Le mensuel satirique de la région PACA vit les pires heures de son existence. Un appel à souscription a été lancé par l’équipe du journal.
La presse satirique a le vent en poupe pouvait-on lire dans les colonnes de gazettes plus traditionnelles au moment où Bakchich Hebdo se lançait à l’assaut des kiosques. Il fallait lire la presse satirique parisienne. Comme s’il n’y avait qu’elle. Car, trop de gens l’ignorent, la satire est un genre partagé par la plupart de nos verdoyantes régions. Ainsi, en PACA, inondant de plaisir les villes d’Arles, de Dignes, Nice ou Marseille, Le Ravi, créé il y a 6 ans, fait les frais de cette ignorance. Après 68 numéros, le mensuel, qui tire son nom d’un santon émerveillé de la crèche de Noël, est en passe de perdre son sourire.
Malgré 1500 exemplaires vendus chaque mois et 400 abonnés, selon les chiffres communiqués par le Ravi à Bakchich, il lui faut 30000 euros pour se remettre à flot. La courageuse équipe de scribouillard méridionale a donc lancé un appel à souscription. Pour l’instant quelques généreux donateurs ont permis au Ravi de récolter 6000 euros. Ils sont donc loin du compte. Stéphane Sarpaux, journaliste au Ravi explique à Bakchich : « Il y a trois salariés payés au SMIC, une trentaine de bénévoles, journalistes, dessinateurs maquettiste, animateur. Là, on est dans une situation critique puisque l’on a 30 000 euros à trouver d’ici la fin de l’année, sinon on ferme boutique. » Un appel au secours que Bakchich se fait un plaisir à relayer. D’autant plus que les enquêtes du Ravi sont fouillées et méritent qu’on s’y attarde comme celle que Le Ravi avait réalisé sur les HLM de la joyeuse bourgade d’Aix-en-Provence. Le journal peut se targuer d’avoir gagné les deux procès de son histoire.
Aujourd’hui plusieurs personnalités ont déjà apporté leur soutien au journal. Parmi elles, Robert Guédiguian (réalisateur), Jean-François Khan, Augustin Legrand, Richard Martin (théâtre Toursky), Plantu ou encore Cabu. La liste ne demande qu’à s’allonger.
Lucide et néanmoins optimiste, Stéphane Sarpaux conclut, « après l’arrêt de rue89 marseille l’année dernière, la fin de la Tribune du Sud, éphémère quotidien marseillais, les problèmes de la chaine LCM, la disparition de trotinette, gratuit pour jeune public, etc… C’est un peu le syndrome du soldat Ryan… S’il faut en sauver un, au final, ce sera peut être le Ravi »
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