Le plan de com noyé dans le Rom

Les encyclopédistes nous informent que Rom signifie « être humain ». Ces savants devraient adresser leur dictionnaire à l’Élysée. Même si, selon une légende, ce peuple voyageur est fils de Caïn, l’oeil doit quitter la tombe et les regarder enfin en hommes comme les autres. La guerre des Roms est une opération de communication qui a tourné au vinaigre.

Le 30 juillet, à Grenoble, Nicolas Sarkozy lance sa campagne de pub : « J’ai demandé au ministre de l’Intérieur de mettre un terme aux implantations sauvages de campements de Roms. » Des mots qui sont une entorse au droit, en France et en Europe, qui interdit la « stigmatisation d’une communauté ».

Le 5 août, pour donner du volume à une gesticulation qui doit hisser le Président dans les sondages – le thème de la sécurité est un ascenseur sûr –, Michel Bart, directeur de cabinet de Brice Hortefeux, signe une note qui demande de « viser les Roms en priorité ». Ce texte, illégal, révélé par le site le Canard social, est donc une récidive dans la délinquance gouvernementale. Mieux, une autre directive, tirée du même tonneau, demande aux préfets de signaler les expulsions « qui peuvent donner motif à une exploitation médiatique ». C’est l’aveu. L’épuration ethnique doit être voyante pour que monte le mercure des sondages.

Alors que la réalité est banale. En 2009, la France a expulsé 11 000 Roms dans une absolue indifférence. En la matière, en 2010, la cadence policière n’est donc pas plus rapide. Le scandale d’aujourd’hui, l’opprobre de l’Europe et de l’ONU, sont le résultat d’une volonté publicitaire d’un expulseur qui oblige le spectateur à la honte. Résultat, la France n’est plus soutenue que par Berlusconi, et Sarkozy fait du sur place dans les sondages. Chassant ses électeurs de la droite « humaniste », pour les remplacer par ceux du Front national.

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Roms et com

Polémique sur le coût du portail national France.fr.

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