Un barjot du ciel a rallié le Wisconsin depuis Barcelonnette. Sans papiers et presque sans vêtement. Cocorico !
« Take care » dit un américain avant de vous quitter. Le « care », l’attention, le soin sont à la mode. Même le PS nous promet une rentrée sous le signe du care avec Martine dans le rôle de l’édredon ou du parachute.
Si vous voyez une voiture faire un tête à queue, la « cellule d’assistance psychologique » est là avant les pompiers. Donc, quand on trouve encore un type qui a le courage de faire l’imbécile, le trompe la mort autrement qu’en allant faire le bidasse en Afghanistan, c’est réconfortant. Il en va ainsi de Matthieu De Quillacq, un givré qui vient de rallier Barcelonnette (Alpes de Haute-Provence) à Oshkosh dans le Wisconsin, donc aux USA sur la rive du lac Michigan. Matthieu a fait le voyage en moins de cinq jours a bord d’un hélicoptère ULM de 250 kilos, une sorte de gros modèle réduit.
Pour gagner cette petite ville de 65 000 habitants, qui organise un grand rendez-vous mondial de fous volants, De Quillacq n’a pas molli ; et sauté dans son Kompress. Un tout petit hélico fabriqué en Italie dont il est l’importateur en France. Pas dur. Il suffit d’ajouter un réservoir de 160 litres à la place du passager, ce qui pousse la charge de carburant à 220 litres. Puis, de prendre trois pulls et des bouteilles d’eau avant d’embrasser les copains. Direction le nord du Royaume-Uni, puis cap vers l’Islande. Mais Reykjavik ne veut pas de cette mouche mécanique. Matthieu s’en fout et se pose en douce près d’une pompe à essence pour les autos. Et repart vers le Groenland. Là, un souci, la visibilité. Le Kompress monte à 6 000 mètres, au-dessus de la couche et Matthieu parvient à s’en sortir. Il fonce vers le grand nord canadien sur la route de Nungesser et Coli qui, eux, ont fait couler un journal sans jamais traverser l’Atlantique. Il arrive au Québec après un vol non stop, en jargon une « branche », de 14 heures. Ici, on espère que notre ami avait des amphétamines dans sa boîte à pharmacie…
Dernière étape mercredi 21 juillet, vers Oshkosh. En volant au ras des canneberges, Matthieu se pose aux Etats-Unis sans visa et sans avoir prévenu TF1 ! Mais que fait la police ? Présentement elle le cuisine, refusant de croire qu’il est venu de France à bord de sa Mobylette volante. Heureusement que De Quillacq s’était bien rasé avant de partir, s’il va en prison on ne l’accusera pas d’être Ben Laden. S’il en sort, il envisage de finir son tour du monde en rentrant par la Sibérie. La mondialisation, quoi !