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L’Iran est sur toutes les Bush

Golfe Persique / samedi 19 janvier 2008 par Renée de Saissandre
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En tournée dans le Golfe Persique, le président américain a tenté de monter les monarchies arabes contre l’Iran.

Les dirigeants du Golfe ont de quoi s’inquiéter. Non pas des appétits de puissance de l’Iran, qu’ils s’efforcent de contenir à travers une politique prudente de dialogue, mais plutôt de l’inoxydable détermination du Président américain à vouloir en découdre avec Téhéran. En tournée dans la région cette semaine, Bush n’a cessé de les prévenir qu’une nouvelle guerre était à leur porte. L’Iran, leur a-t-il martelé, qui n’est rien moins que le « premier parrain étatique du terrorisme », représente « une menace pour la sécurité des nations partout », Golfe compris ; aussi feraient-ils bien de « faire face à ce danger avant qu’il ne soit trop tard ». Fichtre !

À Abou Dhabi comme à Riyad, ce nouveau coup de sang américain contre leur voisin chiite a pris de court les monarchies du Golfe. Le rapport des agences de renseignements américaines, remis le 3 décembre 2007, n’a-t-il pas établi que Téhéran a stoppé le volet militaire de son programme nucléaire en 2003 ? Le directeur de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) en visite dans la capitale iranienne à la veille de l’arrivée de Bush dans le Golfe, ne venait-il pas de conclure un accord avec Téhéran l’engageant à fournir de nouvelles informations sur ses installations ? Bush n’en a cure.

Mahmoud et ses bombes - JPG - 38.9 ko
Mahmoud et ses bombes
© Khalid

Les chancelleries arabes l’ont bien compris : le président américain ne parle même plus du nucléaire, tant il veut les convaincre du danger iranien. Et ressort la vieille rengaine de son soutien au Hamas palestinien, des armes envoyées aux Talibans et de son appui aux extrémistes chiites en Irak. En pompier incendiaire, Bush s’est donc efforcé de les rassurer en leur jurant de « renforcer (son) engagement de long terme en matière de sécurité auprès de ses amis du Golfe ». Il leur a aussi promis de les fournir en nouvelles armes de dernière génération. Embarrassées, les autorités saoudiennes et émiriennes ont fait savoir à leur hôte qu’ils n’avaient « rien contre l’Iran », même s’ils restent attachés à la protection américaine.

Depuis le printemps dernier, le Président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a spectaculairement multiplié les contacts avec ses voisins pour les rassurer sur ses intentions. Une stratégie d’apaisement à laquelle les monarchies de la péninsule se sont montrées plutôt réceptives, sans baisser la garde.

Sarko sert du réchauffé

Le « danger » iranien est bien utile à Sarkozy. A défaut d’armes, il lui sert à refourguer aux pays du Golfe du nucléaire civil à usage pacifique. Sollicités à l’occasion de la tournée du président dans la région cette semaine, les Emirats ont d’autant plus accepté de signer l’accord de coopération nucléaire avec la France qu’un protocole existait déjà entre les deux pays depuis… 1980 ! Quant à la décision d’y installer une base militaire tricolore, le projet figurait déjà dans l’accord de coopération signé en 1991 entre Paris et Abou Dhabi…

Rusé, Ahmadinejad a profité de la tournée de Bush pour adresser ses « chaleureux remerciements » aux dirigeants du Golfe de l’avoir convié – une première pour un chef d’État iranien – au sommet du Conseil de Coopération des États du Golfe du 2 décembre, à Doha. Il avait alors présenté à ses hôtes son projet de « pacte de sécurité » régional, pour contrer les convoitises américaines qui menacent, selon lui, l’équilibre de la région.

Pris en otage, les dirigeants du Golfe tentent depuis de décrocher des garanties. Comme de se doter de capacités en énergie nucléaire civile (ce que leur propose Paris) ou de réactiver une vieille offre d’installation française de base militaire permanente aux Emirats Arabes Unis. « On se demande qui est le plus dangereux », conclut un diplomate émirien, « Bush est en campagne et a besoin de marquer des points pour faire élire son parti et faire oublier son échec en Irak. On n’attend plus qu’une chose : que passent les élections américaines ».


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2 MESSAGES

Forum

  • Hypocrisie
    le dimanche 20 janvier 2008 à 11:29, Aristote a dit :

    « « l’inoxydable détermination du Président américain à vouloir en découdre avec Téhéran » »

    Il serait plus exact de dire « l’inoxydable détermination d’Israël à vouloir en découdre avec Téhéran et l’inoxydable détermination de Bush à servir les intérêts Israéliens » »

    Bombarder l’Iran au motif que ce pays menacerait Israël ferait des USA les exécuteurs des basses œuvres d’Israël. De cela les Israéliens ne veulent pas. Alors il faut persuader les pays Arabes que l’Iran est une menace pour eux et si les USA bombardent l’Iran cela sera pour défendre…les pays Arabes !

    • Hypocrisie
      le lundi 21 janvier 2008 à 08:46, Fab a dit :

      Si cette guerre ne dépends que de l’accord des pays du golfe, ça n’est pas pret d’arriver… les liens entre l’Iran et les pays du golfe sont plus que politiques, mais aussi culturels et Economique ! durant la révolution qui a vu le renversement du Shah, beaucoup d’Iraninens ont immigré vers les pays du Golfe, faisant maintenant parti de la population de ces Etats (ils ont acquis la nationalité, à l’époque ou elle se donnait facilement)de plus ces émmigrés ont continué à affluer pour former une puissante diaspora dans les pays du Golfe, avec des intérets économiques intimement liés dans un sens comme dans l’autre.

      Au final, que des inconvénients pour les états du Golfe qui de surcroit n’ont pas envie de publicité négative au niveau tourisme et autres échanges économiques (une guerre civile dans la région c’est largement assez). Au niveau économique enfin, des investissements colossaux ont été faits dans le tourisme (1000 Milliards de Dollars dans tous le Golfe), investissements qui soutinne en partie une croissance à presque deux chiffres dans la Région… Un Guerre juste à coté aurait des effets dévastateurs pour les économies du Golfe en ce sens que le tourisme (30% du PIB pour les EAU) soutiens le reste de l’économie et maintien un niveau d’attractivité de ces pays vis a vis de la main d’oeuvre étrangére qui compose parfois jusqu’a 70% de la population.

      pour résumer : Guerre en Iran = Moins ou plus de business avec un pays en forte croissance, principal cleint des états du Golfe+baisse du tourisme= baisse d’attractivité pour la main d’oeuvre trés qualifiée des pays occidentaux= moins de performance pour les sociétés présentes= baisse des investissements étrangers= baisse des recettes d’état, de la croissance etc…

      En Bref, ça va vraiment être difficile de convaincre les pays du Golfe de soutenir une Guerre contre l’Iran… ce qui ne veut pas dire que ça ne va pas arriver… les USA n’en sont pas à leur premiére trahison de leurs "alliers".

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