Surprise : le président vénézuelien n’est pas venu avec la vidéo promise sur Ingrid Bétancourt. Le gros de sa journée en France, il l’a passé à discuter contrats avec Total…
Mardi 11 novembre, Bakchich s’est glissé dans la conférence de presse organisée par l’ambassade du Vénézuela à l’occasion du passage éclair d’Hugo Chavez en France. Officiellement il est venu aider Nicolas Sarkozy à libérer Ingrid Betancourt, otage de la guerrilla colombienne. Mais il y a une autre version que Bakchich ne va pas se priver de vous raconter !
À commencer par cette parodie de conférence de presse, au sous-sol du Park Hyatt, un prestigieux palace parisien. Dès 15h, plus d’une centaine de journalistes attendent sagement confinés que le président vénézuelien pointe son nez. Seulement voilà, après plus d’une heure d’attente tropicale, l’attachée de presse nous met au parfum, et ça ne sent franchement pas la démocratie : cinq journalistes seulement sont autorisés à poser une question à Hugo Chavez, et pas une de plus ! Les heureux finalistes ont même déjà été tirés au sort parmis les 120 candidats présents ! Incroyable coïncidence : quatre sur cinq sont étiquetés d’extrême gauche. Voilà qui ne risque pas d’égratigner le président.
Autant dire que les 115 autres journalistes réduits au silence n’ont plus rien à faire là. Pourtant aucun d’eux n’a moufté. C’est que l’attachée de presse est on ne peut plus menaçante : pas de question, « c’est un ordre ! » :
En une heure et demie d’un quasi monologue, Hugo Chavez n’a pas trouvé le temps de dire un petit mot sur la visite qu’il a rendue dans la matinée à Total, juste avant son déjeuner avec Nicolas Sarkozy. Dommage ! Car le président vénézuelien n’est peut être pas venu uniquement dans la louable intention de s’occuper de la libération d’Ingrid Betancourt. Il se peut qu’en échange de son aide, Sarkozy lui ait permis de réchauffer des liens avec l’entreprise pétrolière qui, il y a moins d’un an, envisageait sérieusement de ne plus investir davantage au Vénézuela. C’est qu’ Hugo Chavez avait frappé fort. Depuis avril 2006, plus aucune entreprise étrangère ne peut exploiter les hydrocarbures sans reverser plus de la moitié des bénéfices à la société publique Petroleos de Venezuela (PDVSA). Un bon coup de canif dans le portefeuille des pétroliers occidentaux. Des compagnies américaines et italiennes avaient pris leurs jambes à leur cou. De son côté, Total n’avait ni avalé, ni accepté, en refusant d‘intégrer l’exploitation de deux champs pétroliers dont le Vénézuela avait repris le contrôle. Hugo Chavez avait alors lancé : « Celui qui n’est pas content, qu’il s’en aille ! ».
Et miracle, avec la rencontre mardi matin entre Chavez et Total,les affaires reprennent. Comme l’a sussurré à Bakchich l’attachée de presse de Total : « on n’a encore rien signé, mais c’est en bonne voie ! ».
L’attachée de presse de Chavez nous avait formellement interdit de poser des questions à son président, mais en rusant avec le service d’ordre ( et la barrière linguistique) nous y sommes parvenus !
J’apprécie votre travail Bakchich. Continuez ! On n’entend pas le nom du 5ème élu. Il doit s’agir d’un collaborateur du "Monde Diplomatique", non ? Marrant de constater que certaines personnes refusent encore de donner à Daniel Mermet l’étiquette de journaliste d’extrême gauche, alors qu’il a appelé à voter pour Besancenot. J’imagine qu’ils ne laisseraient jamais des personnes ayant appelé à voter Le Pen se faire étiqueter d’extrême droite…
Mais que sont devenus le sous-commandant Marcos et la révolution du Chiappas ? J’ai peur que l’on n’y ait pas trouvé de pétrole…
Chers journalistes de Bakchich,
Il y avait certes cette conférence à l’intérieur de l’hotel, mais vous auriez pu quelques minutes auparavant poser toutes les questions que vous vouliez (comme l’a fait notamment un journaliste de RFI) devant l’hôtel. J’y étais moi-même et était entouré de personnes lui posant des questions a qui il consacrait moulte temps à chaque fois :
la vidéo raccourcie : http://www.aporrea.org/venezuelaexterior/n104990.html