenu par FRANCE GALOP pour pouvoir suspendre PORZIER aux termes duquel sa mise en examen nuirait à l’image des courses … (SIC) alors que rien n’a été à ce jour prouvé ; on voudrait le mettre à mort que l’on ne s’y prendrait pas autrement.
Le dénomé Noel Forgeard n’est-il pas lui aussi mis en examen, propriétaire de chevaux de courses et de surcroit membre du comité exécutif de FRANCE GALOP… !!!
Ne laissez pas passer cette injustice.
Merci
Jean-Marie BEQUIN Avocat jmbequin@bequin-avocats.com
En rangeant l’affaire Porzier dans la catégorie Filouteries Monsieur Leger condamne d’emblée !
Si on pouvait en douter les caricatures sont sans équivoque et légendées. J’aurais plutôt mis cette triste affaire dans la rubrique lutte : Lutte pour la vie tout simplement, face à la tyrannie d’un pouvoir régalien omnipotent qui s’affranchit avec la bénédiction de la République, des principes fondamentaux du Droit.
Monsieur Leger fait donc le lit des puissants qui n’aiment pas qu’un trublion viennent perturber leurs agapes ! Ce sont eux les filous.
D’aure part que vient faire le "Dr Mabuse" dans cette affaire ? J’ai la réponse : une petite pincée de souffre supplémentaire pour corser l’article !