Les écolos voudraient faire la loi : c’est bien normal, c’est la vocation d’un parti politique (sauf s’il ramasse des miettes électorales). Mais en Béarn, certains voudraient rendre la justice. Après un premier non-lieu en 2007, le chasseur qui a tiré sur l’ourse Cannelle attend encore la décision d’un tribunal. Pour la seconde fois, après reconstitution, débats contradictoires, expertises et tout, le procureur de la République demande la relaxe en considérant que ce monsieur a agi en état de nécessité. Compte tenu de l’énorme pression médiatique et du lobbying pro-ours qui soutient les parties civiles (qui ne sont ni les parents de la victime, ni ses proches, mais les amis de l’ours en général), le procureur a certainement de bonnes raisons de requérir ainsi.
Il s’en est pris plein la poire : en termes choisis, on l’a publiquement accusé de délivrer un permis de tuer les ours. Ça commence à bien faire ! Nous sommes dans un pays de droit. Le jour où la justice se met à faire ses arrêts non d’après le droit, mais d’après les victimes ou leurs exigences, elle est raide morte. Voyez le crash de l’Airbus au Mont-Saint-Odile : malgré quatorze ans de lobbying effréné, la cour d’appel de Colmar a confirmé la seule responsabilité du transporteur. Ben oui, il y a des fois où les demandes des parties civiles sont infondées. Un arrêt de justice ne doit être ni une thérapie, ni (surtout !) un pansement financier lâché avec une pincée de six-mois-sursis pour avoir la paix.
Ou alors quoi ? Il y a quelques mois, une autre ourse s’est balancée dans un ravin, spontanément ou après boire (allez savoir) : faut-il condamner le ravin ? Trouver à tout prix un responsable ? Là, vu l’enquête et les « vérités objectives » évoquées par le ministère public, il est clair que le papy a risqué sa vie ; au moins, il mérite le bénéfice de la bonne foi, et il est scandaleux de le traiter comme un assassin pour un délit qui, au pire, pèserait un sursis et 9000 euros d’amende. Il n’avait qu’à pas chasser ? Eh bien, si l’on commence avec des « n’y a qu’à », je ne vois qu’une solution : abandonner les Pyrénées aux ours, aux nains de jardins et aux espèces en disparition comme le Modem. Et remplacer la cour d’appel de Pau par un tribunal vert, avec des commissaires aux ours en turban vert spécialement formés à l’élimination des papys chasseurs.
Et puis l’ours brun n’est pas une espèce menacée : la preuve, il s’en trouve sur le marché, en Slovénie et ailleurs (il paraît qu’on nous a refilé une vieille grognasse aux ovaires carbonisés par la ménopause, c’est dire si les amis de l’ours qui l’ont importée sont des connaisseurs…). Ce qui est menacé, c’est l’ours blanc, et l’homme, dans les Pyrénées et ailleurs, mais surtout ailleurs. Si la température de la planète continue à s’élever, la mer montera jusqu’à Lourdes : amis de la nature, choisissez vos priorités, arrêtez d’emmerder les poseurs d’éoliennes, bref, mettez un peu d’ordre dans vos idées. Entre un vert et un taliban, la différence doit rester visible !
C’est très rigolo de prendre le contre-pied de la tendance générale. Ca défoule et ça donne l’impression d’être plus malin que les autres. Mais il faut, dans ce cas, argumenter de façon plus précise, comme le souligne un commentaire précédent, concernant la surpopulation humaine !
De tels raisonnements, heureusement, seront perçus pour ce qu’ils sont ; totalement has been, 100 % ringard. La biodiversité est primordiale.
Autrement dit :
Honneur et gloire à Papy Lee Wang Markez.
Non a l’ours Tibétains, dangereux revisioniste et opposant, au régime contre révolutionnaire, rouge.
Signé Le comité olympique de la republique populaire béarnaise
Citation" en somme, nous demandons au pouvoir de Pékin, de tuer avec retenue" selon Balperdu.