Face à la crise annoncée des ressources pétrolières, les fabricants d’automobiles s’organisent. Le constructeur japonais Honda vient de lancer la FCX Clarity. Une « voiture zéro pollution », ne fonctionnant qu’à l’hydrogène. En réalité, un grand pas pour le fabricant et un (tout) petit pas pour l’écologie.
La hausse du prix du pétrole n’est pas très bonne pour le marché automobile. Une étude de la Deutsch Bank prévoit une baisse de 10 % du marché automobile américain l’année prochaine. Dans ce marasme, la course à la voiture moins gourmande en pétrole, voire de la voiture à l’hydrogène, commence.
En lançant la première voiture grand public à l’hydrogène, Honda vient de gagner la première manche, une belle opération de communication, mais le match risque d’être long.
La marque présente sa FCX Clarity comme « une voiture zéro pollution ». Belle mécanique avec sa double motorisation. Un générateur transforme l’hydrogène en électricité, et un moteur électrique sert à tracter une automobile de 1,7 tonne. De ce fait, le véhicule ne produit aucune pollution directe. Comme le dit le site internet américain de la marque, les seuls déchets sont l’eau et la chaleur.
Sauf que pour produire de l’hydrogène, il faut de l’énergie. Car l’hydrogène, comme l’électricité, est une énergie secondaire. Si vous piochez, même profond, vous n’avez aucune chance d’en trouver. Et là il n’y a que quatre façons de produire de l’hydrogène, dont trois sont actuellement maîtrisées. Explications.
La plus facile à mettre en œuvre est la production par électrolyse de l’eau. Comme son nom l’indique, il faut de l’électricité, et pour en produire, il faut du nucléaire ou des énergies fossiles, avec marginalement de la houille blanche et du vent. Un des scientifiques du Commissariat d’Énergie Atomique (CEA) affirme qu’il faudrait doubler le parc de réacteurs nucléaires en France pour produire l’énergie nécessaire au parc automobile français, si toutes les voitures étaient équipées de moteur à hydrogène.
L’hydrogène peut aussi être produit par réaction chimique. Il faut mettre en contact de l’eau, de la soude et de l’aluminium. Génial ! Sauf que 99% de la soude produite est d’origine électro-chimique. Bis repetita. C’est le serpent qui se mord la queue.
Il est aussi possible de le produire à partir de reformage d’hydrocarbures. Ne s’éloignerait-on pas un peu du concept de la « voiture zéro pollution » proposée par Honda ?
Pour les rêveurs, on pourra produire de l’hydrogène à partir du vivant. Des chercheurs travaillent pour que des bactéries puissent décomposer l’eau en hydrogène. Il ne reste plus qu’à créer les petites bébêtes à partir du génie génétique. Cela peut prendre du temps.
A ces petits problèmes, s’ajoute la faiblesse du rendement énergétique. Il ne doit pas être coton. Dans le cas de l’électrolyse, il faut trois transformations. Brûler du pétrole pour le transformer en électricité, utiliser cette électricité pour produire de l’hydrogène, pour de nouveau produire de l’électricité. Et même si le moteur électrique a un bon rendement, bonjour les gaspis.
En un mot, la voiture ne pollue pas, elle sous-traite sa pollution.
On voit bien que ce n’est pas la panacée décrite par le constructeur nippon. Pourtant, comme le disent nos confrères de Libération, les stars se jettent dessus. L’industriel japonais aurait enregistré 50 000 commandes par Internet. Car l’attrape gogo séduit les bobos pressés à l’écologie courte et au pouvoir d’achat étendu.
Pour ne pas rater son lancement, le fabricant a mis les moyens. Il le fallait. À 300 000 euros l’engin, la marque a trouvé un moyen simple de faire adhérer les conducteurs à son onéreuse invention. Comme son concurrent, – Toyota l’a fait pour le lancement de sa Prius hybrid avant lui – elle l’a offerte à des stars du petit et du grand écran qui deviennent les porte-paroles de la marque.
Pour les Français qui souhaiteraient casser leur tirelire pour cette voiture au design sans âme, il faudra attendre un peu. Le groupe Total vient d’inaugurer le 3 juin, la première station autoroutière européenne à hydrogène. Elle est en Belgique et la voiture a une autonomie de 450 km… Bonne route !
Titre bien racoleur mais raisonnement un peu léger et fort mal documenté.
Par définition, tout déplacement nécessite de l’énergie. C’est vrai à pied, à cheval, à vélo, en train ou en voiture. Sauf à condamner les gens à l’immobilisme, il faut bien que cette énergie vienne de quelque part.
Honda, dont la préoccupation écologique n’a pas attendu le Grenelle de l’Environnement, travaille sur différentes formes d’énergie permettant d’améliorer la performance de moteurs existants ou à développer (moins d’énergie utilisée, et moins d’impact sur l’environnement).
L’hydrogène en est une, parmi d’autres qu’ils travaillent. Mais à la différence de bien de nos théoriciens de salon, ces gens là ont l’habitude d’expérimenter avant de conclure. Et ils n’ont pas attendu votre brillant commentaire pour se poser les mêmes questions il y a près de …. 20 ans !
Mais ces japonais n’ont pas l’immense compétence de votre scientifique du CEA , à faire pâlir Madame Soleil (le scientifique du CEA est de notoriété publique omnicompétent, omniscient, omnipotent, lumière de la civilisation, nouvel Erasme, et sait casser avec flegme et élégance les atomes comme les pieds). Ces orientaux primaires n’ont donc pas pensé une seule seconde mettre une centrale à chaque coin de rue, mais ils ont commencé par le plus simple (à leur niveau, en somme) : utiliser l’énergie solaire (disponible tous les jours et encore gratuite pour un temps) pour l’electrolyse de l’eau. Cela a donné, il y a une bonne dizaine d’années, une station expérimentale qui alimente un petit parc de voitures prototypes en Californie.
Et puis ils se sont dits que pour généraliser le système au grand public, il faudrait distribuer cet hydrogène. L’ennui, c’est qu’il s’agit d’un gaz qui n’aime pas bien les trop grandes manipulations. Alors, tenez vous bien, ils ont imaginé de le produire chez soi. Stupide, n’est ce pas ?
Un raisonnement trop simple, sans doute. L’essentiel de l’utilisation d’une voiture se fait au départ de la maison (aller au travail, à l’école, faire les courses). C’est vrai en France, mais encore plus aux Etats Unis. Or, dans une maison (principal habitat en Californie), on a des sources d’énergie dont l’utilisation n’est pas linéaire. Alors pourquoi ne pas essayer de trouver l’énergie nécessaire à la production d’hydrogène en optimisant la gestion de l’énergie globale de l’habitat ? Autrement dit, en accommodant les restes !
Le fruit de leur réflexion, c’est cette voiture dont vous vous gaussez allègrement. Non pas une voiture, mais un système qui vise à optimiser la consommation globale d’énergie d’un foyer, et qui comprend également ce qui est nécessaire à la production d’électricité, de chauffage, d’eau chaude, etc. Vous auriez pu le comprendre (c’est assez bien expliqué), mais il aurait fallu être curieux, ou à défaut au moins essayer de lire jusqu’au bout, ce qui, on le comprend, est exténuant.
Quelle belle opération de communication, dites vous ? C’est vrai. Quand Toyota a commercialisé sa Prius, il y avait les même réflexions : encore du marketing de frime et de la com pour bobos. Et plus d’un million d’exemplaires plus tard, certains sont encore capables de nous servir la même rangaine. Il est vrai qu’il n’y a de bon comique que de répétition.
L’ambition de la FCX Clarity ne va pas jusque là. Elle n’est qu’une étape dans le développement d’une technologie, d’un rêve vers une réalité, faite par des gens qui se disent "pourquoi pas ?" et qui ont le culot d’affirmer qu’on ne peut pas trouver quand on ne cherche pas.
Vous me permettrez de préférer ce genre d’initiative technologique, à l’attitude d’un Peugeot qui explique tranquillement qu’il attend de connaître le montant de la subvention pour envisager de lever le crayon.
Mais je dois avoir tort. Je ne suis ni journaliste, ni scientifique du CEA
C’est fantastique, avec Honda on ne nous vend même plus une voiture, mais un "système". Car pour fonctionner, la voiture moderne n’a plus seulement besoin de stations-essence et de mécaniciens compétents pour son entretien, mais de tout un réseau de dispositifs techniques s’insérant dans la vie quotidienne de chacun. L’hybridation de l’humain avec la machine continue de plus belle.
Et le comique de répétition, je le vois dans tous ces fantasmes sur la voiure électrique… Parce que qu’elles soient à essence ou à hydrogène, ça fait toujours des milliers de voitures en plus chaque jour. C’est la conquête du territoire par le bitume, les voies rapides, les parkings, les zones commerciales ou les cités-dortoires. C’est la fin irréversible des modes de vie traditionnels, où tout est proche de chez soi et où la voiture ne s’impose pas comme élément indispensable pour simplement pouvoir vivre (comme c’est le cas actuellement à la "campagne").
Bon article.
On pourrait aussi parler des problèmes de stockage et de distribution que pose l’hydrogène : sous forme gazeuse sa densité énergétique est très faible (nettement inférieur à celle du gaz naturel), sous forme liquide elle est à peine meilleur et il faut énormément d’énergie pour le liquéfier.
Les solutions évoquées pour la production d’hydrogène sont technologiquement possible mais ne sont pas dans les bons ordres de grandeurs ou représente des gaspillages d’énergie phénoménaux. Par éxemple le rendement de la double conversion électricité (dans la centrale)/Hydrogène/électricité (dans le moteur) n’est que de 25 %… à ce compte là il vaut mieux prendre le train.
la solution n’est pas dans la conversion des voitures à l’hydrogène mais dans l’invention (ou plutôt la redécouverte) d’une autre mobilité. Les véhicules de demain existe déjà il s’appelle le vélo et le train.
Quand à produire de l’électricité avec la géothremie pour produire l’hydrogène comme évoqué plus haut), l’exemple islandais montre que là encore on est pas dans les bons ordre de grandeur : l’Islande produit 25 % de son électricité avec la géothermie certes, mais la ressource géothermique est énorme et le nombre d’habitants et la densité trés faible très faible (Islande 300 000 hab, 3 hab/km² ; france 62 000 000 hab, 110 hab/km²). L’électricité géothermique en France (et dans le monde) se fera toujours à échelle microscopique.
le plus simple c’est de diminuer l’énergie consommée. En l’occurence diminuer le poids des véhicules (le vélo - avec moteur électrique éventuellement - n’est pas si mal hors autoroute) et récupérer l’énergie lors de décélération et descente.
Les énergies "alternatives" ne sont qu’un leurre commercial (quelle énergie pour fabriquer une éolienne ? amortie énergétiquement en combien de temps ? pour un panneau solaire ?) tant que le gouvernement se bornera à financer l’installation d’équipements plutôt que la recherche pour augmenter leur efficacité.
Scénario catastrophe :
2083 : Sur une terre devenue déserte et où l’ensemble de la population ne dépasse pas les 20000 habitants, les hommes s’entretuent pour l’accès à de petites sources d’eau. Évidemment, ils sont habillés en cuir, sont coiffés avec des crêtes et on beaucoup d’armes et de véhicules, qui, étrangement, fonctionnent à l’hydrogène. Une ressource qui semble devenue inépuisable et facile à trouver…
La cause de la disparition de l’eau ? En l’an 2013, un scientifique fou, adepte d’une décroissance qui serait l’exacte opposé de la croissance actuelle, à relâcher dans la nature ces fameuses petites bactéries de laboratoire qui dévorent l’eau pour faire l’hydrogène… Le cauchemar commence…
C’est une variation sur le thème de "Madmax" sauf que, dans ce dernier, la ressource manquante était le pétrole. C’était les années 80, c’était cool aussi !
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