Samedi dernier 18 novembre, JT 20 heures sur France 2. Présentatrice habituelle en fin de semaine, Béatrice Schönberg. Elle interroge François Hollande sur Ségolène, sa stratégie, celle des socialistes. Il lui répond très poliment. Il a bien du mérite. Car quelques minutes plus tard, son interlocutrice va quitter le studio pour rejoindre son domicile : le ministère de la Cohésion sociale (sic) où elle réside très officiellement avec son époux Jean-Louis Borloo, le titulaire du poste. Dans quelle autre grrrande démocratie doublée d’un vaste État de droit la femme d’un membre du gouvernement questionne-t-elle un chef de l’opposition sous l’alibi du journalisme ? Car après tout, dans ce débat souriant qu’elle menait, les thèmes venaient-ils de sa modeste intelligence ou en droite ligne de chez Villepin, Sarkozy ?
Le lendemain soir même heure, au même endroit, elle s’occupe d’Alain Juppé. L’ancien Premier ministre maintenant illustre par d’encore très récents ennuis judiciaires. Depuis quelques jours, il se rengorge avec son dernier livre : un amas de lieux communs, même par écrit en français, à faire pleurer les pierres d’ennui. Pour Borloo-Schönberg, un copain d’abord. Toute mielleuse, elle le flatte. L’équivalent d’une promotion publicitaire à gros budget, et à une heure de grande écoute.
En 1982, les socialistes votèrent dans l’enthousiasme une loi destinée, prétendaient-ils, à rompre pour toujours « le cordon ombilical » - c’était la formule - , entre le pouvoir et l’audio-visuel. Dans ce cas, quel autre « cordon » relie encore Borloo-Schönberg au système en place pour qu’elle renonce à toute prudence intellectuelle, jusqu’à en perdre la raison ?
Schönberg rencontra Borloo sur le tard dans la vie. Quand ils avaient déjà tous deux une situation. Mais Cupidon cribla de flèches ses deux victimes sans leur demander leur opinion. Teigneux comme toujours, les syndicalistes de l’audio-visuel s’inquiétèrent de l’équivoque. Une épouse de ministre pouvait-elle sans risque de compromission apparaître comme présentatrice au JT du soir ? Après un compromis discuté avec eux, elle promit d’interrompre son service en janvier 2007, avant les débuts de la campagne présidentielle. Mais, dans le système d’infamie générale où nous sommes, manquer à sa parole identifie toujours la vraie noblesse.
Quel haut niveau de commentaires….
Je pense que la rédac devrait imposer la rédaction d’un article à tous les mauvais commentaires…
hum en fait peut être que vos "sujets" d’inspiration déteignent sur moi…ça a du bon la dictature ;-)