Le régime du président Hugo Chavez prend décidément des allures de tyrannie policière. C’est Le Monde qui le dit et ça doit (forcément) être vrai, parce que Le Monde est, comme on sait, un journal de référence - où chaque mot, par conséquent, est (longuement) pesé. Le Monde affirme ainsi, dans son édition d’aujourd’hui, que le président « Hugo Chavez impose une loi obligeant les Vénézuéliens à collaborer avec les services secrets ».
On lit ça, on est pris d’effroi, et on se rassure en se disant que c’est pas en France qu’on verrait ça, Dieu merci.
Que dit cette loi qui « tente d’imposer » au Venezuela « des pratiques policières ordinairement en vigueur dans les Etats autoritaires » ? Que dit cette « loi Gestapo » qui vise à "transformer tout citoyen en un délateur potentiel" ? Cette loi « contraint toute personne, entreprise ou organisation, quels que soient sa nationalité ou son statut, à collaborer, si besoin, avec les services de renseignement » - et « les récalcitrants risquent jusqu’à quatre ans de prison ».
Fichtre.
C’est pas en France qu’on verrait ça - n’en déplaise au journaliste Guillaume Dasquié, placé en garde à vue en décembre 2007 pour avoir publié des morceaux de pièces confidentielles de la DGSE, et que des barbouzes ont pressuré pour lui faire dire qui lui avait transmis ces documents, et qui, pour n’avoir pas collaboré avec les services de renseignement, a finalement écopé d’une mise en examen pour « détention de documents ayant le caractère d’un secret de la défense nationale ».
Autre exemple - autre preuve, d’après Le Monde - que le président Hugo Chavez est un natural born caudillo : désormais, « la publication d’informations considérées comme confidentielles ou secrètes entraîne », au Venezuela, « des responsabilités civiles, pénales ou administratives ».
Et là encore : c’est pas en France qu’on verrait ça.
N’en déplaise au camarade Guillaume Dasquié, mis en examen, aussi, pour « divulgation de documents ayant le caractère d’un secret de la défense nationale » : une infraction passible, au pays de Sarkozy, non de quatre ans de prison, comme dans la triste « loi Gestapo » du président Hugo Chavez, mais bien plutôt de cinq ans d’incarcération.
Enfin, et c’est pour Le Monde la mère de toutes les preuves de la brutalité mussolinienne du président Hugo Chavez : la même loi autorise « les services à agir sans ordre judiciaire, notamment en matière d’écoute téléphonique et à utiliser des "preuves secrètes", "dans l’intérêt stratégique national ».
Encore un fois : c’est pas en France qu’on verrait çà - n’est-ce pas ?
Sauf, bien sûr, dans les cas, nombreux, où des écoutes téléphoniques « administratives » sont faites sans ordre judiciaire. Et dans le cas, évidemment, où de vaillants juges antiterroristes assomment des « Français de Guantanamo » de « preuves secrètes » issues des fichiers de la DST…
On l’aura compris : dans la vraie vie, le Venezuela du président Chavez vient de se doter d’une loi qui le met, pour ces matières, (presque) au niveau de la France du président Sarkozy - et qui, naturellement, est une plaisanterie pour cour de récré de maternelle, au regard de la (très) liberticide scélératesse du « PATRIOT Act » étatsunien.
Mais du point de vue du Monde, ce n’est manifestement pas la même chose, et en effet il y a une différence de poids : c’est que jamais ce respectable journal de référence n’a dénoncé, en France, « des pratiques policières ordinairement en vigueur dans les Etats autoritaires », ou des « lois Gestapo » destinées à « transformer tout citoyen en un délateur potentiel. »
Et que, bien sûr, jamais Le Monde n’aurait osé un titre aussi impertinent que : « Nicolas Sarkozy maintient des lois obligeant les Français à collaborer avec les services secrets ».
Nicolas est sympa, Hugo est un salaud : le monde, vu par Le Monde, est d’une simplicité qui émeut…
Indispensable avis je ne sais pas ah ! ah ! mais oui, j’avais envie de remercier le journaliste Sébastien Fontenelle pour cet article comparatif qui remet les pendules à l’heure.
Où l’on voit que "Le Monde" n’a du monde qu’une pauvre vision de plus en plus partielle et partiale. Triste déchéance du " Journal de Référence " devenu une officine Sarkosyste et Bushiste comme une autre.
Le pire c’est la mauvaise foi de ce journal qui n’informe plus mais travesti la réalité pour déconsidérer des peuples entiers et des gouvernements démocratiquement élu sous prétexte que ces gouvernements tentent d’inventer une " Troisième Voie " qui n’a rien à voir avec le puritanisme policier et guerrier de Tony Blair.
Et l’immonde dans cette histoire c’est d’insulter Le peuple Vénézuélien en trafiquant la vérité sur son dirigeant 6 fois réélu démocratiquement au risque de participer par cette campagne de presse fétide de dénigrement à la déstabilisation de ce gouvernement qui a subi déjà voici à peine 5 ans un Coup d’ Etat fomenté par Washington et vient d’en esquiver tout dernièrement un autre cette semaine.
Se rendre demain le complice affirmé par voie de Presse de l’assassinat de Hugo Chavez ferait se rejoindre étrangement dans le temps, ce " journal de référence " avec les torchons d’hier qui applaudissaient au renversement du gouvernement de Salvador Allende au Chili, un certain 11 septembre 1973, coup d’Etat organisé par les USA et qui mit en place une des dictatures capitalistes les plus impitoyables d’ Amérique latine.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Salvador_Allende
Que le Monde rejoigne idéologiquement les admirateurs du fasciste Augusto Pinochet, voilà qui serait la dernière étape d’un processus de putréfaction de ce que l’on appelait autrefois aux beaux jours du "Monde " une " presse libre ". Hier elle l’était effectivement.
Il était peut-être bon de faire remarquer que ces mesures de police d’Etat ( protection des divers "secrets" d’Etat ou de "défense", espionnage de citoyens par des barbouzes.. etc.) sont aussi monnaie courante en France comme dans toutes les nations, démocratiques ou pas. L’intérêt "supérieur" des nations cache bien des crimes et autres saloperies.
C’est pourquoi je trouve abusif de mettre en avant Sarkozy sur ce constat, car il s’agit de méthodes permanentes du pouvoir, fut-il socialiste ( hélàs ! ).
Chavez vient d’annuler cette loi qu’il n’avait pas rédigée suite à un débat dans l’Assemblée Nationale. Je cite ses mots : "Cette loi est contraire à l’esprit de la Constitution".
Donc on pourrait dire qu’on voit bien ça en France et pas au Vénézuela.
AMIGO… Même au lit, je lis difficilement l’espagnol, aussi te demanderai-je d’être plus efficace encore en nous faisant connaître l’adresse du site qui donne cette info [que j’estime important de diffuser largement sur le net.
*Un proNETaire*… qui veut toujours en savoir plus ! ;-)