Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
MODES DE VIE / Écolo façon Nicolino

Bienvenue sur la Lune

Massacre / mardi 6 avril 2010 par Fabrice Nicolino
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

La nature rompt les amarres sous nos yeux, mais jusqu’ici tout va bien, puisqu’on peut chiffrer. Business as usual.

Ce monde est malade, au cas où vous ne seriez pas au courant. La nature rompt les amarres sous nos yeux, ce qui est tout de même fâcheux. On sait bien qu’il restera toujours TF1 et le CAC 40, mais est-ce que cela sera suffisant pour nourrir tout le monde ?

En attendant la réponse, applaudissons ceux qui appliquent à la biosphère les mêmes règles qui l’ont menée au bord du gouffre. C’est la nouvelle mode, qui fait fureur aux États-Unis : il faut chiffrer. Cela ne date pas d’hier, mais les choses s’accélèrent. En 1997, le chercheur américain Robert Costanza estimait à 33 000 milliards de dollars l’apport gratuit des ressources naturelles aux activités humaines. Un chiffre qu’il rapprochait du PIB mondial la même année : 27 000 milliards de dollars. En 2006, le rapport Stern redoutait que le dérèglement climatique ne coûte finalement 7 000 milliards de dollars, soit plus que le krach de 1929.

Désormais, tout doit avoir un coût.

Le prix d’un tigre braconné – il en reste 3 000 en liberté – est d’environ 40 000 dollars, mais peut rapporter dix fois plus, voire cent fois plus entre les mains des apothicaires de Chinatown. Et voilà qu’on apprend qu’une quarantaine de pays ont ouvert la porte à des marchés supposés compenser les pertes de biodiversité. C’est assez simple : une entreprise détruit un marais, un bout de forêt, une mangrove, mais elle achète en échange un crédit qui permet, au moins sur le papier, de protéger une autre zone naturelle.

Un site Internet stupéfiant (www.ecosystemmarketplace.com) signale ainsi qu’un crédit de destruction d’une zone humide – précieuse sur le plan écologique – se négocie aux États-Unis entre 2 200 et 480 000 euros. On peut s’attaquer à l’habitat de la grenouille à pattes rouges, en Californie, pour des sommes allant de 11 000 à 66 000 euros. Donné.

Dans un autre article, on soulève le problème qui tue : «  Les patrons ont eux aussi besoin d’océans en bonne santé. » Oui, pourquoi diable ne paient-ils pas davantage pour arrêter le grand massacre en cours ? On répondra, provisoirement, par une autre question : que se passera-t-il lorsque les territoires achetés, compensés et supposément mis à l’abri voisineront avec l’immondice, l’autoroute, l’usine, le parking et le supermarché ? Qu’arrivera-t-il quand tout ce qui reste de nature aura été acheté pour pouvoir détruire en conscience ce qui l’entourait ?

La réponse va de soi : on créera un nouveau marché, et l’on recommencera à compenser. Sur des surfaces certes plus petites, et donc beaucoup plus chères, mais où est le problème ? Après la Terre, la Lune.


AFFICHER LES
3 MESSAGES

Forum

  • Bienvenue sur la Lune
    le mardi 6 avril 2010 à 09:30
    Le capitalisme est une impasse : l’argent ne se mange pas.
    • Bienvenue sur la Lune
      le mardi 6 avril 2010 à 15:44, RemiZ a dit :
      Surtout que celui-ci est virtuel…
  • Bienvenue sur la Lune
    le mardi 6 avril 2010 à 08:22
    Ah non ! pas la lune. On nous l’a déjà promise.. !
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte