Laurent Gbagbo, reine d’Angleterre ? Malgré le soutien du président malien ATT, ça en prend le chemin.
Laurent Gbagbo, reine d’Angleterre ? Malgré ses gesticulations, son couronnement et le dépouillement de ses pouvoirs sont en bonne voie. Seule consolation, le président malien ATT le soutient.
C’est quasi officiel depuis la réunion de l’Union Africaine (UA) à Addis-abeba, Laurent Gbagbo sera toujours président de la Côte d’Ivoire après le 31 octobre. Déjà prolongé l’an dernier, le mandat du « Boulanger » s’est encore allongé de 12 mois. Autre bonne nouvelle, la cohorte de ses soutiens africains grossit. Après le pacifiste président angolais Dos Santos, le tolérant zimbabwéen Robert Mugabé, l’énigmatique sud-africain Thabo Mbeki, « Lolo » a conquis l’estime du président malien Amani Toumani Touré, dit ATT. Un revirement magique, œuvre selon les plus diplomates de Amara Essy, aussi appelé « cube maggi, qu’on met dans toutes les bonnes sauces ». L’ancien ministre des Affaires étrangères ivoirien et ex-secrétaire général de l’organisation de l’union africaine (devenue l’UA) aurait fait montre de tout son doigté.
« Les élections présidentielles approchent au Mali, et les caisses du Président ivoirien sont pleines », persiflent de mauvaises langues moins diplomatiques, qui parlent d’une promesse « de cinq millions de dollars ». Et vu que les élections, en Côte d’Ivoire ne sont inscrites qu’aux calendes grecques, le Président n’a pas besoin de grisbi dans l’immédiat…
Dernière bonne nouvelle, le président ivoirien va avoir du temps libre. La feuille de route, telle que présentée par l’UA est claire. À Laurent le règne, à Charles Konan Banny, son Premier ministre, les pouvoirs : notamment la possibilité de pouvoir gouverner par décrets-loi et ordonnances pour permettre la tenue d’élections, et la refonte des services de sécurité. Pas une mince affaire, d’autant que les forces de sécurité étaient jusque là domaine réservé du président…
Pas d’élections, donc mais une actualité qui risque d’être agitée. L’opposition a d’ores et déjà annoncé qu’après le 31 octobre, elle ne reconnaîtra plus aucune autorité à Gbagbo, les durs du régime crient leur désirs de voir les armées, française et onusienne déguerpir et l’Onu doit se re-re-re-re-pencher sur le cas ivoirien le 25 octobre prochain.Descentes des patriotes dans la rue à prévoir, mais pas de grands combats, ni d’opérations militaires d’envergures, ni sollicitations « barbouzardes ». « Services américains, israéliens et français surveillent tout le monde sur place, constate un habitué. Tout est verrouillé ».
Ni guerre, ni paix, ni élections et un pays coupé en deux. La Côte d’Ivoire réinvente la drôle de guerre.